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A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]

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Sujet: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Mer 2 Mar - 22:43


A Beautiful Indifference


Aylen avait longuement fait tourner le parchemin entre ses doigts le soir où elle l'avait reçu. C'est seulement vers deux heure du matin que – seule dans la salle commune – elle prit sa décision. Elle le jeta dans la cheminée qui éclairait le fauteuil où elle s'était installée, le chat poussant un miaulement plaintif. Clairement elle l'avait réveillé en se penchant vers l'âtre.
Elle le calma rapidement en passant sa main dans le pelage bien plus gris que par le passer, les rayures noires qui le marquaient ayant pratiquement disparu aujourd'hui.
Elle regarda le parchemin se consumer dans les flammes avec un regard qui devint rapidement absent.
Elle repensa au cours de métamorphose de la semaine. Les choses s'étaient bien passer, dans une certaine neutralité, pour ne pas dire qu'Aylen s'était contenté d'ignorer l'enseignante et ses instructions, s'installant au fond de la salle avec un livre qui n'avait rien à voir avec de la métamorphose.
Un bel exemple pour ses anciens élèves.
Elle n'alla pas se coucher avant une heure supplémentaire.

Lundi 22 Janvier 2018,
Poudlard

La journée avait été longue.
Elle sentait encore des regards étranges sur elle, et si certaines personnes essayaient de se montrer sympathiques avec elle, elle avait du mal à se mêler à eux. Elle avait une certaine réserve à l'idée de se lier avec qui que ce soit, pas tant qu'elle n'en aurait pas plus trouvé sur sa situation. Elle ne savait même pas si c'était permanent ou non. Elle ne savait pas non plus si elle voulait que ça soit permanent ou non.
Parce que si ça l'était, ça signifiait qu'elle avait vraiment tout perdu de sa vie d'avant, et si ça ne l'était pas... alors quoi ? Elle devait juste accepter d'être une entité temporaire qui disparaîtrait un jour ? Quelque chose – quelqu'un – qu'on pouvait jeter ? Etait-elle seulement réellement une personne ou le résultat d'une malédiction ?

Elle avait passé un certaine temps dans la bibliothèque à faire des recherches mais n'avait pas encore eu le droit d'accéder à la Réserve. Elle ne savait pas à quel professeur demander et ignorait si on lui accorderait.
Elle poussa un soupir et attacha sur le hibou son enveloppe avant de le prendre pour l'amener à la fenêtre et le relâcher.
« Aïe. »
Évidemment, il fallait que l'animal la pince avant de partir. Elle retint un juron, inspira profondément et posa un mouchoir en soie dessus pour absorber le sang. L'entaille était assez profonde.
Bon, au moins la lettre à sa sœur avait été envoyée. Celle-ci lui avait dit qu'elle remarquait seulement à quel point son écriture avait changé avec le temps dans sa lettre précédente. Elle lui avait aussi parlé d'Emily.
Aylen était restée perplexe devant le récit qu'elle lui avait fait mais avait décidé de peu commenter à ce sujet dans sa réponse. Cette vie qu'elle n'avait pas vécue lui semblait incroyablement étrange. Elle ne savait pas quoi en penser. Elle ne savait pas quoi dire. Au final, cette sœur de vingt-huit ans, elle n'en savait pas grand chose, même si elle était contente de voir qu'elle avait réalisé ses projets. Elle aurait aimé assister à tout ça.

Elle quitta la volière sans plus y penser et regarda l'heure.
Hm.
Elle ajusta sa cape d'un mouvement d'épaule et le tissu revint se placer correctement de lui-même. L'adolescente traversa le château d'un pas rapide et s'arrêta devant la porte devant laquelle elle se trouvait une semaine plus tôt. Elle regarda sa montre. Hésita le temps que les aiguilles indiquent la bonne heure puis frappa trois coups secs.
Elle n'attendit pas de réponse pour entrer rapidement et refermer derrière elle sans la moindre douceur pour la porte qu'elle se contenta de claquer avant de se diriger vers la professeure d'une démarche hostile.
« Bonjour professeure, je suis ravie de vous voir. »
Le ton ne laissait aucun doute sur la nature de son sentiment à ce sujet. Elle était passé la semaine précédente de neutralité insolente à hostilité ouverte. Et insolente.
Elle était rancunière la petite, que voulez-vous ?
« Pitié, dites-moi que vous avez constitué un dossier et que je n'aurais pas à vous écouter m'expliquer vos trouvailles. L'idée d'avoir à vous entendre déblatérer pendant deux heures cette semaine est suffisamment insupportable sans en rajouter, alors ce serait une bonne nouvelle. Un changement des plus agréables. »
Elle parlait vite. Très vite.
Sa diction était suffisamment travaillée toutefois pour que ça ne soit pas un réel problème.
Elle tendit la main, essayant visiblement d'obtenir un dossier qui n'existait peut-être pas.



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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Jeu 3 Mar - 13:15
Robin était une bosseuse. Depuis toujours. Depuis qu'elle était petite. À la maison, se plonger dans les devoirs, quand elle en avait le loisir, était sa principale échappatoire à l'ambiance délétère qui régnait chez eux. L'école était quasiment une partie de plaisir pour elle, que ce soit l'école moldue ou Poudlard — avec tout de même une nette préférence pour l'école magique, naturellement — et c'était de là que lui venaient la plupart de ses meilleurs souvenirs. De plus, elle avait besoin de se tenir occupée le plus possible. S'il y avait bien une chose au monde qu'elle ne supportait pas, c'était l'oisiveté. La dépression et les idées noires s'engouffraient toujours par-là.

Cela lui avait été donc tout naturel de mener ses recherches dans la Réserve de Poudlard sur le mystérieux sort qui avait frappé Aylen Nott, et cela avec diligence. Dans son cas, le mot « diligence » n'était pas vain. En l'espace d'une semaine, elle y avait déjà passé des dizaines d'heures, tout en continuant scrupuleusement à remplir ses devoirs de professeure par ailleurs. Plusieurs nuits quasi blanches seule dans cette obscure partie de la Bibliothèque, penchée sur d'antiques grimoires sinistres éclairés à la lueur fantomatique des bougies, qu'elle avait compulsés aussi fiévreusement que si elle avait été elle-même victime de la malédiction, poussée par le désir sincère d'éclaircir ce mystère et par l'une de ses particularités : lorsqu'elle avait une idée en tête, rien ne pouvait l'en détourner jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à son objectif. Il était certain que lorsqu'elle était confrontée à un mystère intéressant dans le domaine de la magie, de l'art, de la science et la culture, elle éprouvait une curiosité irrépressible qui la poussait à dévorer des ouvrages par dizaines. Au fond, elle ferait peut-être une bonne chercheuse. Mais en ce qui concernait Aylen Nott, ce n'était plus tout à fait aussi simple.

Ça l'aurait été, pourtant, juste avant de la rencontrer en face à face il y avait tout juste une semaine. Même si les circonstances qui entouraient sa venue étaient plus qu'exceptionnelles, même si le personnage lui-même devait être brillant et l'avait précédée à son poste, cela n'aurait pas suffi à Robin pour lui accorder le moindre intérêt supplémentaire si elle n'avait pas réussi à la toucher. Très peu d'élèves pouvaient s'en targuer. L'insolence ahurissante de la demoiselle l'avait d'ailleurs laissée de marbre jusqu'à ce qu'elle lui balance brusquement sa fragilité et sa rage à la face. Elle en avait éprouvé presque des remords pour la façon peut-être maladroite dont elle l'avait traitée, mais surtout, un intérêt nouveau et particulier à l'évolution de la jeune fille. Ce n'était pas qu'elle l'avait prise en affection, mais on pouvait dire qu'elle l'intéressait, et pas seulement parce qu'elle présentait un cas singulier d'ensorcellement. Aussi incroyable que cela puisse paraître, peut-être que le mot le plus approchant était le mot « respect ». Autant qu'on pouvait parler de respect pour une fille qui, de manière prévisible, s'était engouffrée dans le bureau en lui vomissant dans la bouche en guise de salutations. Après tout, elle respectait toujours ses élèves à sa manière, sauf qu'elle ne s'intéressait pas forcément à eux.

Peut-être aussi qu'elle se sentait le devoir de lui venir en aide à cause de sa situation extraordinairement difficile et de ses propres capacités. Que Nott en ait conscience ou non, avoir Featherstonhaugh dans son camp était une bonne chose. En une semaine, elle était déjà parvenue à abattre un travail impressionnant avec une grande efficacité et elle avait trouvé ce qui lui semblait être des pistes valables.

Elle se moquait donc bien de la petite scène de Nott. Ce qui les réunissait aujourd'hui était bien plus important que la politesse qu'elle lui devait en tant qu'élève, ce n'était pas comme si elle venait pour un cours particulier. Les yeux rivés dans les siens comme d'habitude, elle intervint calmement et fermement dès qu'elle eût fini de parler :


— Asseyez-vous, Miss Nott.

Ce n'était pas négociable, et son ton et son expression le laissaient clairement entendre. Elle attendit sans rien dire que Nott s'assoie, quelque mauvaise grâce qu'elle y mettrait. Déjà, elle n'avait pas de dossier pour elle, simplement des notes personnelles qu'elle avait déjà retenues par cœur et qui seraient probablement illisibles pour n'importe qui d'autre. Mais surtout, le sujet était trop grave pour qu'elle la laisse seule avec, il fallait qu'elles en parlent.

Les mains jointes sur son bureau dans une attitude familière, elle attendit que Nott obtempère, peu importait au bout de combien de remarques sarcastiques et de tentatives de discussion. Quand ce fut fait, elle commença :


— Je n'ai trouvé à la Réserve que des pistes possibles et rien de définitif, mais elles valent la peine d'être creusées. La première chose, c'est que j'ai découvert qu'il existe un sortilège très puissant et très obscur dit « de Vieillissement Accéléré ». Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne crois pas qu'il constitue un début de solution à votre problème. Déjà, il appartient à de la magie extrêmement noire. Ensuite, il ne ferait que contrer les effets du maléfice sans l'annuler, mais surtout, d'après ce que j'ai trouvé — il n'y avait rien de très clair à ce sujet —, ce sortilège accélère bel et bien le vieillissement physique d'une personne en quelques heures ou quelques semaines, seulement il ne s'arrête que juste avant la mort et ne concerne que le corps, pas l'esprit. Il n'y a donc pas moyen de contrôler ce vieillissement. Ceci dit, s'il y a moyen d'influer par magie sur l'avancée de l'âge physique d'une personne, on peut penser qu'un sortilège inverse existe ou a pu être inventé, peut-être en étant basé sur celui-là. De plus, on sait déjà que les souvenirs peuvent être effacés par magie. Mais cela impliquerait que plusieurs sortilèges ont été combinés pour vous amener à l'état où vous êtes maintenant et n'explique pas le rajeunissement de votre personnalité.

Robin se tut. Évoquer un sortilège si puissant et si maléfique, presque assimilable à l'Avada Kedavra, à une adolescente de seize ans semblait étrange. Elle ne lui donnait d'ailleurs pas tous les détails de ce qu'elle avait trouvé, la formule notamment. Sauf que, bien sûr, Nott n'avait pas réellement seize ans. Robin ne se souciait pas trop de ce que penserait la directrice si elle découvrait le sujet de ces entretiens — loin s'en fallait, au pire, ce ne serait pas la première et probablement pas la dernière fois qu'elle changerait de métier — mais on pouvait se demander si cette dernière apprécierait. Et pourtant, tout cela la concernait au plus haut point.

— La seconde, c'est que j'ai aussi trouvé des mentions très vagues d'expérimentations sur le sortilège d'Amnésie. Il semble que durant les dernières décennies, un ou plusieurs mages noirs au moins ont tenté d'accroître la portée maléfique de ce sort. Certains de ces mages sont encore en activité. J'ai pu relever de vagues allusions au lien entre le mental et le physique, à l'idée que si une personne se voit elle-même d'une certaine façon, elle tend à devenir extérieurement de même et qu'il serait donc possible, d'après un auteur, de jouer sur les deux tableaux à la fois en un seul sort. Par exemple, si on modifiait les souvenirs de quelqu'un pour lui faire croire qu'il est handicapé, il pourrait devenir réellement handicapé en suivant cette logique. Mais malgré mes recherches, je n'ai encore pratiquement rien trouvé sur ces expérimentations.

Elle évita encore de mentionner tout nom et toute formule. Avant de poursuivre et d'entrer dans la partie la plus complexe, elle prit une inspiration :

— Tout ceci porte sur l'idée que vous avez été victime d'un sortilège. Ce qui est beaucoup plus compliqué, c'est d'imaginer qu'un voyage dans le temps a été impliqué. Certains mages noirs se sont intéressés de près à la magie temporelle, loin de la surveillance du ministère bien sûr. Peu d'entre eux ont tenté de se téléporter eux-mêmes dans le passé étant donné les risques, mais il est arrivé qu'ils y envoient d'autres comme cobayes. Il est inquiétant de lire qu'ils ont probablement découvert beaucoup de choses extraordinairement maléfiques sur le sujet, mais là encore, je ne trouve que des allusions et je suis incapable d'imaginer comment on a pu vous rendre ainsi de cette manière.
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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Jeu 3 Mar - 15:02


A Beautiful Indifference


Évidemment, la professeure n'avait pas de dossier à lui donner pour éviter d'avoir à discuter de nouveau avec la femme. A l'ordre, elle leva les yeux vers elle, ouvrit la bouche pour dire quelque remarque désagréable puis referma la bouche pour pincer les lèvres en appuyant sa main sur le bureau. Elle tapota ses doigts dessus une fois et demi très précisément avant de se redresser. Elle retira sa cape, la posa sur le dossier de la chaise et s'installa dessus pour laisser Robin parler.
Malgré son air contrarié, elle écouta avec une attention toute particulière, le regard dirigé vers Robin.
Concentrée comme elle était, ses traits se trouvaient être mois hostiles, tendant vers une neutralité agréable. Son visage était bien dessiné, défini malgré sa jeunesse. Elle ne portait aucune marque d'expression quasiment : ni de sourire, ni de contrariété, ni de tendresse. Rien.

L'adolescente hocha régulièrement la tête pour indiquer qu'elle écoutait toujours, fronçant parfois à peine les sourcils ou les haussant, semblant inspirer pour intervenir mais se retenant. Elle écouta jusqu'au bout en silence.
Mais les idées bouillonnaient dans son esprit.
Elle passa une main dans les cheveux et  remua sur son siège pour se redresser
L'évocation de magie noire ne l'avait clairement pas dérangé, et si dans sa jeunesse Robin avait suivi l'actualité sorcière elle devait certainement savoir que le père d'Aylen avait été un Mangemort et que les chances étaient qu'elle ait été exposé à la magie noire dans son enfance. Les Nott n'étaient pas connus pour leur tolérance jusqu'à la génération actuelle.
En tout cas, elle y eut un léger temps de silence entre la fin des explications de Robin et la prise de parole d'Aylen dont l'agressivité et l'hostilité semblait avoir disparu.

« Le lien entre le mental et le physique est connu, même les moldus en parle notamment dans tout ce qui touche à l'étude psychologique. Ils ont de nombreuses études de cas d'hypnose par exemple, même si le problème de ce genre de pratique est l'apparition d'autres symptômes par la suite. Donc même si effectivement on peut supprimer les choses d'un côté, ça a tendance à faire ressortir d'autres choses par la suite, même si la différence entre les pratiques moldues et sorcières viennent de la profondeur de celles-ci. Je pense tout de même qu'on peut exclure cette piste si elle n'en rejoint aucune autre : les effets sont trop prononcés pour être dus à un simple lien physique et mental, même accentué par la magie. »

Elle passa son pouce sous son menton et fronça les sourcils.
« Du reste... »
Aylen vint tapoter du bout des doigts contre le bureau de nouveau, ses ongles heurtant la matière de celui-ci dans un bruit caractéristique.
« Le vieillissement accéléré est une bonne piste. » Qui a amené une pierre blanche, c'est le moment de marquer le jour où Aylen reconnaissait la valeur de l'opinion de quelqu'un. « Toutefois encore une fois il manque la composante spirituelle. Et s'amuser à mixer les deux n'est pas un exercice des plus simples puisque l'un peut aller à l'encontre de l'autre ou créer des incompatibilités si c'est mal dirigé. Je pense que la personne responsable se serait plutôt dirigé vers une solution plus globale très honnêtement, quitte à la créer lui même puisque au pire, une fois fait, ça lui offre une arme pour le moins... intéressante. Il peut en effet facilement faire de ses adversaire des personnes sans défense. » Elle fronça les sourcils une seconde. « Et si c'est le cas, j'ai eu de la chance de m'en sortir comme ça. »
Elle n'avait aucun mal à rebondir sur ce qu'elle venait d'entendre et de former une pensée cohérente dessus, mais elle n'avait pas fini. Robin n'avait pas été la seule à faire des recherches et l'adolescente avait aussi quelques pistes à explorer.

« Ceci dit, je ne pense pas qu'il faudrait limiter les recherches à la magie noire ou des mages noires. Je veux dire... au final, ce qui compte ce n'est pas la nature de la magie, mais la façon dont elle est utilisée, donc même des bonnes trouvailles peuvent être mal utilisées. Ce qui m'amène à l'alchimie. »  Elle ajusta sa position sur sa chaise. « C'est un des moyens les plus utilisés pour de la régénération temporelle. La pierre philosophale, l'eau de jouvence... et ça a l'avantage d'être pluridisciplinaire et donc de pouvoir plus... » elle hésita sur le terme à employer « facilement lier deux pratiques. Aussi les enchantements d'objet avec par exemple les retourneurs de temps pourraient amener des pistes, et j'ai cru comprendre que vous aviez quelques connaissance sur le sujet. »
Oui, Aylen s'était renseignée sur sa professeure.
« Je pense qu'il faudrait aussi regarder du côté des usages magiques des runes, des rituels anciens... Au final partout sauf du côté des sortilèges qui sont plus souvent des armes simples et limitées par l'usage des mots. Dans le cadre d'un duel il y a peu de chance de réussir à la sortir, malgré ce que j'ai pu dire sur la possession d'une arme intéressante plus tôt. »
Qui a eu la bonne idée de laisser à Aylen le temps de penser tout haut ? C'était une très mauvaise idée en général, car une fois lancée, il devenait difficile de l'arrêter.
Et puis surtout, ça lui permettait de prendre la situation d'un point de vu plus pragmatique. De ne pas y penser comme quelque chose qui la touchait.

Elle se mâchonna le coin de la lèvre et inspira profondément.
« J'aurais besoin d'un accès à la Réserve, ça serait bien plus facile si vous désirez que nous progressions sur la question. Et s'il faut d'autres ouvrages je pourrais demander à Enora d'en sortir certains des nos bibliothèques. »
Nos bibliothèques se réferrant bien évidemment à celle des Nott.
Et nous à elles deux.
Travaillant ensemble.


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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Sam 5 Mar - 23:27
Cette jeune fille (façon de parler) se révélait vraiment pleine de surprises. Malgré le caractère brûlant du sujet qui l'avait amenée dans son bureau, qui était évidemment d'une importance vitale pour elle, Robin n'aurait pas parié un kumquat sur le moindre réchauffement de son attitude envers sa personne au cours de l'entretien. Voire la moindre normalisation, pour le dire comme ça. Elle pensait bien que Nott serait secrètement passionnée par ses trouvailles, mais aussi qu'elle le cacherait soigneusement et ne se déferait pas de son attitude méprisante. En d'autres termes, qu'elle ne parviendrait pas à dominer ses émotions.

Mais tandis qu'elle lui faisait part de tout, ou presque tout, de ce qu'elle avait jugé intéressant au fil de ses recherches, elle vit son visage perdre petit à petit de son hostilité, ne reflétant plus qu'une concentration intense. Il était clair qu'elle comprenait tout ce qu'elle expliquait et ne perdait pas une miette de ses paroles. Enfin, quand Nott prit la parole, elle avait paru renoncer renoncer aux manières arrogantes, uniquement préoccupée par l'avancée de l'éclaircissement du mystère. Elle parla longuement, peut-être encore plus qu'elle-même, enchaînant les arguments de façon brillante.

Robin l'écouta avec le même sérieux et un intérêt croissant. Cela ne l'aurait pas étonnée qu'Aylen Nott soit plus intelligente qu'elle-même. Elle n'avait que seize ans (façon de parler, encore) et raisonnait sur le même niveau qu'elle, peut-être même supérieur. La professeure ne s'était jamais beaucoup renseignée sur la psychologie moldue. Juste vaguement, lorsqu'elle avait commencé des études de psychomagie, mais ça ne l'avait pas convaincue. Autant du côté sorcier que moldu, la discipline ne lui avait jamais beaucoup plu. Aussi ne savait-elle pas grand-chose de la proximité entre le mental et le physique. Peut-être devrait-elle se pencher plus sérieusement là-dessus, même si Nott semblait vouloir écarter la piste — fut-ce pour son édification personnelle.

Lorsque Nott prononça le mot "alchimie", elle hocha la tête à plusieurs reprises avec un soupir. L'alchimie. Évidemment. Elle avait des notions d'alchimie, elle avait même passé plutôt brillamment ses ASPICs là-dessus. Quelques instruments d'alchimie traînaient d'ailleurs sur ses étagères, dans son bureau. Elle ne s'en servait pas souvent mais y tenait. Ce domaine de la magie l'avait toujours fascinée et un peu frustrée à la fois, à cause de son côté mystique. Et le pire, c'était que depuis qu'elle avait entendu parler du rajeunissement étrange de Nott, l'image nébuleuse de la Pierre philosophale et de l'élixir de longue vie avait plus d'une fois flotté dans son esprit. Mais bêtement, elle l'avait mise de côté, partant du principe que puisque Nott avait été "blessée" au cours d'une mission d'Auror, elle avait dû être confrontée à de la magie noire. C'était réducteur. Son élève avait raison.

Nott conclut en parlant de son désir d'accéder à la Réserve. En faisant intervenir un "nous" dans la discussion qui n'avait jamais existé jusque-là. Et en parlant de certaines bibliothèques.

"Leurs" bibliothèques ?

En un éclair d'illumination, cela frappa Robin : Nott ! Nott le Mangemort ! Aylen Nott, la fille du Mangemort qui avait témoigné contre lui. Elle n'avait pas fait directement le lien, car Nott était un nom courant, et pourtant il lui avait déjà semblé qu'elle avait entendu le nom d'Aylen Nott quelque part, à un niveau quasi inconscient. Mais déjà intriguée par le mystère qui entourait le sort qui l'avait frappée, elle n'avait pas cherché plus loin. Ainsi donc, la fille de Nott était devenue une Auror. Pendant un instant, le regard de Robin quitta celui de son interlocutrice pour se perdre dans le vide, encore sous le choc relatif de cette révélation qui, finalement, ne changeait pas grand-chose pour elle. Si ce n'était qu'il lui rappelait de sinistres souvenirs : les Mangemorts... La guerre... Elle s'ébroua mentalement et attrapa un parchemin vierge sur son bureau, répondant simplement :


— Je vais vous donner un mot pour la Réserve.

Elle n'était pas aveugle : Nott pouvait mener ses recherches de façon tout aussi diligente qu'elle-même. Il était clair qu'elle avait la maturité de lire ce genre de livres. En revanche, elle n'était pas tout à fait sûre qu'un mot de sa part suffise. Peut-être la bibliothécaire exigerait-elle une autorisation écrite de la directrice de maison de Nott ou de McGonagall. Elle en doutait cependant. Elle connaissait un peu Eleni, c'était une femme sympathique, et l'histoire de Nott était bien connue dans le château. Cela paraîtrait sans doute normal qu'on lui permette de mener ses propres recherches.

Tout en écrivant un peu distraitement et à vive allure, les sourcils légèrement froncés, elle réfléchissait elle aussi à plein régime. En fait, en plus de l'intérêt qu'elle prenait au sort de la jeune fille, ce défi intellectuel la passionnait, elle connaissait la fièvre des chercheurs qui les rend impatients de se plonger dans leurs livres et expériences. Lorsqu'elle eut fini, elle posa sa plume, se leva aussitôt et ouvrit une armoire derrière elle dont les étagères débordaient de matériel en tout genre et de livres. Le tout dans un fouillis assez criant, dans lequel elle se retrouva pourtant rapidement. Elle en extirpa une demi-douzaine de grimoires qu'elle posa sur la table.


— L'alchimie. C'est tout ce que je possède personnellement sur le sujet. Vous savez que le langage alchimique est très symbolique et les interprétations multiples. Mais si je relisais ces ouvrages en cherchant spécifiquement des indices sur ce qui vous a frappée, peut-être que nous pouvons espérer trouver quelque chose, en tout cas si votre hypothèse est la bonne. Il y a encore bien plus de livres de ce type dans la bibliothèque de Poudlard. Vous avez raison. J'étais partie du principe que vous aviez dû être confrontée à de la magie noire, mais rien ne le prouve. En fait, votre idée semble bien plus probable, même s'il ne faut rien exclure.

Tout en parlant, plus animée qu'à l'ordinaire, impatiente de lever le voile sur le mystère, elle feuilletait un livre et s'arrêtait sur des pages remplies de symboles de dragons, d'étoiles, de lunes, d'hommes à deux têtes et autres éléments fantastiques.

— J'aurais dû y penser, grommela-t-elle entre ses dents, pour la forme plus qu'autre chose. Et puis, brusquement, ayant presque oublié, elle donna sa lettre à Nott. Voilà pour vous. Je peux vous prêter quelques-uns de ces livres, si vous le désirez. Nous pourrions travailler chacune de notre côté. Et réunir nos résultats plus tard, s'il y en a.
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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Dim 6 Mar - 19:51


A Beautiful Indifference


S'il n'y avait pas de nous, alors Aylen avait raison, et Robin ne la voyait que comme un sujet de laboratoire, un cas à traiter, et rien d'autre. Alors si elle ne réfutait pas ce nous, si elle l'acceptait comme tel, l'adolescente commencerait peut-être à montrer plus de respect à sa remplaçante. Ca changeait la donne.
Mais pour le moment, ça restait encore bien loin de l'esprit d'Aylen qui se concentrait sur la discussion.
Robin semblait globalement d'accord avec ce qu'elle venait de dire et après un petit instant – Aylen fit comme si elle ne l'avait pas vu partir ailleurs une seconde –, elle déclara qu'elle allait lui donner une autorisation pour accéder à la réserve. Elle resta muette puis un fin sourire vint étirer le coin de ses lèvres et adoucir ses traits. Ce fut bref, et la brune ne l'avait peut-être même pas remarqué, mais ça avait été là.
« Merci. »
Aylen n'était pas complètement ingrate non plus. Et elle était polie, aussi. Et c'était certainement la seule chose à retenir du remerciement.

Évidemment en attendant que le mot soit écrit, Aylen continua de réfléchir, se retenant toutefois de s'exprimer à voix haute, même s'il était connu qu'avoir une audience aidait à développer ses idées et à les faire avancer. Pour le moment, elle préférait ne pas partir tout de suite dans de longues réflexions. Autant offrir une pause à la pauvre Robin avant de reprendre.
Parler dans le vide n'était pas son truc de toute façon.
Le matériel qui débordait de l'armoire n'échappa pas au regard scrutateur d'Aylen. L'envie de ranger l'armoire la pris mais elle se retint, retrouvant rapidement sa concentration en une profonde inspiration. Elle regarda les livres qu'elle apporta et commença à en prendre un pour l'ouvrir rapidement au milieu, fronçant à peine les sourcils. Elle releva ses yeux tachetés de vert en direction de la professeure.
Elle fronça les sourcils un instant avec une légère perplexité.
C'était tout ce qu'elle possédait sur l'alchimie ? Sérieusement ?
Six livres ?
Heureusement qu'il y avait la réserve de Poudlard. Et les bibliothèques Nott pour venir sauver tout ça.

Elle se mordit l'intérieur de la lèvre pour ne pas lâcher un j'ai toujours raison qui lui vint peut-être trop naturellement. A la place elle se leva de sa chaise et regarda les titres des différents livres, en excluant trois d'office.Un comme ça – elle l'avait déjà lu – et les deux autres après avoir regardé la table des matières à peine plus de trente secondes.
Elle prit la lettre d'autorisation et la mit dans la poche intérieure de sa cape.
Puis elle posa de nouveau son regard sur Robin et ses lèvres ne formaient plus qu'une ligne alors qu'elle les pinçait.
« Je n'aime pas dire ça, mais il serait plus pratique si nous coordonnions nos recherches, et donc que nous les menions en même temps ensemble plutôt que chacune de notre côté. Par exemple je peux vous dire d'avance que les trois livres là nous seront inutiles : le premier je l'ai lu et il n'y a aucune information vraiment pratique ou avancée dedans, et les deux autres traitent de l'ontologie de l'alchimie, alors que clairement nos recherches sur le sujet vont s'orienter vers le Grand Oeuvre, avec la transmutation, et la médecine universelle avec l'élixir de longue vie. » Elle marqua une pause puis haussa les épaules. « Enfin, après si vous travaillez mieux seule, nous pouvons tout à fait nous séparer. Mais vraiment je n'en vois pas l'intérêt. Il va falloir croiser des informations, les compulser, et travailler ensemble sera plus simple. Aussi, j'ai besoin d'un lieu où... poser mes idées. Et je n'ai plus de bureau, sans parler du fait que je doute que mes camarades seraient particulièrement heureuses de me voir travailler toute la nuit dans le dortoir. J'ai visiblement suffisamment échappé à la mort sans ajouter à tout ça des camarades de dortoirs meurtrières. »

Ceci dit elle se pencha sur le livre suivant et l'ouvrit pour examiner à nouveau la table des matières. Celui-ci semblait traiter un peu plus de ce qui les intéressait et aurait certainement plus d'information sur le sujet. Elle passa son doigt sur le fameux adage « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. » Si c'était vrai, ça signifiait que la personne qu'elle était devait encore être là en elle, quelque part.
Peut-être que ses souvenirs étaient enfouis quelque part, peut-être.
Tout ce qu'elle était.
Mais si vraiment elle pouvait redevenir sa contrepartie adulte, qu'est-ce que elle deviendrait ? Maintenant qu'elle avait vécu des expériences différentes de l'adulte, était-elle encore vraiment elle ?
Elle se stoppa dans sa lecture de la page où elle était et sembla se perdre quelques instants dans les mots et les symboles.


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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Lun 7 Mar - 23:42
Robin surprit la perplexité dans les yeux de Nott face à son petit nombre de livres. En fait, elle n'était pas du genre à accumuler les bouquins et les objets, en général. Elle déménageait trop souvent pour en développer l'envie et n'avait aucun endroit fixe où stocker des affaires. Elle se fiait donc généralement à sa mémoire, à ses notes et aux bibliothèques publiques de renom. D'une certaine manière, c'était agréable de pouvoir voyager léger, de ne se sentir dépendre de rien. Cela marchait un peu pareil pour ses liens sociaux. De l'autre... Ça aurait été un luxe appréciable de pouvoir compter sur une grande bibliothèque privée.

La jeune Serpentard jeta un coup d’œil à ses livres et fut d'avis que trois d'entre eux ne leur serviraient à rien. Robin ne tenait plus en compte l'âge apparent de la demoiselle : s'il lui avait fallu quoi que ce soit de plus, elle aurait été convaincue qu'il fallait la traiter en collaboratrice. Pour que Nott, malgré son évidente réticence, laisse entendre qu'elle était prête à passer la nuit dans la même pièce qu'elle pour mieux travailler, il fallait vraiment que son état l'angoisse fort. Cela n'était pas étonnant. Elle sourit vaguement à la remarque sur les camarades de dortoir meurtrières. Sourire bref, aussi bref que celui que Nott avait esquissé une minute plus tôt et que toute à ses réflexions, elle n'avait pas remarqué, simple marque d'amusement à quelque chose qui lui semblait drôle. C'était la première fois qu'elle souriait en sa présence. Elle récupéra cependant vite son expression coutumière et répondit :


— Ça ne me pose pas de problème. Nous pouvons nous y mettre tout de suite. En ce qui concerne ces trois livres, je comprends votre point de vue mais je ne suis pas certaine qu'il n'y a forcément rien à en tirer. Il faudrait que je les étudie une dernière fois pour m'en assurer. Ça m'est arrivé de découvrir des subtilités intéressantes en les relisant plusieurs fois, même s'ils semblent ne pas avoir d'intérêt pratique pour le Grand Œuvre au premier abord. Comme je viens de vous le dire, ce genre de livre est volontairement obscur et symbolique, ce qui ouvre la porte à plusieurs interprétations. De toute façon, nous ne sommes pas obligées d'être d'accord. L'essentiel est de nous mettre au travail, en espérant que la vérité se fasse jour d'elle-même.

Nott s'était déjà penchée sur un grimoire. Robin en ouvrit un autre et s'aperçut qu'elle ne pourrait absolument pas se lancer dans des recherches sans une tasse de café. Elle se leva.

— Voulez-vous quelque chose à boire ? De l'eau, du thé, du café ? demanda-t-elle en mettant rapidement de l'eau à bouillir.

Si elles risquaient de rester là toute la nuit, c'était bien la moindre des choses que de lui proposer une boisson. Simple politesse de sa part, donc. De toute façon, elle était incapable de s'imaginer plonger dans un dur travail sans un café à portée de main, cette boisson sacrée, la consolation et le soutien des insomniaques et des chercheurs obsédés.

Toujours en hâte de commencer, elle eut vite fait de se rassoir à son bureau et d'ouvrir son livre à la table des matières, puis au premier chapitre sur les grands principes de l'alchimie et se perdit, elle aussi, dans les symboles compliqués.

Elle se leva un instant plus tard pour faire son café, se replongea dans sa lecture, fronça à nouveau légèrement les sourcils, tourna des pages.

Plongée dans sa lecture, elle ne vit pas le temps passer. Au bout d'elle ne savait combien de temps, elle dit pensivement :


— Certains alchimistes croient en la transmutation de l'âme humaine... D'autres en la transmutation de la personne entière. Pouvoir se transformer en un être surpuissant aux capacités presque illimitées... Ils évoquent souvent la méthode de l'analogie... De la réversion. C'est assez parlant. Ils croient au retour des créatures naturelles à la Matière Première. « Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut », cita-t-elle pour elle-même, se rappelant d'un des grands principes de l'alchimie.

Elle réfléchissait à voix haute, parlant de manière un peu vague. Cette insistance sur le retour en arrière faisait bien penser à ce qui était arrivé à Nott.


— Cette Matière Première qui est censée servir à la fabrication de la pierre philosophale — évidemment, c'est quasi impossible de trouver la moindre précision claire là-dessus. Tout ce dont je me souviens est qu'elle est censée se trouver dans la nature — la nature vierge, inviolée de l'homme sans doute, encore qu'on pourrait avancer que l'homme lui-même en fait partie... — et certains passages laissent entendre qu'elles se cueille comme une plante, mais ce n'est peut-être que symbolique... Qu'il faut la faire cuire et y plonger le corps pour provoquer la transmutation...

Elle continuait à étudier les symboles en parlant. C'était ce qui l'avait toujours frustrée et fascinée à la fois avec l'alchimie : tout est tellement flou. Pour protéger le précieux secret des profanes, les alchimistes utilisaient volontairement un langage obscur. Le Grand Œuvre était une énigme, et les énigmes avaient le don de l'enthousiasmer et de l'irriter à la fois. Elle n'avait peut-être pas tout à fait la bonne tournure d'esprit pour les apprécier. Par contre, elle avait l'obstination.
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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Jeu 10 Mar - 3:06


A Beautiful Indifference


Que Robin se dévoue pour lire les trois livres qu'elle avait mis automatiquement de côté ne fit ni chaud ni froid à la rousse qui se contenta de hausser les épaules.
Si ça lui faisait plaisir de se tourner vers ces ouvrages, grand bien lui fasse. Peut-être avait-elle raison après tout.
« Un café, s'il vous plaît. »
Aylen n'aimait pas le thé. Elle n'avait jamais aimé le thé et ce malgré le fait qu'adulte elle en buvait. Un détail qu'avait pu remarquer l'adolescente en fouillant dans les affaires qu'elle avait laissé derrière elle et qui lui avait fait froncer les sourcils. Elle avait aussi noté que la plupart de ses habits portaient une odeur de bergamote convoyée par un de ces sachets d'herbes sèches à placer dans une armoire.
Cette odeur éveillait en elle un sentiment de manque.

Aylen s'installa un peu plus confortablement pendant que Robin lançait l'eau à bouillir, ramenant ses genoux contre le bord du bureau pour prendre appuie contre ceux-ci, lui offrant une position fœtale malgré la chaise qui en temps normal le rendrait difficile. Elle était désormais plongée dans le livre qu'elle lisait, jurant mentalement contre le lourd symbolisme qui cryptait les pages des ouvrages qu'elle consultait.
Elle était une jeune femme carrée et pragmatique, qui aimait quand les choses étaient dites clairement et sans détour, quand le langage employé était limpide – spécialisé peut-être mais néanmoins compréhensible pour un initié – et non pas cachées derrière des centaines de métaphores.
Heureusement, elle lisait et intégrait rapidement les choses.

Elle but un premier café.
Puis un deuxième.
Après le troisième elle s'arrêta de compter.

Au bout d'un moment, Robin reprit la parole. Aylen était quasiment à la moitié du premier grimoire à ce moment là et elle fronça les sourcils à sa déclaration. En effet, les alchimistes croyaient en un cycle qui annulait toute forme de hiérarchie, une sorte de modèle d'infini sans doute. Mais l'élève n'était pas certaine qu'il s'agisse d'une réversion dans le sens premier du terme, plutôt de quelque chose comme une inversion des choses amenées par le temps. Comme chez l'être humain qui sur le déclin finissait par devenir tout aussi dépendant qu'un nourrisson par exemple.
Toutefois...
La coïncidence était trop forte.
Et Aylen ne croyait pas aux coïncidences.

Puis elle amena le sujet de la Matière Première.
Aylen n'avait jamais cru en son existence, même en sachant qu'à l'heure actuelle la plupart des sorciers se servaient d'une base de mercure à la place. Toutefois l'alchimie actuelle était une magie bâtarde, impure, il était impossible de reproduire aujourd'hui ce qui s'était fait des siècles plus tôt par manque de certains matériaux et pertes de méthodes.
Elle changea de position et laissa retomber ses jambes.

« Mais la nature inviolée n'existe pas, au delà du fait que l'Homme lui-même en fait parti. Dans le principe, par sa simple existence l'Homme altère ce qui l'entoure profondément, l'humanité n'est pas une violence dont on réchappe. La planète elle-même a depuis longtemps été souillée par notre passage. C'est pour ça qu'on utilise des substituts pour pallier à ce manque à travers des roches et du mercure pour recréer une réaction. » Elle fronça un peu les sourcils et s'empara de l'ouvrage qu'elle avait dit avoir déjà lu plus tôt pour l'ouvrir à une page particulière. « Ici ils parlent d'expériences visant à recréer cette Matière Première, notamment en modifiant des plantes ou des animaux, ils sont notamment parvenus à créer une espèce de méduse qui peut régénérer ses cellules elle-même une fois que sa vie tire sur sa faim, mais ils n'ont rien pu en extraire et ont dû abandonner leur projet. »
Ils l'avaient d'ailleurs rejeté dans la nature, et maintenant les moldus avaient réussi à en attraper et à remarquer leur incroyable propriété.
Autant dire que ça avait fait jaser dans le monde scientifique et les sorciers avaient remarqué trop tard la bourde : tout le monde était au courant de l'existence de la chose. Heureusement, ils n'avaient pas encore fait le lien avec le monde magique.
Aylen poussa un soupir « Bon, attendez. » et elle se leva de la chaise et attrapa sa baguette puis un parchemin vierge qu'elle jeta à côté du bureau, le transformant d'un geste précis en tableau noir. Elle alla attraper une craie dans la salle de classe adjacente très rapidement et revint pour commencer à écrire.

« Donc, nous disons. Dans la Transmutation... Réversion, Matière première... » Elle ajoutait les mots au fur et à mesure. Elle fit une flèche et commença une liste de ce que pourrait être la matière en question.
  • Organique ou minéral ?
  • Plante (éteinte ?)
  • Animal → Méduse régénérative / Phénix / Autre
    Calamar du Lac ?
  • Homme ou Humanité ?


« Ca ne fait aucun sens, même si l'homme n'était jamais allé là à partir du moment où il arrive il détruirait la Matière Première de toute façon... » marmonna-t-elle entre ses dents.
Elle déplaça ce qu'elle avait écrit sur le tableau pour l'amener en bas à droite, faisant tourner la craie entre ses doigts avant d'ajouter au centre un Alchimie Régénératrice.
En bas à droite elle ajouta un Pierre Philosophale qu'elle relia d'une flèche à la transmutation. Elle ajouta en dessous un Elixir de Longue Vie (Fontaine de Jouvence / Diancecht).
« Idiot de Flamel qui est mort... » Après avoir murmuré ça elle se tourna vers Robin. « D'autres trouvailles ? »



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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Mer 16 Mar - 21:47
Aylen lui répliqua que le monde entier avait été souillé par le passage des êtres humains et qu'il n'y avait donc plus de nature inviolée. Difficile de la contredire. C'était un triste constat qui lui laissa un sentiment amer, mais elle le refoula et écouta attentivement Nott évoquer les expériences passées pour tenter de recréer la Matière Première. Robin se souvenait de cette histoire de méduse. Sans qu'elle sût bien pourquoi, ça lui avait semblé drôle que les Moldus se penchent aujourd'hui sur cette créature en s'arrachant les cheveux pour découvrir le pourquoi du comment, en dépit du risque que cela avait fait courir à la société magique. Tandis que Nott achevait de parler, elle sortit ses notes personnelles issues de ses récentes recherches à la Réserve d'un tiroir de son bureau (tiroir qui se trouvait dans un état tout aussi désordonné que le reste des lieux) et jeta quelques lignes supplémentaires sur ce dont elles venaient de discuter. Pendant ce temps, la jeune fille inscrivait sur un tableau toutes les pistes qu'elles avaient sur la nature de la Matière Première. Robin acheva rapidement d'écrire et se replongea dans un grimoire. Après un blasphème murmuré entre ses dents à l'encontre de Nicolas Flamel, Nott la relança.

Robin fronça légèrement les sourcils en regardant le tableau.


— Le calmar du lac... Vous pensez qu'il aurait des facultés de régénération semblables aux méduses ? Il est vrai qu'il doit être au moins aussi vieux que le château. En tout cas, s'il a le moindre indice à nous fournir, il offre l'avantage d'être accessible.

Elle se remit à compulser l'épais volume, avec des gestes qui, prise comme elle l'était dans la fièvre des recherches, n'avaient plus rien de sa placidité et son flegme apparents habituels, et se mit à marmonner à moitié pour elle-même :

— Ici, on a les théories physiques courantes... théorie mercurialiste - la pierre philosophale serait constituée de mercure alchimique lui-même composé des quatre éléments - théorie des Quatre Éléments et des Deux Principes - les deux principes étant le Soufre et le Mercure, eux-mêmes composés des quatre éléments - théorie des trois Substances - le Soufre, le Mercure et le Sel - et le panpsychisme qui évoque l'idée d'un Esprit Cosmique qui traverse le monde, semblable à de l'éther... Bah, un rappel ne fait jamais de mal, mais à quoi ça nous avance ? Le mercure alchimique n'est pas le mercure chimique... Et la théorie corpusculaire, évidemment...

En bas à gauche du tableau qu'avait fait apparaître Nott, elle résuma en symboles alchimiques les principales théories qu'elle venait d'évoquer. Après un instant de réflexion, elle ajouta : "Mircea Eliade - transformations physiques // rites ancestraux : Torture - Mort initiatique - Résurrection" et elle parlait ainsi tout en écrivant :

— Selon Mircea Eliade, les transformations physiques de la matière étaient représentatives des modalités des rites ancestraux qui seraient communes à toutes les cultures : la Torture, la Mort initiatique, la Résurrection... Ici, on est dans une approche plus anthropologique. Dans ce livre, les travaux de Gilbert Durand sont cités à ce sujet. Il ne faut pas négliger la piste des rituels, évidemment.

Elle contempla ce qu'elle venait d'écrire en réfléchissant.

Elle poussa un soupir et se renfonça dans son fauteuil. Ensuite, elle céda à une approche purement instinctive du problème.


— Parfois, les solutions aux énigmes les plus difficiles à résoudre sont les plus évidentes. On ne pense pas à vérifier ce qu'on a sous notre nez. Si nous revenons à l'idée d'une plante... Les serres de Poudlard sont remplies de plantes rares venues des quatre coins du monde et la Forêt interdite est riche en faune et flore. D'ailleurs, les licornes seraient peut-être... On sait que le sang de licorne permet de survivre, même au prix d'une malédiction. Voldemort s'en était servi...

Elle secoua la tête, peu convaincue elle-même par cette piste.
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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Ven 15 Avr - 11:39


A Beautiful Indifference


Le calmar était là quasiment depuis la création de l'école, alors il était évident qu'il avait quelque chose de spécial, quelque chose qui lui offrait cette longévité, car même si effectivement les animaux géants avaient tendance à avoir une longévité plus importante, elle n'était pas si importante non plus. A moins bien sûr que tout le monde ait loupé la vérité et qu'il y ait plus d'un calmar géant dans le lac qui se reproduisent.
Mais même comme ça...
Quelque part, il y avait une composante récurrente.
Elle écouta le cheminement de la pensée de Robin, hochant doucement la tête. Oui, elles ne pouvaient pas écarter tout ça. Elle croisa les bras en regardant le tableau puis elle se pencha vers le grimoire qu'elle lisait jusque là. Robin ajouta de nouvelles choses, des symboles qu'elle pouvait reconnaître sans trop de mal.
Elle hocha doucement la tête.

Puis la professeure se laissa retomber dans le fauteuil. Elle commença à lancer des suggestions au hasard et Aylen l'observa. Elles n'allaient pas vraiment avancer très loin si elles commençaient à essayer de discuter comme ça, sans rien sur quoi s'appuyer. Mais d'un autre côté, elle savait aussi qu'il était important de rester ouvert à la pensée libre. Tout ne pouvait pas être carré et parfaitement ordonné.
Pourtant encore une fois il y avait une sorte de motif récurrent dans la discussion.
Aylen nota la licorne puis pencha la tête sur le côté.
Elle pinça les lèvres, redressa son visage et après avoir tapoté son coude replié du bout des doigts elle vint lier la pulpe de ces derniers devant son visage en un geste de réflexion intense.
« L'immortalité. »
D'un coup de baguette elle réorganisa le tableau et inscrivit au centre le mot.
« Toutes ces choses sont liées de prêt ou de loin à l'immortalité.  »

Car chercher la méthode c'était bien beau, mais connaître la raison pour laquelle on lui avait fait ça était une autre. Mais pourquoi tester quelque chose comme ça sur elle ? C'était ça qu'elle ne comprenait pas. Car en soi la méthode était simple à obtenir – il suffisait de travailler suffisamment longtemps pour ça et de tester à droite et à gauche – mais pourquoi elle ? Se débarrasser d'une auror ? Il y avait d'autres méthodes que ça.

Elle se laissa retomber sur le fauteuil qu'elle occupait jusqu'à présent et se massa les tempes, sourcils froncés. Ca lui semblait tellement évident désormais qu'il s'agissait du point commun à tout ça mais encore une fois, elle ne comprenait pas pourquoi lui avoir fait ça. Elle serra le poing et se retint de jeter tout ce qu'il se trouvait sur le bureau en inspirant profondément.
Puis elle se tourna vers Robin après avoir regardé l'heure.
« Je crois qu'on devrait s'arrêter là. Je... » Je suis épuisée, je ne comprends pas, je suis perdue, je m'en veux, auraient toutes été des réponses valables. « Nous avons toutes les deux des obligations demain. Vous savez... En tant que professeure et élève. Ca pourrait être bien d'essayer de dormir quelques heures au moins. »
La bonne excuse.
Elle passa une main dans ses cheveux et se leva pour prendre son sac.
« Vous me recontacterez pour qu'on puisse mettre nos nouvelles idées en commun. Si vous trouvez une piste prometteuse... n'hésitez pas. Ce n'est pas comme si j'avais beaucoup d'obligations sociales. »
Elle haussa les épaules, glissa son sac contre l'une d'elle et attrapa le seul livre qui lui semblait encore avoir un intérêt ici. « Je vous emprunte ça, je vous le rend dans deux jours. » Elle le garda sous son bras et sans trop attendre de réponse commença à partir.
Si Robin voulait encore travailler, elle le pourrait.
Pour sa part...
Elle avait besoin de temps plus que de repos.
Elle savait qu'elle n'arriverait pas à dormir.

Spoiler:



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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
Jeu 28 Avr - 23:44
Évidemment, Robin ne s'était pas attendue à ce que la solution à ce mystère leur saute docilement du premier grimoire ouvert et elle était bien consciente de jeter en l'air des suggestions floues et imprécises, qui pouvaient très bien n'aller nulle part. Nott l'écouta cependant avec attention, en hochant légèrement la tête à certains moments. Il fallait bien commencer quelque part, quitte à ramer. L'alchimie n'était pas une science aisée. Elle croyait à la nécessité de ne pas repousser les idées qui pouvaient sembler les plus ridiculement faciles et évidentes face à une énigme obscure. Ce bonhomme d'Alexandre en savait quelque chose avec son nœud gordien.

Alors qu'elles étaient toutes deux plongées profondément dans leurs pensées, la jeune fille rompit le silence avec un seul mot : l'immortalité. Le fil rouge, donc. Évidemment, l'immortalité était l'un des premiers buts de l'alchimie, avec la transmutation en or. Mais comment l'Auror Aylen Nott s'était trouvée mêlée à tout cela ? Elles étaient passées de l'idée de la magie noire à l'alchimie. Maintenant, elles en étaient à s'intéresser à l'immortalité. Quel rapport entre la malédiction dont elle avait été victime, à ce qu'on aurait pu croire, par la faute d'un ennemi et ces derniers domaines ? Une idée saugrenue passa par la tête de Robin : et si ce n'était
pas de la faute d'un ennemi ? Et si on avait voulu lui offrir... une seconde chance ?

Mais quel sens cela avait-il ?

Sous le choc de cette dernière pensée, Robin se rendit tout à coup compte des signes d'agitation chez son élève. Brusquement, elle lui annonça qu'il serait préférable de s'arrêter là, Robin subodora qu'elle était surtout épuisée émotionnellement et ressentait le besoin de s'enfuir, bien qu'elle tentât de se justifier en invoquant leurs obligations à toutes deux du lendemain. Robin était bien certaine qu'elle n'en avait rien à faire, mais elle ne discuta pas. Elle hocha calmement la tête et se leva à son tour. Elle pouvait comprendre que Nott désire s'isoler et ne cherchait pas à recueillir ses confidences, même si elle avait pu y parvenir et même si ça avait pu la soulager. Elle avait assez de soucis de son côté, même si le spectacle de la tension interne chez son élève lui semblait attristant. Et quant à l'idée loufoque qu'elle venait d'avoir, il fallait qu'elle y réfléchisse. Cela semblait absurde. Et pourtant... Il y avait de tout dans le monde, y compris des personnes aux idées les plus tordues de la bonté et il ne fallait écarter aucune piste... Que savait-elle de la vie future ou passée de Nott ? Ne fallait-il pas qu'elle cherche à en savoir davantage ? Cependant, elle ne voulut pas retenir Aylen qui semblait éprouvée. Elle la laissa parler en se contentant de l'observer avec attention, sans contredire, sans commenter son allusion aux obligations sociales, la laissa également emprunter son livre en précisant qu'elle le lui rendrait dans deux jours — de la part d'une fille si manifestement rétive et présentement tendue, Robin apprécia ce minimum de politesse. Et elle conclut simplement, alors que la jeune fille partait déjà :


— Bonne nuit, Miss Nott.

Elle ne pensa pas elle-même à aller dormir : tout ce dont elles venaient de discuter tourbillonnait dans sa tête et elle avait hâte de se replonger dans ses recherches, de coucher ses pensées sur le papier. Mettant temporairement les grimoires de côté, elle sortit un carnet personnel pour retracer le fil de leurs réflexions.
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Sujet: Re: A Beautiful Indifference | Robin Featherstonhaugh [Terminé]
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