En ce dimanche printanier, Lucy s'était levée naturellement tôt et la première chose qu'elle fit fut de regarder dans le miroir sa nouvelle couleur. Il était devenue blonde depuis quelques jours, mais elle oubliait souvent qu'elle n'avait plus sa couleur naturelle sur les cheveux. Et quand elle se rappelait, elle ne pouvait y croire qu'en se regardant dans la glace de la salle de bain de son dortoir. Elle était bonde, enfin ! Probablement la seule blonde de sa famille, voir du château ! Et aussi, elle pouvait désormais rire des blagues sur les roux et s'en moquer avec les autres. Gentiment bien sûr.
Après avoir pris son petit déjeuner dans la grande salle, presque vide à cette heure-là, elle remontait les escaliers jusqu'à la tour de sa salle commune. Elle mit quelques rapides secondes à répondre à l'énigme pour pouvoir rentrer dans sa salle. En réalité, elle la connaissait déjà (probablement sa mère qui la lui avait raconté) et il fut facile pour elle de retrouver la réponse dans les archives de sa mémoire.
Dans la salle commune, peu d'élèves étaient levés. Elle ne voulait réveiller personne, mais elle voulait jouer aux échecs version sorciers. Lucy aimait beaucoup cette variante des échecs normaux. Ça les rendait plus amusants. Elle avait l'habitude d'y jouer avec oncle Ron pendant les vacances. Elle se souviens encore du jour où elle lui a demandé de lui apprendre à jouer alors qu'il faisait une partie avec Harry. (Oui, Lucy avait cette habitude d'appeler les frères de son père "oncle" ou "tante" tandis que leur femme ou leur mari n'avait pas droit à ce surnom.) Elle se résigna alors à s'installer dans un fauteuil, en face de l'échiquier, en attendant qu'un visage familier apparaisse comme par magie.
C'est alors qu'elle vit Graham entrer dans la salle commune. Il n'avait pas une mine très joyeuse, et Lucy hésita deux secondes avant d'aller le perturber. Mais elle se dit que, si elle faisait un faut pas, elle mettrait ça sur le dos de sa maladresse.
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Hey, Graham ! l'interpella-t-elle alors.
Elle se leva de son fauteuil avec un sourire pour venir à sa rencontre. Et, avec une intention de l'égayer un peu et dans un élan de camaraderie, lui administra une petite tape dans le dos qui fit grimacer et gémir le troisième année. Le sourire de Lucy s'effaça aussitôt pour laisser place à une mine gênée.
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Oops, pardon, s'empressa-t-elle de s'excuser.
Qu'est-ce que t'as ?Elle était certaine que la source de son mal n'avait rien à voir avec la petite tape inoffensive qu'elle lui avait donné. Elle attendit alors les explications du cadet.