Pourtant, le bureau des Aurors était réputé pour être un lieu calme, en vue de nombreux secrets qui y étaient cachés, sans compter des plans que nul ne devait entendre. Et pourtant ce jour-là, un certain vacarme dans ce fameux antre, attirait l’attention de toute personne non loin du département correspondant, faisant arquer des sourcils ou soupirer certains qui reconnaissaient la voix qui était responsable de cette agitation pas si inhabituelle que cela, juste plus bruyante qu’à l’accoutumée.
« Il vous faut combien de morts cette fois pour agir, putain ?! » « Mademoiselle Fields, calmez-vous s’il vous plait, s’énerver ne changera en rien la situation. » tenta de temporiser un homme.
Dans cette pièce, se tenaient trois personnes, deux hommes et un petit bout de femme accompagné de son loup domestiquée qu’elle faisait communément passé pour un chien de compagnie. L’animagus semblait sur ressort, le regard des plus sombres, alors qu’en face, un homme avait les bras croisés, silencieux, pendant que l’autre essayait de calmer le jeu autant qu’il le puisse.
« Et qu’est-ce qui changera la situation hein ?! Il faut que je débarque direct à Poudlard pour faire cesser cette merde, c'est ça ?! Bordel, ils ont la tête où là-haut ?! » « Mademoiselle Fields, calmez-vous, vous allez encore, vous changer en loup si ça continue. » Répondu l’homme qui essaya une nouvelle fois de calmer sa collègue. « Peut-être qu’un bon coup de dent dans la carotide vous remettrait les idées en place ! » Grogna Eileen, qui semblait en effet être sur le point de prendre sa forme animale.
Ce fut à cet instant que l’homme qui était resté calme, décroisa les bras pour avancer d’un pas, son visage ne semblant prendre aucune expression, étant totalement impassible, rejetant de même une espèce de froideur qui sembla faire effet sur son collègue, mais clairement pas sur la louve qui ne se dégonfla pas, plongeant son regard de braise dans le sien.
« Mademoiselle Fields, votre oncle au moins, aussi irresponsable puisse-t-il être, sait parfaitement quand il faut l’ouvrir et quand il faut se taire. Prenez exemple de ce point si vous ne voulez pas le regretter amèrement, je vous prie. » « Alors c’est comme ça. » rigola nerveusement Eileen. « Quand on souhaite agir, faire bouger le cul de ses politiciens de merde, on se fait prendre des menaces en pleine tronche ?! » « C’est juste une mise en garde, votre jeune âge peut jouer en votre faveur, alors ne poussez pas trop notre patience et notre compréhension à bout. C’est un simple conseil entre collègue. » répondu l’homme d’un calme olympien. « Allez tous vous faire foutre. » Grogna dans sa barbe la louve.
Eileen quitta alors le bureau en claquant la porte, suivit de près par Moon qui semblait des plus inquiets, gémissant doucement sans quitter son humaine des yeux. Cette dernière était vraiment en rogne, il était rare de la voir dans un tel état, et les gens qu’elle croisa dans les couloirs semblait le deviner, puisque tous la laissait passer sans sourciller, mais non sans chuchoter à son propos. Pendant ce temps-là, la concernée rageait à voix haute, les mains dans les poches, le regard fermé, ne regardant absolument pas où elle marchait, mettant un pied devant l’autre presque automatiquement, sans but, simplement pour se calmer un minimum.
« Qu’est-ce qu’il leur faut sans déconner ?! Un fou furieux s’échappe d’Azkaban ! Le dernier tournoi à Poudlard a été un fiasco ! Notre bon vieux Ministre si irréprochable ne bouge pas le petit doigt ! Et en prime, il maintient l’organisation d’un tournoi qui avait causé la mort d’un jeune la dernière fois qu’il a été organisé ! Putain de bordel de merde ! Il y a que moi qui voit que rien ne va et qui veut bouger son cul avant qu’on le regrette ?! »
S’en été trop, beaucoup trop, plongée dans son monologue, Eileen ne fit attention à rien, rentrant de plein fouet dans quelqu’un, réussissant de peu à esquiver la chute malaisante en plein milieu du couloir du Ministère de la Magie.
« Putain, on fait plus attention où on marche en prime ici ? »
L’hôpital qui se fout de la charité ? Quand Eileen était énervée comme elle l’était, c’était totalement ça…
Pando - 721 mots
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C’est pas d’être un bon cogneur qui compte, l’important c’est de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais flancher. C’est comme ça qu’on gagne. by anaëlle.
Dernière édition par Eileen Fields le Ven 19 Mai - 13:08, édité 2 fois
Ce midi, Hermione et moi avons mangé ensemble. On essaie de le faire régulièrement, c'est un peu des rendez-vous amoureux en pleine journée. Parce que le soir, on a plus envie d'aller de coucher que de discuter, surtout elle. Enfin, moi aussi, à entendre des adolescents piailler toute la journée, j'ai la tête en chaudron le soir.
Bref, j'ai raccompagné ma femme à son bureau, nous avons partagé un dernier café, puis je l'ai laissée reprendre le travail, après avoir échangé un baiser. Je suis passé voir Harry, à qui j'ai ramené un Patacitrouille, une petite douceur pour tenir la journée. J'en ai profité pour retenir la date de la prochaine fois où lui et Ginny viendront manger à la maison. J'avais prévu de sortir de son bureau, sortir du Ministère et retourner à la boutique. Mais alors que je tournais à un angle, je n'ai pas eu le temps d'entendre les pas que je me retrouve assis par terre. J'allais m'énerver sur cette personne qui marche, de toute évidence droit devant elle, la tête en avant comme en atteste la douleur lancinante au niveau de mon thorax et, alors que j'ouvre la bouche pour râler, j'entends la personne m'ôter les mots de la bouche.
Sauf que, bien sûr, je reconnais en la voix nulle autre qu'Eileen. Eileen que je connais bien, et qui me semble particulièrement à bout de nerfs. En me relevant, je soupire.
Dites donc Miss Fields, s'agirait de pas se mettre à dos l'ami proche du chef du bureau des Aurors, n'est-ce pas ?
Me connaissant, elle sait que je plaisante, mais maintenant que je l'ai dit, je me demande si elle n'est pas trop énervée pour percevoir la blague dans ma voix.
Qu'est-ce qui te met dans un état pareil ? Je t'ai déjà vue énervée, jamais comme ça.
Je me pousse sur le côté, afin de laisser passer les personnes qui travaillent ici et qui me regardent à la fois comme un inconnu et comme quelqu'un qui fait ce qu'il veut sous prétexte qu'il est un héros de guerre. Ben je suis un héros de guerre. Mais j'avoue que je peux me décaler et laisser de l'espace pour vivre en bonne intelligence.
La crainte que tout recommence. Puis la frustration de devoir rester impuissante. Enfin la haine de réfuter des propos pourtant vraisemblables. La louve explose, dans une rage sonore, les poils hérissés et la transformation toute proche. Les supérieurs ne semblent en rien comprendre ce qu’ils risquent à jouer les insouciants, comme l’écho d’un souvenir funeste. Des pensées, quand elle a eu lu à l’époque que les élèves avaient beau hurler que le Seigneur des Ténèbres était de retour, personne ne les croyait. Rien ne va, tout part en lambeau et personne ne bouge. Azkaban semble perdre de sa sécurité. Poudlard n’étant pas en reste en la matière. D’autant qu’avec tous les étrangers qui vont rappliquer, Eileen ne donne pas cher de la tranquillité de l’Ecosse dans les mois à venir. Des lettres ont déjà étaient envoyées à des connaissances pour prendre conscience des familles à surveiller, surtout quand certains noms de sang-pur viennent résonner. Non. Pas cette fois. Pas sous ses yeux. La crainte, la frustration, la haine. Tant de sentiments qui explosent d’un coup, provoquant une collision dont la louve est responsable, mais contre laquelle elle peste par excès de rage.
« Dites donc Miss Fields, s'agirait de pas se mettre à dos l'ami proche du chef du bureau des Aurors, n'est-ce pas ? » Elle cille. La colère est visible quand elle se redresse, alors que la bouche s’entrouvre dans la menace qu’elle ressent dans la première seconde. « Tu… » Elle se ravise. La deuxième seconde lui permettant de réaliser. Non, c’est Ronald. Elle ne le connait que trop bien. Lui, sa mère en grande partie, sa famille toute entière, en fait. Ils ont combattu aux côtés des Fields, tués celle qui a ôtée le bonheur à la louve, alors qu’elle n’était encore que dans un berceau. Il plaisante, elle le sent, le sait. Mais il lui aura fallu bien une troisième seconde avant de réagir de manière adéquate. « Ouais excuse, il me manquerait plus que ça aujourd’hui, remarque… » Elle soupire. La pression redescend difficilement néanmoins. Les membres tremblent, Moon pas en reste mélangeant l’inquiétude et la rage de voir son humaine dans cet état. Les gens passent, Ronald se décale, lui. Mais Eileen ne bouge pas vraiment, à part pour venir mieux en face de son ami, ce héros de guerre. Heureusement dans un sens que c’est lui qui a croisé sa route… Quelqu’un d’autre aurait certainement réceptionné ses foudres. « Ils me gonflent sérieux…. Je sais pas comment il fait ton meilleur pote justement pour bosser avec eux. » Elle soupire, encore. Le calme, il faut qu’elle se calme au moins pour essayer de raconter et ne pas se transformer. Les bras se croisent sur la poitrine, puis se détachent, la nervosité prime. Le revers de ses doigts finit à l’arrière de son jean, sentant son paquet de cigarette qui la titille sérieusement. « Je me suis pris la tête avec les collègues plus âgés, encore… A cause du tournoi des trois sorciers qu’ils maintiennent à Poudlard. » Le regard se plisse, meurtrier contre la conversation qui lui revient en tête. Les iris se plongent dans ceux de Ronald, sans vouloir pour autant l’accabler, n’étant clairement pour rien dans l’histoire. « Ça me rend malade… L’année dernière c’est parti en vrille pour un petit tournoi de rien du tout, et là, ils maintiennent un putain de tournoi de merde qui a déjà causé un mort. Ça me fout en l’air…. Et en plus ! Ils veulent pas que j’aille faire la sécurité ! Pour ça, ils se mettent le doigt dans leurs yeux aveuglent ces vieux cons. » Eillen sait que Harry Potter n’est pas le seul décisionnaire, et que même son propre oncle, à elle, ne peut lui permettre éternellement des passes droits. Elle n’en veut pas. Mais elle aimerait fortement que parfois, ils utilisent les influences pour aller dans son sens.
Pando - 650 mots
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