Ce jour-là, Aylen s'était rendue dans son bureau le matin même. Elle n'avait pas de cours, mais avait plus tôt emprunté un hibou pour envoyer un mot à l'assistant qu'on lui avait assigné. Court et concis, simple, tout serait dit lorsque la rencontre arriverait.
Poudlard, X Septembre 2017
Cher Mr. Lupin,
Je souhaiterais vous rencontrer dans mon bureau dès que possible, afin de discuter de vôtre rôle en tant qu'assistant de métamorphose. Celui-ci se trouve, vous le savez peut-être, au sixième étage à côté de la salle de métamorphose.
Cordialement, Aylen Nott.
Le mot envoyé, elle était remontée à son bureau – qui se trouvait bien haut – et était ensuite restée là à peaufiner ses cours et son programme. Patiente, elle attendait que Ted arrive d'un instant à l'autre tout en grattant de sa plume sur un parchemin. Elle avait fini d'installer le bureau la veille : il était envahi de bibliothèques avec placard, des panneaux de verres pour protégeant les très nombreux ouvrages sur des sujets tout aussi divers que variés. Ils étaient parfaitement rangés, tout comme le reste des lieux. Rien ne dépassait de l'endroit où il devait se trouver, et même la poussière n'osait venir sur perdre sur les meubles ou les objets laissés en évidence.
Le bureau lui-même était d'un bois d'ébène finement travaillé, plat avec trois tiroirs et des détails en argent venaient le décorer. Les pieds étaient courbés pour former des « S » allongés et élégants. Le fauteuil de cuir rejoignait la décoration distinguée de l'intérieur. Un globe ornait le bureau, celui-ci tournant à vitesse régulière, de façon à peine remarquable, alors que des endroits étaient marqués par des étendues lumineuses, comme des toiles d'araignées. L'intensité de la lumière variait ainsi que parfois les couleurs qui allaient de l'ivoire au sable. Deux grimoires étaient ouverts devant Aylen, un troisième reposant sur le coin du bureau. Du reste, un secrétaire trônait contre l'un des murs de la pièce, et des plantes étaient placées sur le rebord de la fenêtre, un siège à l'air confortable installé en dessous. Sur les murs dénués de bibliothèques, des planches avaient été installés à différents niveaux, et non loin du plafond, sur les poutres apparentes, quelques plateformes avaient également été mises, divers suspensions de tissus traversant ces hauteurs. C'était là que le chat de la professeure de Métamorphose venait s'installer lorsque celle-ci n'était pas dans ses appartements.
Finalement, la porte de la salle de classe se fit entendre. Celle-ci n'était pas huilé, et Aylen avait indiqué clairement aux Elfes de Maison qu'elle ne voulait pas que cela soit le cas. Ainsi elle pouvait entendre quelqu'un arriver, même lorsque la porte de son bureau était fermé. Elle ne se leva pas pour autant, attendant que l'on vienne frapper à la porte, ce qui arriva. « Entrez. » Sans avoir besoin de crier, les mots franchirent la porte et finalement le nouvel arrivant pénétra dans l'antre de l'enseignante. Elle ne posa pas sa plume dans l'immédiat, ni ne releva les yeux vers lui, se contentant de l'informer que « Vous pouvez vous asseoir, Mr. Lupin. » Et alors qu'il accomplissait cette action, prenant possession de l'un des deux fauteuils posés face au bureau, elle leva enfin les yeux vers lui pour le jauger, restant silencieuse jusqu'à ce qu'il se décide à briser le silence lui-même, pour le tester.
Dernière édition par Aylen Nott le Mar 18 Aoû - 23:47, édité 2 fois
La pièce aurait pût être un débarras si une lueur n’émanait pas d’entre les piles de caisses, de cartons et autres valises qui formaient ainsi dans toute la pièce de véritables colones. Car en effet, à l’épicentre de ce véritable labyrinthe d’objets déménagés, se trouvait, sous une voute de caisses poussiéreuses, un lit. Un très grand lit à vrai dire, dont personne n’aurait pût imaginer qu’il se tienne au milieu de toute cette pagaille. Un lit, dans la pénombre d’une « cabane » de fortune, bien caché, sur lequel était assis en tailleur Ted Lupin, la baguette allumée, lisant « Théories de la métamorphose transsubstantielle », qu’il avait d’ailleurs bien eut du mal à apprivoiser, le livre voulant absolument lui donner des coups sur le crâne, afin de se mettre à niveau et d’assister au mieux le professeur des Métamorphose dans l’année qui débutait. Ou peut-être est-ce tout simplement par curiosité et ennui. Car à vrai dire, il n’y avait pas encore beaucoup de choses à faire en ce début d’année à Poudlard. Ses anciens camarades étant à présent partis découvrir le monde du bout de leur baguettes aventureuses. Toujours est-il qu’il lisait maintenant ce livre depuis 6 heures sans interruption, sans avoir changé ne serait-ce qu’une seule fois de position, son « Lumos » éclairant toujours les pages usées du manuel. Et il aurait pût continuer comme ça pendant encore un bon tour de pendule, si un petit « toc, toc, toc » ne l’avait pas « réveillé ».
Ted mit du temps à se lever. Engourdi qu’il était par sa position fixe de 6 heures. Il faisait froid. Il n’avait pas remarqué. Il attrapa un sweat qui dépassait d’une des valises entrouvertes et l’enfila en hâte, cherchant où pouvait bien être la fenêtre à travers ce labyrinthe de caisses empilées. Il plissa les yeux quand il la trouva, en effet, le jour été levé depuis peu et le soleil de Septembre rayonnait déjà à travers la vitre gravée. Un Hibou se tenait fièrement de l’autre côté, une enveloppe dans le bec. Lentement et délicatement, Ted ouvrit la fenêtre et laissa entrer le volatile qui lui laissa tomber son message dans la main, poussa un hululement de salut et s’envola rejoindre ses compagnons à la volière dans l’air frais du matin. Ted s’assit sur le rebord de la fenêtre et ouvrit l’enveloppe avant d’en extraire le mot qu’elle contenait :
Poudlard, X Septembre 2017
Cher Mr. Lupin,
Je souhaiterais vous rencontrer dans mon bureau dès que possible, afin de discuter de vôtre rôle en tant qu'assistant de métamorphose. Celui-ci se trouve, vous le savez peut-être, au sixième étage à côté de la salle de métamorphose.
Cordialement, Aylen Nott.
Lupin posa la lettre sur le rebord de la fenêtre sans même remarquer que le vent allait visiblement finir par l’emporter. Il regarda les montagnes et les arbres qui s’étendaient au delà du grand lac. Il allait donc se retrouver seul à seul avec elle : Aylen Nott. Après tout, il aurait dût s’en douter. "Nott". Il avait déjà entendu ce nom. Il le savait. Il sonda sa mémoire pendant une bonne dizaine de minutes tout en retournant très lentement vers son lit. Toujours en continuant de réfléchir, il entreprit une toilette matinale rapide puis s’habilla, enfila une veste sombre attrapa sa baguette ainsi que deux carreaux de chocolat et sortit de ses appartements sans même fermer la porte à clé. Il dévala machinalement les escaliers en colimaçon, perdu dans ses pensées. Évita sans même y faire attention un casque que Peeves venait de voler à une des armures du château tout en ne prêtant pas attention non plus aux propos de celui-ci sur le décès de ses parents et du "ridicule" de la situation d'être revenu à Poudlard après en être sorti. Il traversa alors divers couloirs et salles de Poudlard sans croiser personne. Un vent frais et rempli du parfum de rosée soufflait dans les grands corridors du château. Il allait faire beau aujourd’hui pensa-t-il entre deux souvenirs. Il arriva finalement devant la salle de Métamorphose où il entra dans un couinement métallique, avant de se présenter à la porte du bureau du Professeur Nott. Il toqua. On l’invita rapidement à entrer, ce qu’il fit d'un geste souple.
Il découvrit alors une jolie pièce, noblement aménagé, d’où émanait un sentiment de classe et de savoir vivre. Il longea alors les bibliothèques couvertes de verres qui couvraient les murs afin de s’approcher et de prendre place sur l’un des deux fauteuils face au bureau comme la femme assise à celui-ci, griffonnant de sa plume un quelconque parchemin, venait justement de l’inviter à faire. À l’instant où Ted prenait place, celle-ci releva lentement la tête et pointa pour la première fois depuis son entrée son attention sur lui. Elle le fixait. Elle l’examinait même. Il le savait. Il en fit donc de même, sans ressentir la moindre gêne due à ce long silence, les yeux dans les yeux. Il eut la même impression qu’au banquet en parcourant de son regard le moindre détail du visage et de l’expression de son interlocutrice. Il y avait quelque chose chez cette femme qui lui glaçait étrangement le dos. Comme un instinct. Un souvenir enfouis quelque part en lui qui lui conseillait de se méfier d’elle et de son regard perçant. Il rompit alors le silence, d’une voix assurée et ferme, comme un pavé dans une marre :
« Professeur Nott, je suis enchanté de faire votre connaissance. »
Dit-il lentement avec un sourire. Il se recula alors dans le fond du fauteuil, étendit les bras sur les accoudoirs et examina légèrement la pièce en un regard circulaire, sans que sa tête ne bouge. Alors qu’il énumérait instinctivement les objets présents dans la pièce. Il se souvint soudain de quelque chose : cette femme était une ancienne Auror. Son parrain en avait parlé cet été. Oui ! Oui : une Auror en poste à Poudlard ! Mais il y avait autre chose. Quelque chose de plus enfoui. Il le savait. "Nott". "Nott" ! Bon sang, ce nom, il le connaissait. Il se décida à briser à nouveau le lourd silence qui s’installait pendant que dans ses souvenirs, l'investigation continuait :
« J’ai été ravi d’apprendre que j’allais cette année apporter mon aide à une ex-Auror aussi brillante que vous Professeur. On dit beaucoup de vos talents et de vos exploits au ministère il me semble. »
Il esquissa un léger sourire et croisa les doigts.
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Sujet: Re: Prise de Fonction | Ted [Terminé]
Dim 16 Aoû - 1:57
Prise de Fontion
Les cinq premières secondes passées en la présence d'une personne était les plus importantes. C'était celles où tout se jouait, où la première impression se formait. Celle qui parfois pouvait être si difficile à changer. Aussi, lorsque Aylen leva les yeux sur son assistant et le jaugea, elle avait parfaitement conscience de ce processus. C'est pourquoi elle emmagasina autant d'information que possible. La façon qu'il avait de se tenir, sa gestuelle, son expression faciale, la façon dont il était coiffé, dont sa barbe était taillée, quels habits il portait, s'ils étaient froissés ou repassés. Autant de détails qui, s'ils semblaient anodins, dénotaient de nombre de choses au sujet d'une personne. La capacité à se présenter était un facteur important. Et de ce qu'Aylen pouvait voir ici, le jeune homme avait un minimum de savoir en terme de présentation. Au moins il ne détonnait pas dans la pièce où il se tenait. C'était un bon point. Evidemment, si elle le jugeait, l'inverse était vraie également.
Deuxième point important : l'aplomb. Elle le fixa donc et attendit qu'il prenne la parole. Le silence n'avait pas été gênant, mais les premiers mots que quelqu'un prononçait étaient également capitales. Tout d'abord le contenu : poli, bien formulé, il n'y avait rien à redire de particulier. Il connaissait les formules d'usage. Puis ensuite la forme. L'accent, le ton, l'impression que laissaient ces mots. Aylen passa tout au peigne fin. Elle laissa le court silence suspendre ces impressions qui se fanent, laissant une empreinte indélébile dans son esprit. Il reprit la parole peu après, ne laissant au final que peu de temps à Aylen pour savourer ces moments si cruciales qui suivaient une rencontre. Mais c'était suffisant pour elle, elle en savait déjà assez.
Il reconnaissait ses compétences, et il ne doutait pas de ce que Potter avait pu dire à son sujet. Certainement des paroles flatteuses. Elle lui adressa un sourire, comme si les compliments l'avaient touchés. Ce n'était pas le cas. Elle se décida enfin à laisser ses lèvres rosées se séparer pour que des mots s'en échappent avec calme. « Bien que je n'ai que rarement parcouru les couloirs du ministère, j'ai également entendu beaucoup de bien à votre sujet. Votre parrain est un grand homme qui ne tarit pas d'éloge à votre sujet. » Son mince sourire s'étira. Il n'était pas le seul à savoir jouer à ce jeu. Et considérant l'éducation qu'elle avait reçu, elle était plus que capable de se défendre. Toutefois, elle n'était pas là pour ça. « Mais pour faire plus simple, je suis également ravie de faire votre connaissance, Mr. Lupin. »
Le sourire disparu aussi vite qu'il était apparu. Elle n'était vraiment pas là pour jouer de politesses et de faux semblant, aussi décida-t-elle d'entrer dans le vif du sujet. « Ceci dit, si je vous ais convoqué ici ce n'est pas pour discuter des mondanités dont la place sont autour d'une table dans la Grande Salle, et vous demander si vous êtes parvenu à vous installer, mais bien pour d'autres raisons, puisque je n'ai pas eu mon mot à dire sur votre venue. » Autant être honnête. Ca ne l'empêcha toutefois pas de se lever pour se diriger vers une petite table haute et carrée où trônait une théière en porcelaine blanche à motifs élégants. « Voyez-vous, une question cruciale taraude mon esprit en cet instant. » Elle servit deux tasses et revint avec, laissant mariner son assistant. Elle les posa sur le bureau, non sans écarter ensuite les précieux ouvrages et ses outils de travail d'un coup de baguette.
« Pourquoi un jeune homme aussi talentueux que vous est-il aujourd'hui simple assistant ? »
Dernière édition par Aylen Nott le Dim 16 Aoû - 13:31, édité 1 fois
Sa voix était une véritable piqure. Le ton, la sonorité, l’articulation, les soupirs. Tout y était. Ted venait visiblement de trouver ici quelqu’un qui méritait que l’on soit attentif à la conversation. Elle parlait avec une élégance rare, tout en restant terriblement froide. La situation fit sourire le jeune homme, qui profita que son interlocutrice aille leur chercher une tasse de thé chacun pour le laisser pleinement apparaître sur ses lèvres. Vite revenue, le professeur posa alors les tasses sur son bureau, dégageant au passage des ouvrages qui devaient sûrement valoir à ses yeux plus que la vie même de Ted. Et soudain, alors que la porcelaine touchait le bois du meuble : elle attaqua. Comme le vent glacial d’un matin de décembre, celui qui ouvre sur vos lèvres de petites fentes brulées à vif par le froid.
Ted ne pût réprimer un sourire. Il décroisa lentement les doigts, attendant avec politesse que Nott reprenne sa place dans son fauteuil. Il avança alors doucement vers le bureau, prit lentement sa tasse tout en fixant l’enseignante, lui afficha un léger sourire et plongea les lèvres dans le thé :
« Délicieux. »
Il reposa la tasse à l’exact endroit où il l’avait prise. Puis recommença à la fixer fermement. C’était une femme noble. Elle se tenait droite. Poitrine en avant. Le menton fixe. Cette femme savait des choses à en faire pâlir beaucoup des autres enseignants de cette école. Cette femme avait vécu. Ted en était certain. Pour la première fois depuis longtemps, le jeune homme se retrouva à prendre quelques secondes pour choisir ses mots. Et alors que leur regard aurait pût se figer ainsi pour des années, il détourna la tête d’un coup sec vers la fenêtre, rompant ainsi ce lien d’analyse.
« Et bien, Professeur. Il semblerait, qu’aussi talentueux que je sois, ma place ne soit pour le moment ni plus ni moins qu’à Poudlard. Je soupçonne d’ailleurs l’école de secrètement manipuler notre chère Directrice pour me garder encore quelques temps dans ses murs… »
Il sourit en regardant l’horizon à travers la fenêtre. Le soleil s’élevait à présent de plus en plus haut dans le ciel, éclairant la cime des gigantesques sapins à quelques kilomètres de là. Dans sa tête, les pensées se bousculaient. Il devait réussir à retrouver ce qu’il savait de cette femme. Un rapport à ses parents peut-être ?
« Mais je sens dans votre voix, une légère antipathie pour le poste d’assistant. N’ayez crainte, Madame, ce poste me siéra à merveilles. Vous verrez. »
Dit il en reposant son regard sur son interlocutrice, avec un sourire plus large que les précédents. Elle n’avait pas bouger d’un millimètre. Elle était telle une de ses statues grecques : belle, mais sévère.
« Mais me voila bien prétentieux à présent Professeur ! Je vous assure pouvoir m’acquitter de ma tâche à merveilles alors que je ne sais en aucun cas de quoi il en retourne véritablement. Peut-être, pourriez-vous me dire, ce que vous… attendez de moi, Madame ? »
Il attrapa à nouveau sa tasse avec lenteur et bu quelques gorgées de son contenu avant de la reposer, encore une fois à l’exacte position initiale de celle-ci. Il attendit poliment la réponse du professeur de Métamorphose. Soutenant son regard glacial. Oui, décidément, il y avait quelque chose chez cette femme que son corps tout entier n’aimait pas. Ses cheveux prirent alors une teinte légèrement plus sombre, mais si légèrement que seul un oeil avisé aurait pût le remarquer. Pourtant, Ted Lupin jura avoir vu la pupille de Nott tressaillir…
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Sujet: Re: Prise de Fonction | Ted [Terminé]
Dim 16 Aoû - 14:01
Prise de Fontion
Des interrogatoires, Aylen en avait déjà mené. Des souples comme des plus durs, elle connaissait les techniques pour soutirer des informations le plus rapidement possible à des hommes ou des femmes dissidents. Mais là, c'était différent. Ce n'était pas un interrogatoire, bien que cela pouvait en avoir les allures. Il s'agissait plutôt d'un contre-entretien. Elle voulait savoir quelles tâches elle confierait à Ted. Et si jusque là la présentation était plaisante, ses réponses manquaient de substance. Ses mots sonnaient creux. C'était comme s'il évitait d'aller dans les profondeurs de la questions pour n'en effleurer que les eaux de surface. Un art dans lequel certains pouvaient exceller, bien souvent pour de mauvaises raisons. Car quel meilleur moyen de manipuler quelqu'un qu'en faisant miroiter dans les tréfonds des trésors qui jamais ne seront atteints. Et pour les atteindre apparemment Aylen devrait faire montre de patience. Fort heureusement, c'était quelque chose qu'elle avait.
Alors qu'il parlait, 'répondait', à sa question, Aylen porta son thé jusqu'à ses lèvres. Si elle devait être honnête, elle n'aimait pas le thé. Pour elle, ce n'était que de l'eau vaguement aromatisé avec des feuilles, et elle était bien plus adepte de café. Toutefois elle avait décidé d'arrêter ce dernier, le remplaçant par son cousin au goût plus délicat et aux arômes plus subtils afin de toujours avoir quelque chose à boire malgré tout. Et puis, ça lui rappelait Emily. Elle écarta la pensée, inspira profondément et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil après avoir posé la tasse fumante dans sa soucoupe. La lumière extérieure illumina les cheveux de la femme en une crinière de feu, alors que ses yeux prenaient un beau doré. Des effets similaires pouvaient être constatés sur son interlocuteur, bien que cela était moins flamboyant. Evidemment, ce fut là également qu'elle put voir le léger changement de couleur de cheveux. Elle ne commenta toutefois pas.
Finalement elle croisa les mains sur son bureau et se redressa après sa question, se levant de son siège pour se pencher vers lui, réduisant considérablement la distance entre eux. « Je n'attends rien de vous, car comment pourrais-je désirer une quelconque performance de votre part sans savoir ce que vous avez à offrir ? » Elle avait parlé presque à voix basse, comme si elle lui avait fait une confidence, dans des tons à peine plus grave que précédemment. Elle se redressa ensuite, croisant les bras dans son dos. « De quoi rêvez-vous la nuit, Mr. Lupin ? Quels sont vos ambitions ? Resterez-vous simplement mon assistant toute votre vie ? Ou bien avez-vous des projets en tête ? Que pensez-vous que ce poste vous apportera ? » Elle resta silencieuse, le laissant peser ses mots. Elle se dirigea vers la fenêtre, cherchant plus de lumière, et regarda le parc. Il n'y avait pas un nuage à l'horizon. Cela ne signifiait pas grand chose en Ecosse toutefois, pays où la pluie prédominait sur le soleil, mais c'était agréable. Les verts du parc côtoyaient les rouges de début d'automne, et dans ce bureau ils semblaient presque prêts à s'affronter, se tournant autour.
Elle s'appuya sur le rebord de la fenêtre pour regarder à nouveau son assistant. « Vous n'êtes pas là pour simplement être mis à ma disposition, alors faites-moi savoir pourquoi vous, en tant que personne, vous êtes là, et non ce que le château désire de notre directrice. » C'était ça le but de sa question initiale, et pour le moment Ted n'y avait absolument pas répondu. Et elle voulait l'entendre de sa bouche, pas le lire dans un dossier, aussi complet et intéressant soit-il. Elle voulait savoir à quelle personne elle avait à faire, pas à des références qui ne l'intéressaient en rien et qui ne lui permettait pas de savoir si oui ou non elle pouvait collaborer avec le jeune homme face à elle. Son regard était intensément fixé sur Ted. Son ombre se projetait jusqu'à lui comme pour aller fouiller en son être pour trouver les réponses, froide et implacable. Pour le moment, c'était là tout ce qu'elle attendait de lui : des réponses. Rien d'autre. Pas nécessairement des grands discours, pas des paillettes jetés dans les yeux, la vérité simple et dénudée de toute convention sociale. Etait-ce tant demandé ou si difficile à obtenir ? Des réponses. Des réponses. Des réponses.
Alors que les cours battaient déjà leur plein dans les autres salles de Poudlard, parfois avec chahut, dans un bureau du sixième étage, deux personnes s’adonnaient à un bien étrange duel. Voilà maintenant plus de vingt minutes qu’Aylen Nott et Ted Lupin faisaient danser leur mots et leurs tournures pour déstabiliser l’autre. Chacun d’eux voulait que l’autre se dévoile inconsciemment, qu’il parle, prenne du retard sur son « opposant ». Et, d’après ses derniers mouvements, Aylen Nott perdait légèrement patience, ce qui donna à Lupin l’occasion de sourire. Un sourire de satisfaction à peine perceptible. Arrivait-t-il réellement à agacer une si célèbre Auror ? Non, il ne pensait pas. Cependant, il admettait pour lui même être en train de la surprendre et cela la laissait visiblement perplexe. Malgré tout, il ne fallait pas qu’il oublie pourquoi Minerva McGonagall l’avait fait revenir à Poudlard, et il se devait de répondre à Nott, au risque de voir le professeur se froisser sans même qu’ils aient commencé à travailler ensemble. Ainsi, après que le silence soit revenu dans la pièce, l’assistant se leva et commença à longer lentement les rayons de livres qui recouvraient les murs de la pièce, laissant avec grâce le bout de son doigt glisser sur la vitre qui les protégeait. Puis il se tourna vers l’enseignante et lui répondit calmement :
« Je ne crois pas, Madame, que mes rêves et ambitions aient réellement une importance ici, si toute fois ils existent. Cependant, je me dois d’être tout à fait honnête avec vous, si je suis là aujourd’hui , ce n’est pas entièrement de mon propre gré, mais plutôt pour répondre à la requête de notre chère directrice. Il semblerait en effet que cette école est encore besoin de moi autant que j’ai besoin d’elle. »
Il lui tourna alors le dos et repris son analyse de la collection de Nott, observant avec attention le reflet en contre-jour de celle-ci, adossée sur le rebord de la fenêtre, dans le verre cristallin. Au dehors, il semblait que c’était une magnifique journée, et il n’y avait aucun doute qu’en ce début d’année, les élèves de Poudlard allaient en profiter au maximum, parcourant le parc dans toute sa longueur et trempant leurs pieds dans l’eau sombre du lac. Tout en continuant d’analyser chaque titre de livre, Ted reprit la parole avec calme :
« Il est très difficile pour moi de vous dire ce que ma présence ici pourra réellement vous apporter professeur. Cependant, sachez que je suis quelqu’un de très curieux et de conscient et jamais je n’aurais accepté ce poste sans connaitre mon sujet sur le bout des doigts. J’aspire en effet plus à une « collaboration » qu’à une réelle relation « maître-assistant » et si cela n’est pas votre point de vue, mes valises seront prêtes dès ce soir et ce sans la moindre rancoeur à votre égard. »
Il se retourna et lui donna un sourire qui se voulait « rassurant ». Il se dirigea alors vers le magnifique bureau de bois sculpté et acheva son thé dans une dernière gorgée fatale. Il reposa cette fois la tasse à un endroit aléatoire et se tourna vers Nott. Allez, dis-moi donc qui tu es toi, pensa-t-il. Je connais ton nom. Parle. Donne-moi un seul petit indice. Fais-nous cesser ce manège de belles paroles.
« Croyez-moi professeur, la métamorphose est quelque chose que je connais on-ne-peut mieux. »
Il lui lança un nouveau sourire amicale. Puis fourra la main dans sa poche et en ressortit deux carreaux de chocolat qu’il croqua sans perdre Nott des yeux. Il avait besoin de cette friandise. Constamment. Mais plus particulièrement dans les situations compliquées comme celle-ci. Et si il avait l’impression que son « adversaire » perdait patience il y a quelques minutes, c’est lui à présent, qui se sentait lentement glisser vers une mauvaise humeur. Les questions de l’enseignante l’agaçaient, il détestait devoir parler en son nom et ne pouvait tout simplement pas lui dire le fond de sa pensée. Ç’aurait été trop facile pour elle. Il s’avança soudain vers elle et, dans un élan, s’adossa à côté d’elle à la fenêtre. Il la voyait maintenant de très près. Il sentait même les effluves de son parfum. Il regarda droit devant lui et sourit en expirant :
« Et vous Professeur Nott, que savez-vous de moi ? »
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Sujet: Re: Prise de Fonction | Ted [Terminé]
Lun 17 Aoû - 21:27
Prise de Fontion
Aylen prit note dans un coin de son esprit d'envoyer un mot à McGonagall à ce sujet. Qu'on lui colle un assistant dans les pattes était une chose, qu'on le fasse pour des raisons qu'elle ignorait une autre. En tant qu'ancienne Auror, elle n'aimait pas particulièrement les secrets. Elle en avait suffisamment connu au cours de sa carrière pour voir l'effet que ça faisait aux gens. Et même dans sa vie privée et dans son enfance. C'était certainement ce qui l'avait longtemps poussé à être d'une franchise à toute épreuve, avec la diplomatie d'un troll des montagnes. Une part d'elle qu'elle avait dépassée, mais qui restait tout de même ancré dans son mode de fonctionnement profond. Au final, l'attitude qu'adoptait Ted ne plaisait guère à la jeune femme. Oh, il était sûr de lui, et avait certainement des capacités en métamorphose considérant ses prédispositions génétiques, mais... il ne semblait pas vouloir coopérer avec Aylen lorsque celle-ci lui posait des questions. En un sens, elle comprenait, elle-même n'était pas nécessairement pressée de répondre aux interrogations d'inconnus généralement. Mais d'un autre côté... Cela n'allait pas la pousser à lui faire confiance.
Ceci dit, le peu de réponses qu'il lui apportait ne lui servirait à rien. Elles étaient d'une inutilité complète et ne lui permettrait en rien de savoir si elle pourrait ou non lui confier une classe ou si elle devrait se contenter de le laisser s'occuper de son courrier. Peut-être devrait-elle contacter son ancien boss à ce sujet ? Non. Il ne pourrait pas toujours compter sur son parrain pour le sortir de situations qui pouvaient s'avérer complexes. Elle inspira profondément, ferma les yeux brièvement alors qu'elle réfléchissait ; elle était peu désireuse de le voir salir son mobilier de ses gros doigts également, on même de sa tasse. Pour être honnête, elle aurait besoin de réfléchir plus longtemps à ce qu'elle comptait faire de lui, et s'il le fallait elle y passerait la semaine. Mais pour le moment elle allait poursuivre cet entretien qui ne la conduisait nul part. Perte de temps.
Au moins il avait une idée de ce qu'il attendait de la relation qu'ils tisseraient. C'était un début sur lequel se baser. Ses bras s'étaient croisés, et son regard se perdait doucement sur le mur d'en face quand il vint prendre place à ses côtés. Elle enregistra les paroles qu'il disait, la question qu'il posait. Le dos de sa main gauche vint caresser son menton avant de laisser la place aux premières phalanges de on index et son majeur qui s'immobilisèrent. Ce qu'elle savait de lui. Un léger froncement de sourcil sur le flou lointain, avant qu'enfin elle daigne répondre non sans faire un nouvel effort pour ignorer des manières qui commençaient à devenir étranges chez le jeune homme. Car si le chocolat ne la dérangeait en rien – elle connaissait l'intérêt d'en manger de temps en temps en tant qu'Auror – la proximité non sollicitée était une autre histoire. Elle tourna doucement le visage vers lui, sans ôter sa main de son menton. « Je n'ai pas lu vôtre dossier, si c'est là vôtre question. Toutefois votre nom est connu parmi les Auror. Vos capacités particulières aussi, bien que ce fut difficile d'y croire jusqu'à ce que j'y assiste quelques instants plus tôt. » Le changement léger qui n'avait pas échappé au regard expert d'Aylen. « Du reste... vous êtes un jeune homme singulier. » Ses iris descendirent puis remontèrent. Elle se redressa, se détacha de la fenêtre, et elle prit sa baguette principale pour remettre la tasse dans sa soucoupe et servir à nouveau du thé pour son invité. « Vous souhaitez collaborer avec moi tout en ayant visiblement peu envie de me laisser en savoir plus sur vos attentes, me cachant par là même les capacités que vous auriez pu développer au cours de votre vie. Vous semblez cultiver le secret autour de vous, peut-être même sans vous en rendre compte, malgré un désir de vous montrer sociable et courtois, du moins à mon encontre. »
Elle se tourna à nouveau vers lui, sa main croisé à nouveau avec ses bras. « Vous êtes un observateur, Mr. Lupin, mais vous n'étiez pas le seul à l'être au banquet. Vous semblez aimer appuyer sur des boutons sans savoir ce qu'il pourrait en résulter. Vous possédez certainement un esprit brillant, et je suis certaine que vos capacités en métamorphoses, autant innés qu'apprises, pourraient vous permettre de littéralement faire briller cet esprit. Voilà ce que je peux deviner de vous. » Aylen avait parlé vite, mais articulé clairement, comme si trop d'informations s'étaient bousculées pour sortir en un instant. Elle pinça les lèvres. Un bref silence. Puis le verdict. « Poudlard n'en a peut-être pas fini avec vous, mais moi si. » Le ton était sans appel. Elle le fixait sans sourciller, sans laisser paraître la moindre émotion sur son visage. Puis elle décroisa les bras. « Sauf si vous vous décidez enfin à vous montrer coopératif, afin que je n'ai pas à user de votre autorisation de renvoie. » Pas d'agressivité, pas de colère, simplement des faits, dans leur forme la plus pure.
Ted Lupin venait d’avoir ce qu’il voulait. Elle avait perdu patience. Mais pas de la façon dont il s’y attendait, il fallait l’avouer. Ho, elle avait bien remarqué la tasse sur le bureau et le doigt sur la vitre, mais ce n’était pas cela qui l’avait fait « craquer ». Ni même l’ingestion de chocolat pendant la conversation. Non. C’était la proximité qui avait semble-t-il le plus dérangé le professeur Nott. Si ce n’est évidemment la volonté farouche de Ted de faire tourner en rond la conversation et de ne pas répondre à ses questions. Au final, il avait ce qu’il voulait : une base. Il avait eut un aperçu suffisamment clair de son interlocutrice. Il ne savait pas encore « qui elle était » bien sûr, mais il s’en rapprochait visiblement un peu plus.
Puis vint l’ultimatum : Il parlait ou il sortait. Un frisson parcouru son dos. Non pas que la menace de se voir renvoyer l’effrayait ! C’était plutôt la voix et le calme reptilien d’Aylen qui le firent alors frissonner. Il fallait qu’il se rappelle qui elle était. Vite. Tout cela risquait de mal finir. Il ne pouvait plus se permettre d’éviter la réponse en s’amusant avec le professeur, il fallait qu’il trouve une issue. Et vite. Ou tout cela allait le rendre fou ! Il revint alors lentement s’asseoir sur le fauteuil où il se tenait quelques minutes plus tôt, attrapa la tasse de thé et bu un peu de son contenu. Il la reposa ensuite à sa place exacte.
Lorsque l’objet toucha le bois. Tout s’assembla dans sa tête : c’était son parrain qui prononçait le nom de « Nott ». Il parlait du département des mystères. D’une armée d’étudiants. De sombrals. De la chute du Seigneur des Ténèbres. Puis d’une femme. Une Auror. Nott… Nott ! C’était elle ! Il avait trouvé ! Il savait qui elle était : la célèbre Auror ironiquement fille d’un des plus fidèles serviteur du Seigneur noir. Il avait en face de lui la fille d’un meurtrier, d’un partisan du sang pur, d’un fou… Qui avait témoigné contre lui âgé d’à peine 10 ans… Il se souvenait soudain d'où il la connaissait.
Le silence devait être long pour qui n’était pas dans la tête de Ted Lupin à cet instant. Mais toutes ses idées filaient si vite qu’il ne pouvait les contrôler. Il attrapa alors la tasse dans un geste rapide et la termina, puis sourit au professeur Nott :
« J’ai accepté de revenir car on m’a dit qu’il n’y avait pas eut de meilleure Auror depuis très longtemps à Poudlard. Madame la directrice m’a précisé que vous seriez dure avec moi. Elle ne m’avait pas menti. Vous l’êtes. Et je le savais en signant. »
Il se leva alors. Et d’un coup de baguette il rendit à la vitrine tout son éclat, effaçant au passage la marque laissé par son doigt auparavant. Il la regarda, puis rit timidement.
« Je vous offre ma baguette, mon esprit et mon acharnement Madame. Je vous offre mon aide pour apprendre à ces gamins tout ce qui est possible de faire rentrer dans leurs crânes. Je vous offre de réussir à vos côtés à en faire des sorciers responsables et forts, capable de grandes choses. Je vous offre mon érudition et mon savoir acquis et à venir.»
Il fit alors quelques pas vers la porte du bureau, puis s’arrêta, parlant face au mur :
« Ce que je ne vous offre pas en revanche, ce sont de simples réponses à vos questions. C’est un banal assistant idiot qui triera votre courrier et corrigera les devoirs alors que la moelle lui coule par une oreille. C’est une pleine vue sur mon passé, mon présent et mon futur. Ce que je nous offre pas, Madame, c’est un assistant inutile pour quelqu’un comme vous. »
La porte du bureau grinça alors, le jeune homme la maintint entre-ouverte. Et se tourna vers Aylen Nott, assise à son bureau, et lui sourit une dernière fois :
« J’ai mit du temps à retrouver qui vous étiez professeur Nott. Je veux que ces gamins apprennent et s'émerveillent lors de leurs cours. Je veux en faire des sorciers forts et sages. Et si c’est également là votre souhait, alors nous poursuivons le même but. Sur-ce je vous remercie pour votre patience, vous demande d’excuser ma méfiance maladive et vous souhaite une magnifique journée, ce devrait en être une je crois. Au revoir professeur. »
La porte du Bureau se referma alors sans bruit. Ted Lupin prit une grande inspiration et se dirigea vers la grande-salle : midi approchait et il avait un grand besoin de chocolat.
Quand à la réponse de Nott. Il attendrait son hibou pendant quelques jours ou quitterait les lieux, expliquant à la directrice de Poudlard que la mission qu’elle lui avait confié venait d’échouer lamentablement.
Dernière édition par Ted Lupin le Dim 23 Aoû - 1:01, édité 1 fois
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Sujet: Re: Prise de Fonction | Ted [Terminé]
Mar 18 Aoû - 23:14
Prise de Fontion
Il était revenu s'asseoir et boire à nouveau dans sa tasse de thé. L'éclat de ses yeux changea lorsqu'il reposa la tasse – à nouveau au mauvais endroit – comme s'il avait compris quelque chose. Elle ignorait quoi, mais son attitude changea. Son apparence changea. Elle ignorait jusque là que la pitié avait une couleur. Mais aujourd'hui elle le comprit en voyant son visage. Le nom des Nott était associé à celui de Voldemort depuis des années maintenant. Et si le plus connu restait Théodore Sn., le père de son cousin, le frère de celui-ci n'était pas mieux. Le nom qui appelait au respect autrefois était tombé dans la disgrâce jusqu'à ce que les fils et les filles perdus de cet héritage sanglant se lèvent pour parler en leurs noms. Aylen avait été la première à le faire. Théodore aimait trop son père pour se lever contre lui, malgré tout ce qu'il avait pu faire. Il était resté neutre. Cela n'avait pas empêché Thédore Sn. de finir en prison à Azkaban. Quant au père des jumelle, son sort avait lui été scellé par sa progéniture. Enora avait été trop effrayée, du haut de ses dix ans, et s'était tenue dans l'ombre de sa sœur au procès. Aylen s'en souvenait parfaitement. Et comment aurait-elle pu oublier ? Son courage avait été salué, puis oublié à nouveau lorsqu'elle était entrée chez les Serpentard, jusqu'à ce qu'elle rejoigne les Aurors. Mais c'était une toute autre histoire que voilà, et qui serait peut-être contée un autre jour.
Elle profita du silence pour revenir s'asseoir dans son fauteuil de cuir confortable. Elle croisa les jambes cette fois-ci, posa ses mains sur son genou relevé et patienta en Reine face au jeune homme. Finalement la glace fut brisée et les erreurs commises réparées. Il répondit – franchement cette fois-ci – à la demande de la professeure. Ou plutôt... il ne répondit pas, mais avoua que c'était simplement qu'il ne pouvait pas et non pas un simple acte de défiance. Elle resta malgré tout de marbre, attendant qu'il achève son monologue, qu'il dise ce qu'il avait sur le cœur. Elle était d'accord avec la plupart de ce qu'il avançait, si ce n'était plus, et présentait les mêmes objectifs globaux qu'elle quant à ce qu'il désirait apporter. Et ça suffisait à Aylen. A partir de là, elle savait qu'elle pourrait collaborer avec lui.
Elle le suivit du regard également, le regardant se retirer de lui-même. Elle suivit ses pas sans le retenir. S'il sentait qu'il devait quitter les lieux, soit. Cela n’entacherait en rien la décision prise par Aylen. Lorsqu'il eut refermé la porte derrière lui, elle resta immobile un instant avant de se redresser dans son fauteuil. Elle sortit du parchemin bien rangé, une plume puis commença à écrire. Une première lettre pour McGonagall. Une deuxième pour Ted. Il recevrait dans la soirée ses horaires – il commencerait la semaine prochaine – ainsi que ce qu'elle attendait qu'il fasse en dehors des quelques cours qu'il prendrait en charge, ou ceux où il l'aiderait. Dans une semaine, le travail commencerait pour lui.
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