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Une nuit sans faim | Robin Featherstonhaugh [Terminé]

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Sujet: Une nuit sans faim | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Lun 11 Avr - 20:53

Une nuit sans faim


Vous reprendrez un petit peu de vinaigre ?




Dehors le vent mugissait. En haut des tours, le jeune du bois frissonnait malgré la chaleur du feu de la cheminée. Parfois il parvenait à oublier le froid mais il était alors tiré de ses pensées par une lumière vive et un craquement tonitruant. L'orage était juste au-dessus de leur tête. Et comme pour ne rien arranger à cette tempête, son ventre grommelait bruyamment.

Affamé et apeuré, le gamin se résigna. Il enfila sa cape d'hiver par dessus son pyjama et s'emmitoufla dans celle-ci avant de discrètement quitter la chambre.

A cette heure la salle commune était vide. Seul le feu y crépitait. Ici aussi le tonnerre résonnait bruyamment. Il ne fut pas difficile pour le jeune Dubois de s'éclipser dans le noir, baguette en main mais refusant obstinément de s'allumer.

Il resta donc quelques minutes dans le noir afin de s'habituer à l'obscurité. Commença ensuite la longue descente. En effet, Niklaus avait entendu dire que les cuisines étaient dans les cachots, difficile de faire plus loin de sa salle commune. Chaque fois que le tonnerre grondait, le jeune gryffondor sentait son coeur cogner fort dans sa poitrine. L'appréhension le faisait se tendre et il eut l'impression que sa descente aux cachots avaient duré plusieurs heures.

Le noir complet régnait dans les cachots et le gamin resta un moment, la peur au ventre. Il tenta bien de relancer un Lumos mais cela échoua à nouveau lamentablement. Tant pis. Il attendit à nouveau afin de s'habituer au noir et tenta de trouver la fameuse cuisine. Malheureusement, il ne rencontrait que des portes closes.

Le manège dura un certain temps et le gamin ne trouvait pas. Il avait bien cherché dans des tonneaux mais il s'était alors retrouvé couvert de vinaigre. Dépité, il remonta alors les marches, l'estomac dans les talons et le vinaigre lui collant à la peau. Chaque marche le ramenait à la dure réalité que le déjeuner était loin. Chaque tonnerre manquait de lui faire manquer une marche. Plusieurs fois il faillit même se perdre à cause des escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête.

Il était presque arrivé lorsqu'une marche se referma sur son pied droit. Lâchant un léger cri de surprise, le gamin se boucha la bouche avec la main de peur d'avoir été entendu. Dehors, l'orage faisait toujours rage. Tentant de se tirer de ce mauvais pas, le gamin resta de longues minutes à essayer de se décrocher. Soudain, son pied fut libéré.

Triomphant, le gamin se précipita sur le palier un grand sourire sur le visage...


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Dernière édition par Niklaus C. Dubois le Dim 17 Avr - 21:47, édité 1 fois
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Sujet: Re: Une nuit sans faim | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Sam 16 Avr - 21:57
Robin aimait bien les orages. Surtout à Poudlard. Du temps de son enfance de Moldue, c'était un peu moins drôle puisque cela s'accompagnait le plus souvent d'une coupure d'électricité. Ça ne la dérangeait pas forcément, elle, mais alors il y en avait fatalement au moins un — et souvent davantage — parmi ses frères et sœurs pour chouiner parce qu'on ne pouvait plus regarder la télé, son beau-père se mettait à râler et grogner pour la même raison, souvent, sa mère se plaignait, ils se prenaient la tête, enfin, l'ambiance chez eux avait toujours été... ce qu'elle avait été. Merlin qu'elle ne les avait pas regrettés en s'établissant dans le monde des sorciers. Elle ne leur avait pratiquement jamais rendu visite depuis le début de sa vie d'adulte, alors qu'elle s'était enfin définitivement débarrassée de l'influence de ses parents, de l'obligation de s'occuper des plus jeunes. Ils ne la regrettaient pas eux-mêmes, elle était trop bizarre, trop inquiétante, avec sa petite particularité. Certains de ses frères et sœurs, elle les avait encore vus quelquefois depuis à l'occasion. Des visites de formalité qui n'avaient jamais duré. Et sa mère... Un coup de fil une fois tous les deux ans, au mieux, une lettre. Robin savait que les familles soudées existaient, mais elle n'avait jamais expérimenté personnellement rien qui s'en rapprochât. Le plus près d'un environnement sain et familial qu'elle ait connu avait été durant le pire de la guerre, ironiquement, lorsqu'une voisine l'avait envoyée chez des amis à elle en France. Quelle différence entre le cadre paisible et aimable qu'ils lui avaient offert, au cœur de leur Normandie natale, et celui qu'elle avait toujours connu ! Elle avait eu beaucoup de mal à les quitter. Alors pourquoi en avait-elle eu si peu à cesser de leur donner des nouvelles ?

Le contact s'était estompé naturellement, de part et d'autre. Sa maîtrise du français toute fraîchement acquise en avait largement pâti. Robin se frotta les yeux, assise à son bureau. Elle portait encore ses vêtements du soir, une tenue décontractée pour laquelle elle avait opté avant d'aller manger. Mais elle n'avait pas mis sa chemise de nuit, sentant que cette nuit-là non plus elle ne dormirait pas. Elle n'essaya même pas. Cessant d'écrire, elle rangea son journal et décida d'aller travailler à la bibliothèque. Aller voir ce qu'elle pouvait encore trouver au sujet de l'alchimie, de l'immortalité, de tout ce qui était susceptible d'avoir un rapport avec le sort d'Aylen Nott. Ce n'était pas la première fois qu'elle faisait ça, depuis qu'elle avait décidé d'apporter son soutien à l'étrange adolescente frappée d'une malédiction inexplicable. De toute façon, elle avait l'habitude de travailler la nuit, quand elle ne dormait pas et ne dessinait pas. Robin était résistante au froid mais elle s'enveloppa quand même d'un châle bleu, un modèle moldu, comme la plupart des pièces de sa garde-robe d'ailleurs — tout le monde à Poudlard s'était habitué, bon gré mal gré, à son accoutrement de Moldue — avant de sortir de ses appartements, une lanterne à la main, un petit sac qui contenait de quoi écrire et des notes dans l'autre. Elle aurait pu allumer sa baguette, mais la lueur d'une bougie serait plus pratique pour ses recherches.

Elle n'alla pas très loin avant d'entendre, entre deux roulements du tonnerre, un petit cri fort semblable à celui d'un élève qui se trouvait quelque part où il n'avait rien à faire la nuit. Qu'en savait-elle ? Rien, sinon une certaine intuition de professeure. Robin retint un soupir. Encore une tâche pour elle. Hésitant entre l'agacement et l'amusement, elle approcha en silence dans le couloir, encore masquée par un mur, et distingua alors une petite silhouette dans les escaliers magiques. Il lui sembla reconnaître cette tignasse de cheveux bruns et ces fortes épaules, même dans l'obscurité ambiante. Pendant quelques minutes, elle le regarda faire apparemment de son mieux pour dégager son pied de sous une marche sans intervenir, n'étant pas pressée. Elle en était désormais tout à fait sûre : c'était Niklaus Dubois qui se trouvait là. Hm. Pas étonnant, ils n'avaient pas encore eu beaucoup de cours ensemble, mais il l'avait déjà frappée comme n'en ayant pas grand-chose à faire des règles et du respect dû à l'autorité. Dès le premier cours, d'ailleurs, elle avait dû le retenir à la fin de la leçon pour discuter avec lui.

Il parvint enfin à se dégager, sauta sur le palier tout heureux, peut-être en route pour sa salle commune qui était à l'étage et c'est alors seulement que Robin surgit de l'ombre, sa lanterne se balançant toujours au bout de son bras et projetant des lueurs peu rassurantes sur son visage. À cette heure du soir, avec le nombre d'heures de sommeil qui lui manquaient, elle devait avoir l'air passablement sinistre et sa brusque apparition aurait probablement eu de quoi donner une crise cardiaque à un cœur fragile.


— Monsieur Dubois...

Son ton était plus fatigué que sévère. Elle poussa un soupir en le regardant.

— Bonsoir. Vous n'avez rien à faire là, constata-t-elle de manière inutile puisqu'il le savait fort bien. Vingt points en moins pour Gryffondor.

Ce fut seulement à cet instant qu'elle remarqua que le petit garçon sentait le vinaigre. Un coin de sa bouche se releva vers le haut, amusé. Quelqu'un avait sûrement fait un tour dans les environs de la salle commune des Poufsouffle...

— Hmm... Vous revenez des cachots ?

Elle hissa son sac en bandoulière pour pouvoir attraper sa baguette dans sa manche d'une main et la pointa sur Dubois en prononçant mentalement une formule. Le vinaigre disparut aussitôt, l'odeur avec elle. Autant qu'il rentre dans son dortoir propre, au moins. Cela ne devait être amusant pour aucun élève de se faire gronder et de se prendre des points en moins et des retenues à longueur de journée. Durant le premier cours qu'ils avaient eu ensemble, elle avait senti qu'il y avait de la rage en lui. Robin ne se préoccupait pas ordinairement des petits soucis de ses élèves, au-delà d'une curiosité de circonstance. Ils restaient, eh bien, ses élèves, des personnes qu'elle côtoyait à longueur de journée. Elle soupira à nouveau, pensive. La fatigue, l'ambiance particulière de la nuit et de l'orage la rendaient plus compatissante qu'à l'ordinaire.

— Pourquoi vous créez-vous sans cesse des ennuis, M. Dubois ? demanda-t-elle d'un ton passablement désintéressé. C'est une chose de semer la zizanie à Poudlard pour s'amuser, mais ça n'a pas l'air d'être votre cas.

Une nuit à marquer d'une pierre blanche dans le calendrier : Robin s'intéressait, en quelque sorte, à un élève. Bon, de loin, mais enfin cette discussion n'avait aucun rapport avec les cours et la matière.
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Sujet: Re: Une nuit sans faim | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Lun 18 Avr - 16:39


Soudain, alors que le jeune griffon remontait triomphant vers ses tours, une ombre menaçante surgit de sa droite. C'était pas le pire professeur de l'établissement, mais elle faisait partie du podium aux yeux du gryffondor. Stricte et sévère, le jeune Dubois ne supportait pas ses cours et il essayait toujours de se tenir éloigné d'elle lorsqu'il n'était pas obligé de supporter sa présence. Sauf que llà, c'était complètement raté. Dehors, l'orage continuait de gronder, rajoutant encore plus de lourdeur à cette rencontre nocturne.

La mine pincée, le gamin resta de marbre même à l'annonce des points en moins pour sa maison. Certains camarades de maison allaient encore râler. Il faut dire qu'ils étaient en train de difficilement remonter la pente, distançant de peu les serpentards mais encore largement à la traîne par rapport aux aigles et aux blaireaux qui se talonnaient. C'était pas bien étonnant vu le lot d'intellos que contenaient ces maisons. Niklaus quant à lui n'avait que faire de leur coupe.

La voix du professeur Featherstonhaugh interrompit le fil de ses pensées. Il ne savait pas comment elle avait pu deviner qu'il venait des cachots... à cause du vinaigre ? En attendant, le jeune allemand n'avait toujours pas envie de répondre. A vrai dire il râlait. Il râlait parce qu'il n'avait pas trouvé la cuisine ; il râlait parce qu'il s'était fait choper si près de sa salle commune et il râlait parce qu'il s'était fait choper par le professeur Featherstonhaugh... Du coup il râlait beaucoup et il se contenta de hausser les épaules avant de froncer les sourcils en voyant son professeur sortir sa baguette. Voulait-elle le transformer en crapaud ? Ou en verre à pied ?

Fermant légèrement les yeux, le gamin les rouvrit en ne sentant plus l'âcre odeur du vinaigre lui transpercer les narines. Il voyait toujours à la bonne hauteur c'était bon signe, et ses mains n'avaient pas changées... Il n'avait donc pas été transformé mais nettoyé ! Décidément ça arrivait souvent pour l'instant : approximativement une fois par jour... Silencieux, le gamin attendait une seule chose : être libéré. Quant à des quelconques remerciement, il était bien trop orgueilleux pour en faire au professeur Featherstonhaugh. Professeur qui confirmait encore une fois les impressions de Niklaus : elle devait vraiment aimer l'ennuyer pour le retenir ainsi au lieu de l'envoyer en vitesse à son dortoir. Et en plus elle visait juste...

Piqué à vif, le gamin lâcha un long soupir. Quelque chose lui disait qu'il ne se tirerait pas de cette situation par une simple pirouette. Mais que dire ? La vérité ? Il allait passer pour un égoïste... Et puis se confier au professeur Featherstonhaugh n'était vraiment pas envisageable. Sauf après un Whisky pur feu, et il était bien trop jeune pour boire cela !


« J'ai mes raisons. »


La voix du gamin était froide. On sentait dans celle-ci qu'il n'avait pas envie d'en parler mais aussi et surtout qu'il était sur la défensive. Défensive qui ressorti dans ses paroles suivantes, plus vindicatives : «  Et puis qu'est-ce qui vous fait croire que ça m'amuse pas ? J'aurai arrêté si c'était pas drôle... Mais là rien ne m'arrête : points perdus, travaux communautaires, beuglantes... Je n'arrêterai pas ! »

Et de continuer d'une voix basse qu'il pensait inaudible, « ...pas tant que je serai à Poudlard. »

A cet instant, Ludwig lui manquait vraiment. Curieusement Klaus & Ulricht lui manquait aussi. En même temps, il ne les avaient plus vus depuis la rentrée scolaire...


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Sujet: Re: Une nuit sans faim | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Ven 29 Avr - 22:31
Si cela n'avait pas été rendu assez clair : Robin n'était pas férue de la compagnie d'enfants. Elle ne les détestait pas, était plutôt encline à la bienveillance envers eux que l'inverse en général, mais ne les aimait pas non plus. Peut-être que cela venait de son enfance où elle avait eu sans cesse la charge de ses frères et sœur plus jeunes : vraiment pas une tâche agréable ou gratifiante. Les cris, les caprices, les bêtises, les chamailleries, tout ça la portait très vite à bout de nerfs. Et puis, la tendresse était restée rare dans leurs relations, voire quasi inexistante. Ils ne lui avaient pas manqué le moins du monde quand elle était partie pour Poudlard, au contraire, elle avait été ravie d'échapper aux corvées, et quand bien même les pauvres petits se retrouvaient seuls face à leurs tarés de parents pendant toute l'année. Évidemment, elle avait grandi et la maturité lui avait conféré une dose de patience et une bonne louche de maturité supplémentaires, encore heureux. Mais c'était une des raisons pour lesquelles elle ne se voyait pas enseigner à vie à ce poste — ça et le fait qu'elle était loin de se sentir la passion et le dévouement nécessaires pour une telle carrière.

Bref, elle n'avait pas le moins du monde la fibre maternelle. C'était d'ailleurs assez remarquable à quel point elle avait rarement, dans sa vie entière, simplement conçu en imagination l'idée de devenir mère. Évidemment, le célibat de cœur éternel — c'est-à-dire qu'elle avait connu et entretenu bien des relations plus ou moins éphémères, mais n'était jamais réellement tombée amoureuse — ne prédisposait pas à la maternité, mais elle avait vu tant de connaissances tomber enceintes ou parler sans cesse des enfants qu'elles rêveraient d'avoir qu'elle s'étonnait de se sentir constamment à part de ce côté. C'était d'ailleurs agaçant de devoir constamment se justifier, parfois presque comme d'un crime, de son non-désir d'enfants face à ces parents épanouis. « Ça viendra », lui avait-on quelquefois susurré avec bienveillance. Elle espérait bien que ça ne vienne pas. Elle savait que cela arrivait quelquefois, des femmes qui n'avaient aucun désir d'enfant et qui se réveillaient à un âge assez avancé, tout à coup torturées par le désir d'engendrer. Mais franchement, pour sa part, un enfant n'aurait été qu'une complication supplémentaire et il ne fallait pas se leurrer : bien que le sujet restât largement tabou, les mères qui regrettaient à vie d'avoir enfanté existaient et n'étaient pas forcément des monstres psychopathes.

Tout ça pour dire que la mine revêche, le silence buté du petit Dubois qui transpiraient assez bien un mal-être plus profond que la simple frustration de s'être fait pincer, du moins à ses yeux, ne suscitaient pas particulièrement en elle d'élan de protection. D'irritation ou de mépris, non plus : simple désir de comprendre ce qui ne tournait pas rond dans la tête de cet élève qui persistait à interrompre ses cours. S'il continuait sur cette voie, Robin n'aurait d'autre choix que de l'exclure de son cours et d'en référer au directeur, ce qui pouvait entraîner de plus terribles conséquences. Elle n'en serait pas plus triste pour autant mais tenait quand même sa tâche de professeur à cœur. Son devoir était d'essayer de mener à la réussite ses élèves, pas de les enfoncer. Avant d'en arriver à de telles extrémités, elle désirait donc discuter avec le petit Dubois. Et même si cette nuit d'orage pouvait sembler un drôle de contexte, il en valait un autre selon elle. Dans cette solitude particulière, peut-être que le garçon serait plus enclin aux confidences, allez savoir. De toute manière, il n'avait guère le loisir d'en discuter, quoi qu'il en pensât.

« J'ai mes raisons » lâcha le gamin, aussi reconnaissant de s'être fait dé-vinaigrer qu'un loup qui se découvrait pris dans un piège. Robin se contenta de le laisser parler en le regardant avec un air à la fois attentif et lointain, étrange cocktail. « Et puis qu'est-ce qui vous fait croire que ça ne m'amuse pas ? » Elle retint un soupir. Très jeune, gouverné par ses émotions, le petit Dubois ne montrait évidemment pas avoir un grand recul sur sa situation et parlait avec une puérilité palpable. Ah, tiens, dans un murmure, il avait laissé échapper la clé de l'énigme. Effectivement, s'il ne voulait pas rester à Poudlard, il avait probablement trouvé le meilleur moyen. Mais les conséquences de son comportement, s'il perdurait, allaient peut-être au-delà de son imagination.


— Je vois. Vous ne voulez donc pas rester à Poudlard...

Robin fronça légèrement les sourcils. Elle n'allait pas lui demander pourquoi : ça ne la regardait pas. Et elle pouvait très bien concevoir qu'on détestât Poudlard, même si ce n'était pas son cas. Peut-être y avait-il aussi quelque raison extérieure pour que Dubois refusât obstinément de s'intégrer à l'école — après tout, son remue-ménage avait commencé trop tôt pour qu'il ait eu le temps de développer le dégoût de son nouveau lieu de vie.

— Mais avez-vous conscience de ce qu'une exclusion de cette école vous coûterait réellement, M. Dubois ? Votre baguette serait détruite, vous n'auriez plus jamais le droit d'exercer la magie. C'est la règle pour n'importe quel élève qui se fait renvoyer de son école de magie.
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Sujet: Re: Une nuit sans faim | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Lun 2 Mai - 22:15


Ludwig... C'est fou ce que Niklaus sentait le manque de ce dernier. Pourtant Klaus et lui ne s'engueulaient pas comme cela se produisait souvent entre les deux 'grands' de la famille. Peut-être était-ce le fait que ce dernier semblait vouloir être libre aussi ? En attendant il était en Allemagne. Longtemps, Niklaus avait cru qu'il le rejoindrait et quelle ne fut pas sa tête en voyant sa lettre Poudlard. Il avait fondu en larmes sous les yeux incompréhensifs de ses grands parents et de son petit frère. Ludwig avait rigolé cyniquement. Les autres n'étaient pas là.

Ils étaient ensuite partis sur le chemin de traverse en 'famille'. Enfin ce qu'il en restait. Traînant des pieds, Niklaus avait ignoré Ulricht qui le saoulait à parler de l'année suivante parce que l'année suivante ils seraient ensemble blablabla. Foutaises. Avec leurs parents, ils seraient capables d'être séparés. Et même s'ils étaient ensemble, c'est pas Ulricht qu'il voulait mais Ludwig !

Mais Ludwig n'était pas là. Il y avait juste le professeur Featherstonhaugh et le tonnerre. Les grincements du château, les ronflements des tableaux et des centaines d'élèves probablement endormis dans les murs de l'immense bâtisse. Il y avait juste l’Écosse et les seules choses qui le rattachaient à cet endroit c'était que son père et son frère aîné avaient vécu entre ces murs. C'est tout. Fin de l'histoire.


«  Je vois. Vous ne voulez donc pas rester à Poudlard... »

Ah. Il l'avait dit si haut ? Bon en même temps en dehors du tonnerre, il n'y avait pas beaucoup de bruit. Haussant les épaules presque timidement, le visage du griffon s'était radoucit un rien. Il hocha la tête lentement. Oui. Il ne voulait pas y rester. Après tout en un an, il n'avait pas vraiment d'ami. Au contraire. Il n'était pas le plus apprécié, sauf pour d'étrange phénomènes comme Robbie qui étaient incompréhensible de gentillesse non méritée. Lui il voulait aller en Allemagne, son pays, sa patrie dont on l'arrachait bien trop souvent. Il avait plein d'amis là-bas, des amis de son équipe de quidditch... Qui ne lui écrivaient jamais d'ailleurs. En même temps c'était réciproque. Maintenant il allait être à part, en dehors du groupe. Ils allaient parler de leurs vies, de leur école, de leurs professeurs, de leurs cours et lui il ne connaîtra encore une fois tout ça que de nom. Sa vie était là-bas et pas ici.

« Mais avez-vous conscience de ce qu'une exclusion de cette école vous coûterait réellement, M. Dubois ? Votre baguette serait détruite, vous n'auriez plus jamais le droit d'exercer la magie. C'est la règle pour n'importe quel élève qui se fait renvoyer de son école de magie. »

Stupeur. Non. L'enfant ne le savait pas. Il faut dire qu'il n'avait jamais vraiment pris attention aux règlements. Plus de baguette ? Plus le droit d'exercer de la magie ? Mais... Pourquoi ? C'était injuste ! Le visage du jeune Dubois se renfrogna tandis que ses yeux brillaient d'une triste lueur. Il secoua la tête de gauche à droite.

Il n'y avait donc pas de solution. Il était prisonnier. Prisonnier de cet établissement. A jamais. Prisonnier de ces murs, de ces voix étrangères, de ces visages étrangers, de ces cours qu'il peinait à suivre. Prisonnier de la décision de ses parents.


« En plus ils sont jamais là. »

C'était ça le pire.

« Ils pensent qu'à leurs gueules. Ils font chier. »

Même à Noël, ils étaient trop pris par leur travail pour les accueillir, et ils ne voulaient pas embêter les grands-parents. Du coup, Niklaus était resté à Poudlard. Seul, seul avec ses échecs. Il avait même tenté de bien faire ses devoirs mais c'était un désastre.

« J'suis pas anglais bordel. J'ai rien à faire ici moi ! Ma place elle est en ALLEMAGNE ! Pourquoi ils nous écoutent jamais ? »

La voix du jeune gryffondor se brisa tandis que le voile de ses yeux se transperça, laissant des larmes amer perler sur ses joues. Les essuyant avec rage, le gamin tenta de reprendre le contrôle de lui-même en respirant calmement avant de réaliser qu'il n'était pas seul. Il avait oublié ce détail.

« Vous allez briser ma baguette ? », demanda t-il entre deux pleurs à son professeur. Soudain, il n'avait plus envie de voir ses parents. Jamais.


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Sujet: Re: Une nuit sans faim | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Lun 16 Mai - 1:07
Tout en parlant, Robin scrutait le visage de son élève et malgré la semi-obscurité, elle put voir la stupeur agrandir ses yeux et une moue tremblante plisser son visage. Il n'était pas au courant. Incroyable ! Robin ignorait que Dubois venait d'un pays étranger, même si elle avait bien remarqué la consonance française de son nom. Bien sûr, elle connaissait de nom Olivier Dubois, le héros de guerre qui avait participé à la bataille de Poudlard. D'ailleurs, il n'avait pas quitté l'école depuis si longtemps lorsqu'elle y était arrivée elle-même, toute jeune élève. Elle avait également vu son nom inscrit dans la salle des trophées, comme ancien capitaine de Quidditch de Gryffondor qui avait mené son équipe à la victoire. Mais Dubois était un nom courant (en tout cas dans les pays francophones à sa connaissance) et elle n'avait pas fait nécessairement le lien qui, de toute façon, ne l'aurait pas éclairée. Elle ne s'intéressait pas non plus plus que ça au passé de ses élèves. Le jeune Dubois secoua la tête, se mit à parler de ses parents avec colère (du moins, on comprenait qu'il s'agissait de ses parents) et du fait que sa place était en Allemagne. Robin le laissa exploser, sangloter, tout en se faisant la réflexion grandement égoïste qu'à présent qu'il avait compris ce qu'il risquait, il lui poserait probablement moins de problèmes en cours. Tant mieux ! Évidemment, ça faisait mal, mais ça valait mieux de craquer un bon coup et de se laisser aller à la rage et aux larmes que de remâcher sa rancœur stérilement pendant des mois. Robin n'arrivait pas à croire que depuis sa rentrée, personne ne l'eût renseigné à ce sujet. C'était... plutôt décevant, à ses yeux. Il aurait quand même risqué de se faire renvoyer sans que quiconque ne l'avertisse du risque de voir sa baguette détruite ?

Enfin, essuyant rageusement ses larmes, il lui demanda d'une petite voix brisée si elle allait casser sa baguette. D'un geste, reprenant la sienne, Robin fit surgir de nulle part un mouchoir brodé et le lui glissa dans une main après un petit moment, lorsqu'il lui parut à peu près calmé. Elle reprit la parole d'un ton toujours aussi calme, strictement professionnel :


— Non, M. Dubois. Personne ne brisera votre baguette à moins que vous ne soyez renvoyé. Ce serait alors le travail d'un employé du ministère, mais cela n'arrive qu'en dernière extrémité et vous auriez eu encore une possibilité de recours contre cette décision avant. Pour l'instant, vous n'en êtes pas là, il ne vous reste qu'à vous reprendre.

Robin poussa un petit soupir. La fatigue pesait sur ses paupières. Il était temps que le jeune Gryffondor rentre à sa salle commune. Le sommeil se chargerait de poser un baume sur sa désillusion.

— Venez, maintenant. Je vous raccompagne jusqu'à votre salle commune.

D'un ton sans réplique. Ce n'était évidemment pas une proposition. Elle le suivit ou le devança donc jusqu'au septième étage, devant le portrait de la grosse dame. Bien sûr, elle ne doutait pas de sa capacité à retrouver son chemin, mais vu l'état émotionnel dans lequel il se trouvait, elle préférait qu'il réintègre ses quartiers sous ses yeux.

— Si vous en ressentez le besoin, vous pourrez toujours vous adresser à moi ou un autre membre de l'équipe professorale. Il y a également une psychologue à votre disposition, mais pour le moment, il faut que vous retourniez dans votre dortoir. Bonne nuit, M. Dubois.
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Sujet: Re: Une nuit sans faim | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Mer 18 Mai - 14:21


Pleurant doucement, le jeune gryffondor attrapa le mouchoir que lui avait tendu son professeur. S'essuyant les yeux, le gamin écouta la voix si distante du professeur Featherstonhaugh. Sa baguette ne risquait donc rien. Voilà donc une bonne nouvelle. Redressant légèrement la tête, le jeune Dubois hocha doucement la tête. Si c'était ainsi alors oui il allait se rattraper : il ne voulait pas être privé de magie comme il était privé de sa famille.

En attendant, il devait suivre son professeur jusqu'à sa salle commune...alors qu'il avait encore faim. Niklaus se demanda si le matin était encore loin. En tout cas, il se promis de se faire une mini réserve au cas où il aurait à nouveau faim en plein milieu de la nuit. Cela lui éviterait d'autres mésaventures. En attendant, il ressentait la fatigue dans tout son corps. Chaque nouvelle marche faisait légèrement brûler ses petits jambes et il sentait des fois sa vue se brouiller.

En attendant ils étaient arrivés devant la grosse dame. Le petit gryffondor se demanda un instant comment son professeur connaissait l'emplacement de sa salle commune. Est-ce que tous les professeurs savaient où étaient les salles communes ? Avait-elle été à Gryffondor ? Il aurait bien voulu lui poser ces questions mais il n'osa pas. A vrai dire, elle l'effrayait encore. Elle était trop stricte pour lui. On aurait dit sa grand-mère maternelle...et sa grand-mère maternelle lui faisait une harpie. En attendant, elle l'avait ramené jusqu'à sa salle commune sans briser sa baguette. Elle était donc moins pire que sa grand-mère. Niklaus était convaincu qu'elle, elle lui aurait brisé tout espoir de refaire de la magie si elle savait son comportement... Elle appelait déjà Ludwig 'graine de mangemorts' alors bon...et elle a pris Ulricht en chouchou. Ulricht... Dire que l'année suivante lui aussi rejoindra une école de magie. Niklaus se demanda si ce sera Poudlard ou pas... et si tel est le cas dans quelle maison il serait...

En attendant, Niklaus sentait encore le regard du professeur Featherstonhaugh sur lui. Ainsi lui glissa t-il un
« Bonne nuit » presque inaudible avant de se planter devant la grosse dame qui ... dormait. Soupirant le jeune griffon toqua au mur à côté de la toile ce qui eut pour effet de réveiller en sursaut la grosse dame. Offusquée, elle commença à vouloir lui faire la morale en lui rappelant que ce n'était pas la première fois et qu'il finirait par dormir dehors.

« ... Courage, il vous reste au moins six ans à me supporter. En attendant Volubilis ! »

Grommelant, la grosse dame lui ouvrit tout en continuant de râler sur l'éducation du jeune Dubois. Niklaus entendit un « Tous les mêmes » qui lui arracha un sourire. Est-ce que Klaus avait aussi ennuyé la grosse dame ? Il ne savait pas. En attendant il était de retour chez les gryffondor pour une nuit qui s'annonçait déjà bien courte.


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