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Boum, quand votre chaudron fait boum - Aodrena A. Bonnefoy

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Sujet: Boum, quand votre chaudron fait boum - Aodrena A. Bonnefoy
Dim 16 Oct - 23:16
Callirrhoé traversait habituellement le château par automatisme à cette heure. Le chemin n'était pas vraiment long - heureusement pour elle - et elle l'avait fait consciencieusement toutes les semaines depuis son arrivée à Poudlard. Il fallait déjà sortir de la salle de potions en s'excusant platement auprès des élèves présents et du professeur Harper. Puis, il fallait longer les murs des cachots et remonter tranquillement, pour ensuite arpenter l'entièreté d'une aile pour arriver dans ce lieu béni qu'était l'infirmerie.

Mais ça, c'était dans un cas... disons idéal. Ce qui n'était pas le cas aujourd'hui. Elle avait quelques problèmes de déplacement, de parole et d'aide au rangement. La substance rigide qui la recouvrait et qui l'empêchait de faire des pas de plus de dix centimètres environ en était probablement la cause la plus évidente. Ses bras étaient immobiles le long de son corps et elle n'osait même pas penser à l'état de ses cheveux à l'instant présent. C'était très gênant. Comment diable allait-elle monter les escaliers ?

Après deux essais infructueux, elle en vint à la conclusion qu'elle allait devoir sautiller, littéralement, dans les escaliers. Si elle s'en sortait vivante, elle se promit de travailler consciencieusement ses cours de potions. Elle avait accepté l'aide de Magnolia McCandless la veille au soir que diable ! C'était bien là la preuve qu'elle voulait s'en sortir ! Pourquoi avait-il fallut que ce professeur enquiquinant leur donne un défi. 'Faites la plus réussie des potions, la recette est sur votre bureau, vous gouterez le résultat pour savoir à quoi elle sert' imita Callirrhoé. Ce qui n'était pas simple quand vous étiez piégé dans un carcan de pierre. Diantre... Elle était devenue une de ses statues grecques qu'elle aimait tant. Moins sexy et plus habillée, certes, mais une statue tout de même.

Elle rit intérieurement, son physique avait du mal à suivre. Seuls ses yeux étaient plus ou moins propre, elle avait eu le temps de les frotter avant d'être figée.

La demoiselle Hannay tenta de faire abstraction aux élèves qu'elle croisa. Ils semblaient tous effarés de la voir. Comme ça donc des peintures qui parlent, des fantômes qui reluquent les gens dans les toilettes ou encore des professeurs de potion sadiques ne choquaient personne mais une élève en pierre, on s'en étonnait. L'avenir de la société sorcière était bien facilement déconcertée, si on lui demandait son avis.

Elle était désormais à mi chemin dans les escaliers. Elle s'arrêta un instant pour souffler. A ce rythme là, elle allait fêter Noël en arrivant à l'infirmerie. Courage, courage. Callirrhoé s'exhorta à rendre hommage à Godric et toute sa clique et reprit ses bonds périlleux dans l'escalier. Si Magnolia la voyait en cet instant... Ce serait un drame. Elle allait retirer son offre dans la seconde, à ne pas en douter. Pourtant, Callirrhoé la regardait de loin depuis si longtemps. La Serpentard était à ses yeux un modèle. Ou plutôt un crush si Calli voulait bien se l'avouer. Depuis quelques temps, elle avait la franche tendance à avoir des crushs pour des personnes inconnues. Quand Magnolia lui avait proposé son aide... Le paradis lui tombait sous les yeux sous la forme la plus exquise.

Toute à ses pensées romantiques, elle n'avait pas fait attention à son trajet. Fort heureusement, l'automatisme était une belle chose. Elle arrivait enfin à destination. Elle avait vraiment dû se perdre dans ses idées.

Ouvrir la porte était cependant exclu. Comment diable... Priant pour que l'infirmière soit là, elle fit trois minis pas en avant et fonça dans la porte. Tant pis pour le silence et la tranquillité du lieu. Aodrena allait devoir comprendre que les bruits sourds étaient dus à une cliente régulière en mauvaise posture. Si seulement elle avait pu parler... mais non, elle avait les lèvres collées par la substance.

Aodrena allait se ficher d'elle. Elle pariait sa dernière brosse à dents en date.
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