Deux jours qu’elle tourne un peu en rond - à son sens. Qu’elle refuse éperdument de soigner les blessures de sa dernière mission, obligeant Darrel quand il ne travaille pas à jouer les infirmiers – bien trop habitué
malgré lui. Les bandages de fortune bien faits par le nombre de fois où ils ont dû être effectués. Certains muscles tirent par les baladent nocturnes et les boisons alcoolisées qui inhibent le tout.
Mais pas que !
Celle qui s’improvise tutrice s’est absenté rapidement dès le lendemain où la nouvelle colocataire est arrivée. De quoi régler certains problèmes qui pourraient se poser. Une négociation avec les parents, une autre le jour suivant avec le Ministère. Une visite de fortune à Poudlard pour conclure la matinée même et le tout fut réglé aussi rapidement qu'Eileen sait le faire quand l’affaire urge.
La voilà revenue, la situation clarifié et officialisée. L’ouïe fine lui faisant comprendre où se trouve celle qu’elle va rapidement voir dans la salle d’entrainement à l’étage. Un couteau, puis deux… Une
rafale serait peut-être plus exacte. Moon se dirige de lui-même sur le canapé, laissant sa partenaire à ses affaires. La louve discrète quand il le faut, observe, avant que la langue claque quand le constat est là
Plus de boulot que prévu.
Va falloir taper
fort.
Va falloir taper
vite.
Elle approche doucement, restant tout de même à distance avant de saisir une arme noire du manche jusqu’au bout de la lame, et de la lancer aussi vite qu’elle atteint fortement et précisément le centre, frôlant celle déjà présente et parfaitement en place. «
La maitrise, c'est bien. Mais le contrôle, c'est mieux. » De quoi attirer l’attention totalement, pour faire retourner la plus jeune vers elle.
Ouep… Il y a vraiment du taff. La dureté de l’entrainement ne fait aucun doute, mais c’est comme un diamant brut qui doit être sculpté pour révéler le potentiel et toute la force enfermée. «
Tu t’épuises plus qu’autre chose, ça sert à rien. Foutrement à rien. » L’hôpital qui se fout de la charité ?
Un peu… Mais c’est surtout, car la connerie a été faite dans sa propre jeunesse, qu’elle ne veut pas que Kali prenne le même chemin. Un pas avance encore, de quoi se mettre juste à côté en réalité. «
Tu progresses pas à faire ça, tu te défoules juste. Et je sais que c’est pas totalement le but. » Les yeux fixent, la dureté pleine sans l’agressivité pour autant. La prestance de la louve est ainsi après tout : Sauvage, et sans appel – car elle n’hésite jamais, car elle sait ce qu’elle fait, et ce qu’elle veut voir et ne pas contempler en silence. «
Comme quand t’es venue ici et que t’as même pas pensé une seconde les problèmes que ça aurait pu engendrer. »
Eileen se penche, s’accroupit en jouant avec une deuxième lame noire, le regard restant sur Kali malgré tout. «
Je t’ai dis qu’il y aurait des conditions si tu veux rester ici. Et que t'apprenne à vraiment t’entrainer en est une. » Un conseil déguisé, une affection naissante bien masqué derrière un certain altruisme qui est dure à deviner. C’est là que le couteau part, sans regarder, et pourtant la cible atteint en plein dans son centre, avant que le corps ne se redresse pour de bon. «
Et crois-moi que tu vas morfler encore plus que juste ton défouloir adolescent. »
Un sourire sadique en coin, en mémoire à son véritable apprentie qui en redemande peu importe ce qu’elle lui fait vivre, et subir.
Ce sera pareil ici.