Avec un grognement sourd, Teal posa le dernier carton sur le comptoir. Il s’essuya le front d’un revers de la main, laissant son regard se perdre le long de la montagne d’autres cartons remplissant la salle. Le jour où le gouvernement sorcier rendrait les sortilèges d’extension accessibles au grand public serait le plus beau de sa vie.
Ou pas loin en tout cas.
Il fouilla, d’un air distrait, les formulaires d’inscription de sa boutique au registre de la ville et décida que cela serait la quête d’un autre jour. Le village se réveillait, il était temps pour lui de rendre son atelier plus présentable. Prévenant, il avait séparé chaque pile par utilisation : les outils et matériaux de restauration d’un côté, les livres de l’autre. Autant commencer à remplir les étagères des livres, la librairie attirerait plus que l’atelier. Se penchant par-dessus le comptoir, il glissa ses longs doigts dans le tiroir et en sortit le vieux plan de la boutique.
“ En voilà un qui aurait bien besoin d’être restauré..” murmura-t-il avec un sourire.
Teal passa les minutes suivantes à déterminer l’agencement de sa boutique. Quelques objets restaurés à vendre dans la vitrine, des livres sur la première partie de la boutique et un aperçu de l’atelier sur le fond. Pour un premier classement, ça ira très bien.
Le sorcier reposa le plan et, sortant sa baguette, commença à classer les livres. Deux bonnes grosses heures, des jurons dans trois langues différentes et
voilà, l’essentiel était fait. Il s’étira longuement, traversa le coin lecture et ouvrit l’accès au comptoir. Il lui fallait mettre le plan à jour pour que son fils puisse se repérer lorsqu’il arriverait.
Une recherche rapide et, son trophée en main, il entreprit de gribouiller les informations concernées à l’aide d’un crayon gras qui trainait là.
© groggy soul