« L'enfance, c'est l'envers de la vieillesse : c'est ne rien savoir et pouvoir tout faire. » Robert Lalonde
C’est le 4 juin 1983 dans la ville de Kennington, une ville proche de Londres, que Joyce poussa son premier cri. Ses parents avaient préféré le “calme” d’un hôpital moldu au brouhaha conséquent de St Mangouste, l’hôpital public le plus populaire du Royaume-Uni. Sa mère et son père, tous les deux respectivement issus de parents moldus et sang-mêlés, n’ont pas fait de difficultés quant aux moyens employés par l’établissement pendant l’accouchement.
Le cadre politique magique de la monarchie ne plaisait pas aux deux adultes. Même si le Lord noir appelé Voldemort n’était plus de ce monde, il lui restait beaucoup de partisans qui soit cherchaient vengeance, soit étaient disculpés et en profitaient pour mettre leur nez dans les affaires du gouvernement magique. Mrs et Mr Howell avaient été licenciés du ministère de la Magie, quelques années auparavant, pendant la période la plus noire de cette guerre, principalement à cause de la nature de leur sang. Ils avaient trouvé de quoi vivre dans le monde moldu, mais ils n’oubliaient pas la manière dont ils avaient été traités par cette communauté sorcière.
Joyce et sa mère sortirent de l’hôpital trois jours plus tard et la famille agrandie plia bagage deux mois après en direction des Etats-Unis. N’ayant plus aucune attache, ils avaient le projet de mener une vie plus saine et joyeuse dans un pays différent.
Joyce passa toute son enfance dans la ville de Scranton en Pennsylvanie. Il existait une petite minorité sorcière et une ancienne professeur de l’école Ilvermony à la retraite, Mrs Harper, y enseignait pour le plus grand plaisir des parents.
Les parents de Joyce ne lui avait jamais caché leur condition magique, elle avait su dès qu'il possible pour une petite fille de comprendre, qu'ils appartenaient à un monde différent de leurs voisins moldus. Ils gardaient cependant leur baguette bien loin de leur fille et cette dernière avait retenu qu’il ne fallait pas y toucher sous peine de se voir être punie.
La petite Howell apprit donc avec quelques chanceux camarades à lire et écrire mais aussi à compter. Une fois par semaine, les élèves avaient un cours sur l’histoire de la magie, les us et coutumes sorcières. Mrs Harper faisait parfois des démonstrations magiques, mais elle ne cessait de leur rappeler qu’ils apprendraient à se servir de la magie bien assez tôt, à l'école.
Sa première manifestation de magie instinctive arriva heureusement lors de la classe. La petite Joyce âgée de 8 ans avait fait tomber le bocal à cookies qui s’était bien entendu brisé. Par peur des représailles et totalement en pleurs, le bocal se répara seul et repris sa place initiale sous ses yeux éberlués. Elle fut bien sûr punie pour sa bêtise mais chaleureusement félicitée pour cette démonstration.
« Mais à quoi pensent-ils dans ton école ? Est-ce qu' ils se figurent que je vais vivre ma vie entière loin de mon fils ? Mourir loin de mon fils ? Ils n' ont donc pas de mère ces gens-là ? » Camara Laye
L'entrée à Ilvermorny fut très dure à supporter pour Joyce, âgée de 11 ans. Elle n'avait jamais quitté ses parents, et elle devait désormais se contenter de les revoir uniquement pendant les vacances scolaires. Elle se lia cependant assez vite avec trois filettes de son âge qui voyageaient aussi pour la première fois : Amélia, Mary, et Amber.
Lors de la répartition, les sculpture du Serpent-Cornu et du Puckwoodgenie brillèrent pour Joyce. Elle choisit après un instant de réflexion le totem du Serpent-Cornu. Ses amies furent réparties dans les trois autres maisons mais cela n'affecta pas leur amitié naissance. Elles se retrouvaient régulièrement lors des pauses et travaillaient ensemble pendant les heures d'études.
Finalement, la vie en internat plaisait à la jeune Howell. Les cours étaient intéressants, ses camarades gentils et elle pouvait enfin faire de la magie ! Elle ne brillait pas forcément par ses notes moyennes mais était une fillette très consciencieuse et travaillait beaucoup. Ses parents lui envoyaient régulièrement des nouvelles par hibou et les vacances scolaires se passaient en famille.
Un des cours optionnels obligatoires, la magie des éléments, intéressait beaucoup Joyce. Elle avait reçu la brochure explicative au début de l'été pour l'année suivante et s'était renseignée là-dessus pendant les vacances. Ses parents n'avaient pas pu l'étudier à Poudlard, et les livres qu'elle avait trouvé sur le sujet étaient fascinants. C'est donc avec une certaine impatience qu'elle attendait le premier cours.
Qui fut très décevant de son point de vue.
Le professeur l'avait expliqué, on ne pouvait pas passer tout de suite à la pratique. Les premiers cours étaient donc très longs et se concentraient uniquement sur la théorie. Pendant ces cours, les élèves devaient beaucoup se concentrer et méditer afin de pouvoir continuer. Leur élément ne leur serait révélé qu'au terme d'un entrainement qui assurerait leur sécurité. Cet entraînement était unique, chaque personne devait évoluer à son propre rythme. Un semestre passa, certains élèves avaient eu la possibilité d'avancer dans leur apprentissage, et la jeune fille était l'une des dernières de la classe avec son amie Mary. Cela les frustrait. Pourtant, cela avait l'air très simple. Il suffisait juste de boire une satanée potion et elles pourraient découvrir leur élément !
Impatientes, elles s'étaient faufilées la nuit dans la réserve de leur professeur de magie des éléments afin de boire cette potion. Mais tout ne se passa pas comme prévu.
C'est isolées dans une salle de classe en pleine nuit qu'elles décidèrent de passer à l'étape suivante. Excitées, elle avaient pris le soin de ne surtout rien dire à personne. Le professeur leur avait expliqué en classe que la potion provoquait un lourd sommeil. Une fois endormi, la quête commençait. Il fallait finir cette quête pour pouvoir découvrir quel était l'élément qui leur correspondait. Le professeur avait bien entendu insister sur les risques encourus si la méditation n'était pas maîtrisée. Les jeunes filles se sentaient totalement prêtes, même si leur enseignant s'obstinait à leur dire le contraire.
Le professeur avait raison, Joyce le découvrit à la fin. Sa quête ne se passa pas du tout comme prévu. Au début, elle avançait bien, mais c'était difficile de rester concentrer. Puis la quête se mêla à autre chose, tout changea, et elle était perdu. Des visages apparaissaient et disparaissaient, il y avait des flashs partout et des brides de voix qu'elle connaissait. Des souvenirs et des rêves, des cris, des rires. Un mélange de sentiment, de la colère, de la tristesse, un sentiment de trahison, de joie, d'amour. Elle ne parvenait plus à distinguer la quête du réel, elle paniquait et hurlait aussi bien dans son rêve que dans la réalité. C'est cela qui la sauva.
Un étudiant de dernière année effectuait sa patrouille comme d'habitude et il entendit des cris venant de leur salle. Joyce était victime de spasme, elle convulsait. Mary de son côté subissait le même sort. L'étudiant envoya un patronus pour prévenir les adultes et attendit l'arrivée d'un adulte car il ne pouvait pas les transporter toutes les deux à l'infirmerie.
Leur réveil fut compliqué et douloureux. En principe, lorsque la méditation est maîtrisée, que la quête soit accomplie ou non, on finissait par se réveiller. Dans le cas des deux filles, il fallut forcer leur réveil et cela ne s'est pas fait sans conséquence. Arracher une personne de sa quête était aussi douloureux mentalement que physiquement. Joyce ressentit une douleur immense qui vrillait dans sa tête et dans son corps. Elle avait l'impression de suffoquer, elle était en feu. Elle voulait crier mais rien ne sortait, son visage éternellement bloqué la bouche ouverte, les yeux grands ouverts.
Elle avait gardé un mauvais souvenir de son impatience, sa magie s'était sentie attaquée, et elle avait répondu. Sa cheville avait brûlé, c'était moche à voir, Joyce avait crié. On lui avait expliqué que la magie ne circulerait plus dans son pied gauche, jusqu'à l'endroit où est visible la trace de cette nuit-là. C'était la conséquence de sa bêtise, la petite fille était tombée en pleurs en l'apprenant. Elle trouvait cela injuste, elle voulait juste rattraper son retard. L'infimière lui indiqua patiemment que cela ne changeait en rien la façon dont elle utilisait sa baguette, il y avait juste certaines petites choses qui seraient différentes désormais : par exemple, si elle devait prendre du polynectar, tout son corps réagirait normalement à la potion mais sa cheville gauche, privée de magie, ne changerait jamais, elle garderait toujours son apparence. Si elle se cassait la cheville, personne ne pourra pas la guérir de façon magique, il faudra employer la méthode moldue.
Mary avait connu le même sort pour son avant bras gauche. Elle était heureusement droitière, elle pouvait encore utiliser sa baguette, mais elle ne pourra jamais utiliser son bras gauche pour faire de la magie.
Cet évènement les a fait grandir plus que nécessaire. Les répercussions avaient été énormes : elles avaient été punies jusqu'à la fin de l'année, leurs parents avaient été convoqués et elles n'avaient plus le droit d'utiliser la magie en dehors des cours. Conscientes d'avoir échappées de peu à la mort, les filles s'étaient résignées à accepter leur sort et à travailler plus pour redorer leur réputation auprès de tous.
L'année suivante, Joyce découvrit son élément totem. L'air. Cela l'étonnait car elle avait toujours eu peur lorsqu'elle se trouvait en hauteur. Leur professeur avait expliqué que c'était la magie qui choisissait, et que leurs affinités avec d'autres éléments pouvaient parfois être trompeuses. Elle passa le reste de sa scolarité dans le calme, à l'abri de la guerre qui se déroulait au Royaume-Uni et décrocha ses diplômes avec des notes honorables.
« Partir, c'est quitter son cocon, ouvrir ses ailes et s'envoler. C'est s'apercevoir qu'on n'est pas les seuls sur la planète, qu'on ne sait pas tout comme on le pensait. On devient plus humble, plus tolérant, un peu plus intelligent » Pierre Fillit
Diplôme en poche, Joyce se retrouva perdue. Elle avait choisi ses options par affinités et non selon un plan de carrière. Elle ne savait pas quoi faire de plus qu’en première année. La jeune femme de 18 ans décida de prendre une petite année pour réfléchir plus sérieusement à son avenir. Elle allait de petit boulot en petit boulot, vivant toujours chez ses parents. Mais rien ne l’intéressait. Elle ne se voyait pas travailler dans un bureau, mais elle ne voulait pas non plus aller sur le terrain. Elle souhaitait voir de nouvelles choses, apprendre.
C’est lors d’un voyage en Turquie qu’elle finit par trouver. Ses parents avaient choisi comme destination un petit village sorcier au sud du pays. Il existait dans ce village un marché constitué uniquement de marchands ambulants venus des quatre coins du globe. C’est dans ce marché que Joyce fit la rencontre de Ariel Molto, argentin et Professeur - en titre - en magie des éléments, spécialisé dans la recherche. Il parcourait la planète, allant de pays en pays pour découvrir les richesses et traditions de chaque peuple, en lien avec la magie des éléments. Il prit le temps de raconter son parcours et son travail à Joyce lorsqu’il s’aperçut que cette dernière buvait ses paroles.
La jeune fille s’imaginait faire la même chose que le Professeur Molto et c’est avec regret qu’elle retourna à Scranton, la tête dans les nuages, les rêves peuplés d’aventures aussi farfelues les unes que les autres.
Cela lui prit un mois avant de clairement se décider et d’en parler à ses parents. S’ils s’inquiétaient d'imaginer leur fille à l’autre bout du monde, seule avec un homme plus âgé, ils l’encouragèrent dans ses démarches. Elle écrivit au Professeur Molto afin de lui demander s’il acceptait de la prendre en apprentissage. Elle lui envoya la copie de ses résultats d’examens afin de lui prouver qu’elle était capable de se défendre seule, qu’elle ne serait pas un poids et qu’elle souhaitait vraiment apprendre de lui et des pays qu’il allait visiter.
Elle attendit pendant deux mois une réponse. Le professeur lui donna rendez-vous dans un café sorcier à quelques kilomètres de chez elle la semaine suivante, il était de passage quelques jours pour un travail délicat.
Il était strict et tenait à ce que Joyce prépare trois licences afin de pouvoir l’assister convenablement en tant qu’apprentie : une en Potions, une en Runes Anciennes et bien sûr celle en Magie des éléments. Le Professeur Molto lui expliqua qu’il était possible de passer les licences en candidat libre dans l’institution qu’elle souhaitait, avec l'accord du Ministère de la Magie dont elle dépendait. Il conseilla une liste d’ouvrages sur les trois sujets à la jeune femme et lui donna rendez vous 4 mois plus tard pour débuter son apprentissage.
Elle mit à profit les 4 mois restants à potasser ses anciens cours afin de récupérer un niveau convenable et se concentra en particulier sur les trois matières qu’elle allait étudier avec son futur maître d’apprentissage. Elle reçut également sa notification du ministère américain, dont elle dépendait, ainsi que des formulaires à remplir afin de passer les examens exigés en candidat libre à la fin de la période de trois ans.
Joyce passe les trois années suivantes à suivre son maître d’apprentissage partout où il allait et découvrit bien plus de choses qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Elle alternait entre cours théoriques, cours pratiques et découvertes culturelles. Elle apprit beaucoup de choses sur la magie des éléments, s’apercevant au fur et à mesure qu’il s’agissait d’une magie beaucoup plus ancienne et surprenante qu’elle ne le pensait. Chaque peuple avait ses traditions, rituels et pratiques. Elle rougissait encore lorsqu’elle pensait à l’un des rituels qu’ils avaient découvert et pratiqué chez une tribu sorcière au Ghana. Ils se servaient de pentacles de terre pour décupler leur plaisir sexuel.
L’esprit de Joyce s’est considérablement ouvert aux suites de ses voyages, plus rien ne l’étonnait et elle ne portait plus de préjugés sur qui ou quoi que ce soit. Elle décrocha ses trois licences avec mention mais souhaitait continuer à apprendre aux côtés du Professeur Molto. C’est ainsi qu’il l’invita à passer la maîtrise en magie des éléments, avec laquelle elle pourrait, si elle le voulait, percer dans la recherche.
Elle suivit son mentor et désormais ami pendant encore quatre ans, il lui apprit les secrets de la recherche et elle découvrit de nouvelles pratiques dans des pays qu’elle n’avait encore jamais visité. Toutes ces années à voyager et cotoyer autant de gens pratiquant la magie des éléments l'avait aidé à progresser et à découvrir des pouvoirs enfouis au plus profond d'elle-même. Elle avait apprit à voler en voyageant en Inde ! Elle ne décollait pas plus de quelques centimètres au départ, mais en s'entraînant, elle réussit à la fin de sa maîtrise à s'élever de plusieurs mètres. Pas très longtemps certes, mais elle avait tout la vie devant elle pour maîtriser ce pouvoir grandiose.
Le temps passait incroyablement vite et sans qu’elle se s’en rende compte, le jour de ses examens arrivèrent. Elle avait trois écrits et deux oraux qu’elle réussit brillamment. Son diplôme lui fut remis trois semaines plus tard. Elle était désormais Maître en magie des éléments et avait un panel de choix de carrière très varié.
A 26 ans, la jeune femme toucha un peu à tout. Elle gagnait sa vie en travaillant pour des particuliers : elle concoctait des potions à ceux qui le demandait (et qui payait bien entendu), elle posait des protections runiques autour des maisons, des bâtiments professionnels, et elle enseignait en tant que préceptrice à une dizaine d’enfants qui n’étaient pas scolarisés à l’école. Elle participait aux découvertes sur de nouvelles espèces magiques (et à caractère élémentaire) et créa sa propre exposition sur les pratiques de la magie des éléments dans les tribus orientales et africaines.
En quelques années, Joyce fut reconnue par quelques grandes têtes et fut conviée à beaucoup de gala et de conférences en tout genre.
« La tâche d' un vrai maître consiste à enseigner les moyens de se passer de maître. » Jean-Paul Hameury
Elle remit les pieds en Angleterre en avril 2012. Ses parents venaient de mourir et ils tenaient à être enterrés près des leurs. Joyce n'avait pas revu sa famille depuis longtemps, son travail l'en empêchait et elle les avait un peu oublié. Ce fut à leur enterrement qu'elle fit plus ample connaissance avec une de ses petites cousines du côté de sa mère, elle aussi une sorcière. Le reste de sa famille était moldue, la jeune fille était contente de pouvoir parler à quelqu'un de sa différence. Elle n'avait pas encore l'âge d'aller à l'école, mais était impatiente d'y entrer et d'apprendre plein de choses sur la magie.
Dans leur testament, les parents Howell léguait à leur fille unique un appartement dans la banlieue de Londres. Il appartenait au père de Joyce qui le tenait d'un de ses oncles et il n'avait pas été habité - et nettoyé - depuis très longtemps. La femme commença sa nouvelle vie en Angleterre, âgée de 28 ans. Elle n'avait plus la volonté de voyager et voulait se poser quelque part.
Elle éprouvait quelques difficultés à trouver du travail. La communauté magique anglaise fonctionnait différement de celle des Etats-Unis. Ici, tout passait par le Ministère alors que de l'autre côté du pays, il y avait plus de libertés. La plupart des familles de sang-pur se trouvaient en difficultés financières à cause de certaines taxes dûes à leur statut, et étaient moins disposées à déscolariser leur progénitures et à leur attribuer des précepteurs. Joyce s'attristait de ne plus pouvoir enseigner, aussi elle chercha ailleurs. En faisant le tour des postes à pourvoir, elle s'aperçut que les commerçants avaient peur des étrangers. Cela n'était bien sûr pas expliqué comme cela, mais c'est ce qu'elle ressentit. Par ailleurs, elle ne pouvait pas être engagée comme une simple employée avec les diplômes dont elle disposait. Elle se retrouvait sans rien et ses économies n'allaient pas durer éternellement.
Elle allait toujours boire un verre dans un bar tenu par des sorciers lorsqu'elle se sentait nostalgique. Le gérant du bar avait un enfant qui étudiait à Poudlard. Joyce n'avait jamais vu l'école, mais en avait entendu beaucoup à son sujet. Un soir pendant l'été 2012, elle entendit le barman et un client discuter du corps professoral. D'après leurs dires, le poste de professeur de magie des éléments s'était libéré, elle n'en avait pas compris la raison mais elle comptait bien en profiter.
Le lendemain, elle envoya Sahaly, son aigle qui l'avait accompagné partout depuis ses 16 ans, à Poudlard avec une lettre à l'attention de la directrice. Dans cette missive, elle expliquait les raisons de son retour en Angleterre, son parcours et ses diplômes, son expérience avec les enfants et dans l'enseignement. Elle finissait par demander un entretien si son profil correspondait à ce que l'école recherchait.
Une réponse positive avait conduit à un entretien que la femme jugeait concluant. On lui avait expliqué ce qu'elle devrait faire et ne pas faire, on lui avait présenté les quelques professeurs présents à cette période au château. Elle pensait avoir convaincu son jury de ses capacités à enseigner sa matière.
La réponse finale apportée par Sahaly arriva bien plus tôt qu'elle ne l'espérait, elle pourrait enseigner à partir de la rentrée de septembre 2012.
Aujourd'hui, six ans après, elle est toujours au même poste d'enseignante. Elle n'hésite pas à raconter les évènements de son passé pour mettre en garde des élèves trop zélés, et à faire des démonstrations pour motiver les plus fatigués. Joyce se sent concernée par ses élèves et est toujours prête à les écouter.