"The De Clermont's Castle"

Offre-moi ta foi et par l'épée te sera montré la voie." - Augustus De Clermont

Juillet 2022, Manoir De Clermont, Ecosse…

           Blanca observait sa fille sur le seuil de la porte de sa chambre vierge de tout décoration. Les cartons contenant toujours les affaires d’Alma, indiquant l’emménagement tout récent, n’avait encore guère était ouverte. Le silence à l’intérieur de la pièce n’était brisé que par les frottements de plume sur le vieux parchemin devant laquelle l'attention de la gothique était portée. « Tu es occupée ? » Demanda finalement Blanca, restant à l’entrée de la chambre. Elle avait le sentiment que si elle entrait sans le consentement de sa fille, elle romprait la zone de confort de cette dernière. Pourtant, ce n’était pas quelque chose qui l’inquiétait avant la perte de mémoire de son unique enfant. Mais le fait est que sa fille l’observait à présent comme une étrangère plus que comme une mère, rendait ses approches que plus incertaines aujourd’hui. Puisqu’elle ne savait pas comment aborder la situation avec Alma. Autrefois, la gothique n’avait jamais cherché à s’interroger sur ses origines, du moins c’était ce que pensait Blanca qui désormais faisait face aux innombrables interrogations de sa fille, notamment sur sa capacité innée.
           Elle avait plusieurs fois esquivé la question en des réponses flous et trop général pour ne serait-ce que satisfaire l’intérêt d’une personne avide de savoir comme Alma. Et aujourd’hui, elle avait véritable l’impression que son action créait de la suspicion de le cœur de l'adolescente. Alma venait de refermer un livre dédié à l’histoire de la magie, alors même qu’elle y posa dessus son parchemin et sa plume. « Mère, vous tombez bien… Puis-je vous poser une question ? » Annonça-t-elle alors qu’elle se retourna formellement vers Blanca qui se raidit, entre l’excitation de pouvoir papoter avec sa fille et la peur au ventre quant à l’idée qu’elle l’interroge de nouveau sur le fourchelang. « Je t’écoute. » Peu après ses mots, la De Clermont entra enfin dans la chambre pour s’installer auprès de sa fille. La chambre était spacieuse, assez grande en largeur et en hauteur pour contenir deux Magicobus. Si bien, que le plafond lui-même était si haut qu'il en était plongé dans l'obscurité sous la luminosité des bougies n'éclairant que la surface et les murs de la chambre.

             Alma n’avait pas semblé en apprécier la dimension, sans parce qu'elle avait été habituée à dormir dans des lieux plus humbles comme Poudlard. Mais cette idée venait surtout de son expression si peu animé et si peu enthousiaste. Cela dit, aux yeux de Blanca et de Dorian, c’était quelque chose qui, chez leur fille, n’avait pas tellement changé même avec son amnésie. Elle avait toujours été peu expressive et peu loquace comme fille. Dorian a même songé qu’Alma était atteinte d'autisme, mais Blanca ne connaissant rien à la science psychologique qu’étudier les moldus a préféré en écarter l’hypothèse par pur dénie. « Que pouvez-vous me dire sur les legilimens ? » Blanca fut si agréablement surprise par cette question finalement ordinaire, qu’elle en lâche un soupir de soulagement sans même sans rendre compte. Détendu, un sourire s’affiche sur son visage désormais rayonnant. « Eh bien, il s’agit de sorciers faisant usage de la legilimancie qui est une forme de science magique permettant de pénétrer l’esprit d’un individu. Son inverse, est la science dédier à l’occlumancie. »      
            Alma avait pris une pose de réflexion avant d’enchaîner sur sa question suivante. « Comment ça marche exactement ? » Pour Blanca, avoir une conversation qui dure plus de trente secondes avec Alma était quelque chose qui n’était plus arrivée depuis sa perte de mémoire. Elle en avait presque les larmes aux yeux si bien qu’elle manquait de répondre à la question. « Mère ? » Insista sa fille qui arrache la De Clermont à ses songes soudains. « Oh oui… Eh bien… Il passe par l’apprentissage du sortilège du Legilimens, qui permet justement de pénétrer les barrières de l’esprit, pour ainsi octroyer au sorcier le pouvoir de soutirer des informations liées aux pensées, aux souvenirs ou aux émotions de la personne visée. Avec le temps ou l'entraînement, les sorciers les plus aguerris finissent par avoir la capacité à pénétrer partiellement l’esprit sans l’aide de la baguette. Ce sont eux qui, plus particulièrement, portent le titre de legilimens. » Alma fronça les sourcils, comme si Blanca venait de commettre une faute. « Que voulez-vous dire par partiellement ? »  

             Voyant que cette conversation allait prendre plus de temps qu’elle ne l’aurait imaginée, la sorcière s’asseyait plus confortablement afin que son dos ne lui fasse pas regretter son âge au plus tard dans la soirée. « Eh bien, comme tout forme de magie sans baguette, on perd en précision et en puissance. Les legilimens ne peuvent concrètement, sans baguette, que discerner les émotions des gens et les plus puissants d’entre eux, sont même capables de détecter quand une personne ment ou non. C’est pourquoi le Congrès ou le Ministère apprécient toujours de voir un legilimens de cette acabit rejoindre leur rang. » Ce que lui racontait sa mère, était quelque chose qu’Alma avait finalement compris en lisant plusieurs parchemins et livres dédier à la Legilimancie et que Blanca confirmait. « Est-il possible pour un legilimens de lire les pensées sans faire usage du sortilège du Legilimens ? Je parle ici, d’entendre parfaitement les mots qui résonnent dans l’esprit d’une personne. » Le sourire de Blanca disparu, songeuse…
             « Tu veux dire à l’image qu'ont les moldus de cette capacité qu’ils appellent télépathie ? » Alma acquiesça de la tête, attentive à ce que pourrait dire sa mère. « Sans baguette, c’est impossible mon cœur... Du moins je n'ai jamais entendu parler de l'existence d'un tel sorcier. L'esprit est chose complexe, et ce, à plusieurs niveaux... D'ailleurs, je crois que même avec la baguette, ce n'est pas tant des mots que l'on peut arracher aux pensées, mais d'avantages des sensations, en plus des émotions et des souvenirs qui ne sont perceptibles que parce qu'ils sont gravés là quelque par dans ton esprit... Les plus grands legilimens peuvent toutefois ressentir les émotions avec une telle précision qu’ils peuvent presque ‘‘deviner’’ nos pensées et percevoir lorsque l'on ment, ou qu'on est sur les points de les trahir… Mais ils ne lisent pas nos pensées pour autant à l’image des télépathes dans la science-fiction. Le Seigneur des ténèbres était lui-même un puissant legilimens, s’il avait vraiment pu entendre les pensées de ses alliés et de ses ennemis si clairement, l’issue de la guerre n’aurait pas été le même. » Le silence revenait dans la pièce… Alma songeait alors à Arya… Elle se demandait si l’on pouvait véritablement appeler ce qu’elle était, une legilimens. Car Arya avait été capable de lire ses pensées comme une télépathe par moment et pas de simple émotions. Pire encore, elle avait pénétré les barrières de son esprit et accéder à certaine partie de sa mémoire sans faire usage du sortilège du legilimens.

              Il devenait évident que même si la jeune sorcière devenait legilimens, elle ne gagnerait pas les capacités d’Arya. Pourtant, ça restait quelque chose à laquelle elle devait s’intéresser. Gagner en legilimance, c’était gagné une capacité à falsifier sa mémoire et c’était ce dont Alma avait besoin pour cacher certaines choses qui ne devaient être révélées. En plus de ça, falsifier sa mémoire était une bonne alternative à l'Occlumancie. « J’aimerais devenir legilimens pour une carrière aux Ministères… Pouvez-vous me recommander une lettre au Professeur McGonagall afin qu'elle me prépare à une formation dédiée. » Le visage de Blanca sembla pâlir un instant avant de se lever, elle souriait à nouveau même si cela ne cacha guère son malaise. « Oui, bien sûre ma chérie… Bon, eh bien, je vais rejoindre ton père maintenant. » Alma acquiesça de la tête avant de suivre du regard sa mère quittant sa chambre. En fourchelang, elle rajouta. « Qu’as-tu senti à l’instant où elle a quitté la chambre. »
           Un serpent noir sortit du dessous de son lit et siffla à l’égard de sa maîtresse. « De la peur. » Il n’était pas évident de cacher son excitation à un animal, Alma l’avait bien compris. Tout comme elle venait de comprendre que partager avec sa mère le fait qu’elle deviendrait legilimens avait déclenché cette peur. Il devenait de plus en plus évident que sa mère lui cachait des choses. Voilà une autre bonne raison pour elle devenir soi-même legilimens. Peut-être serait-ce une chose qui pourrait motiver Blanca à quelques confessions avant qu'Alma ne puisse être en mesure de déceler ses mensonges à travers ses émotions. Toutefois, la gothique se demandait si elle pouvait vraiment apprendre la legilimancie… Ça restait un art compliqué à maîtriser, autant que l’Occlumancie. La seule chose qui la motivait à croire qu’elle le pouvait, était parce qu’elle avait découvert qu'elle était l’héritière de Salazar Serpentard. Seul le temps lui dira si elle avait eu raison ou tort de tenter d’en maîtriser l’art.