La journée avait été terriblement longue et c'était à peine si je réussissais à rester éveillé. Mon regard se focalisait sur la paperasse amassée sur le bureau, mais mon cerveau refusait de coopérer. Je savais bien qu'il ne rêvait que d'une chose, les bras de Morphée et plus idéalement ceux d'Olivia. Mon cœur se pinça à cette pensée et mon stylo manqua de mourir écrasé contre le bois. Je n'avais toujours pas digérer la nouvelle, et même si je jouais la carte de la bonne humeur, j'étais particulièrement affecté par ce dérapage.
Jova vint poser sa grosse tête sur mes genoux et je levai les yeux au ciel avant de lui accorder quelques secondes d'attention. Le pauvre n'était pas sorti de la journée et commençait sérieusement à s'ennuyer. Je tentais de le rassurer en lui disant qu'une fois les papiers remplis on irait prendre l'air. Mais je n'étais pas si sûr de tenir jusque là. Une nouvelle fois,je poussais un profond soupir avant de reprendre mon activité. C'était sans compter qu'on vienne toquer à ma porte. Décidément, on ne voulait pas que je me mette au travail.
Je dégageai Jova de mes jambes pour rejoindre la porte. Je l'ouvris sans vraiment réfléchir et me figeai en reconnaissant les traits d'Aodrena.Mon coeur se mit à paniquer dans ma poitrine et ma raison me hurlait de faire plus attention la prochaine fois. Je m'empressai d'ouvrir un peu plus grand pour ne pas faire l'impoli. Je n'y pouvais rien si mon cerveau s'était décidé à la considérer comme un fantôme. Son allure et même sa démarche me mettaient mal à l'aise et je souhaitais éviter son chemin pour ne pas subir des sueurs froides. "Oh Ao' salut, comment ça va?" Je lui offris un sourire avant de me gratter la tempe "Il y a un problème?"