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Des retrouvailles qui sentent la bière [avec Olivia Zabini]

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Sujet: Des retrouvailles qui sentent la bière [avec Olivia Zabini]
Lun 15 Fév - 20:29
Robin sortit de la grande maison grise, typiquement londonienne, où se réunissaient les membres de son club de duels. Les séances d'entraînement se tenaient toujours le soir. L'ambiance y était agréable, et elle avait bien travaillé. C'était gratifiant de se sentir devenir plus forte, plus apte à se défendre. Robin n'avait rien de belliqueux et n'envisageait pas de provoquer qui que ce soit en duel sans très bonne raison. Il s'agissait simplement de sécurité, en plus de l'amour du sport et de la magie.

Sur le pas de la porte, elle échangea quelques mots avec les autres qui sortaient. Ebenezer Rothschild, habillé comme d'habitude d'une longue robe de sorcier opale malgré le voisinage moldu (et à vrai dire, il se faisait probablement moins remarquer ainsi que certains qui tentaient maladroitement d'imiter le style moldu, au grand amusement de Robin), se plaignit de n'avoir essuyé que des échecs toute la soirée tout la félicitant de sa progression. Elle lui répondit ce qu'on répondait toujours dans ces cas-là, que tout le monde pouvait avoir un mauvais jour, etc. Penelope Sullivan les fit éclater de rire en racontant les déboires de son mari la dernière fois qu'il avait tenté de se mesurer à elle. Et pour finir, Atticus Gascoigne l'invita à aller boire un verre. Ce n'était pas la première fois, ils flirtaient gentiment depuis quelques mois. Il n'était pas très beau, pas plus qu'elle-même d'ailleurs, mais ne manquait pas de discussion, pour ne pas dire qu'il en manquait trop peu. Quelquefois son bavardage la distrayait agréablement, mais ce soir-là, elle ne se sentait pas d'humeur. Elle avait envie d'être seule. Elle le remercia et échangea les salutations d'usage avec tout le monde.

Robin poursuivit son chemin, les mains plongées dans sa longue veste d'automne noire, à la mode moldue comme toujours, que d'aucuns auraient trouvée inadéquate par ce temps. La nuit était tombée, un vent piquant assez désagréable soufflait et il commença à bruiner. De la pluie à Londres, quel choc... Peu inquiète à l'idée d'être mouillée, elle pressa néanmoins le pas. Elle avait envie d'être seule, certes, mais ça ne voulait pas dire qu'elle aurait craché sur un verre. Pour éviter de tomber sur les autres membres du club qui auraient pu vouloir l'inviter à leur table, elle emprunta quelques ruelles peu fréquentées et s'éloigna le plus possible de leur lieu de rendez-vous. Elle retomba dans une rue qu'elle connaissait pour l'avoir souvent empruntée à l'époque où elle travaillait au ministère de la Magie.

Plongée dans ses pensées, la jeune femme plus-si-jeune-que-ça entra dans un bar au hasard, s'accouda au comptoir, commanda une bière. Rien ne pressait pour retourner à Poudlard puisqu'on était vendredi. Elle pouvait boire tant qu'elle voulait, même se saouler si elle en avait envie, ce qui n'était pas le cas. Seule, ce n'était pas drôle de toute façon. Le regard dans le vide, l'échine courbée par le poids de certaines pensées, elle but sa bière blonde par petites gorgées et attendit que l'alcool la réchauffe, ses oreilles bourdonnant du bruit des conversations. Encore une bière ou deux, juste de quoi se détendre, et elle rentrerait à Poudlard. Avec un petit soupir, elle se redressa et balaya machinalement la salle du regard.

Ce qu'elle vit la figea sur place.

Ses yeux opérèrent une mise au point sur une certaine personne attablée devant un verre. Ça pouvait être... Est-ce que c'était... ? Oh, Merlin, c'était elle. Elle la reconnaissait parfaitement, et l'autre aussi. Il était impossible d'en douter puisque leurs regards s'étaient instantanément accrochés, soit que la jeune sorcière en face était déjà en train de la fixer, soit qu'elle avait regardé dans sa direction à cet instant purement par hasard. Quelle que fût la raison, l'option "faire semblant de ne pas l'avoir vue" était morte-née. À son expression, Robin comprit qu'elle l'avait reconnue aussi et reconnu qu'elle-même l'avait reconnue. Ou du moins, elle en eut la certitude.

Comment allait-elle réagir ? Ce n'était pas Robin qui allait oublier le nom et le caractère d'Olivia Zabini, surtout pas avec sa mémoire d'éléphant. Mais aussi parce que le nom de Zabini était célèbre, quoi qu'un peu moins ces temps-ci — elle-même était cependant bien assez calée en histoire de la magie pour s'en souvenir — et parce que de façon générale, Olivia n'était pas le genre de femme qu'elle aurait pu oublier facilement. À l'époque de son emploi dans les relations moldues, elle avait trouvé cette femme cultivée, intéressante et semblable à elle-même sur quelques points. Elles avaient partagé un nombre incalculable de pots dans ce bar précis — ce à quoi elle n'avait pas du tout pensé jusque-là — et même une connexion particulière, nourrie d'une haine commune de leur travail, d'un intérêt pour la culture et la politique en dépit de leurs opinions parfois divergentes, et peut-être d'autres choses. Bref, elles s'étaient bien entendues et après son changement de métier, Robin avait même fait appel à elle pour raconter ses voyages aux enfants qu'elle éduquait, dans l'idée que cela élargirait leurs horizons. Et puis les nouvelles qu'elle lui avait envoyées s'étaient espacées, comme d'habitude, elle avait laissé le contact se rompre. Ce n'était pas la première, pas la dernière à avoir subi ce traitement, loin s'en fallait. Elle s'était tout simplement lassée, absorbée par ses propres problèmes, comme si elle était incapable de s'attacher au-delà de la surface.

Mais elle avait assez bien connu Olivia pour savoir quelle place occupait la loyauté dans ses valeurs. Elle ressentit alors un pincement de regret. À force de planter des amis sur place, elle se faisait des ennemis potentiels par cargaisons et surtout, ratait peut-être des occasions en or. Elle se plaignait (exclusivement à elle-même, car personne n'avait droit à ses confidences) de se sentir seule, mais qu'est-ce que ça avait d'étonnant avec sa manie d'abandonner ceux qui auraient pu tenir vraiment à elle ? Ce n'était pas la première fois qu'elle se posait cette question qui l'avait tenue éveillée des nuits entières. Le regard toujours arrimé à Olivia, Robin expira lentement par le nez et prit une décision. Elle irait la saluer. Tant pis pour sa réaction potentiellement négative, elle n'avait rien à perdre.

Emportant son verre de bière presque vide, elle se dirigea vers Olivia et s'assit devant elle, avec un air hésitant totalement calculé. La spontanéité étant une inconnue inaccessible pour elle, elle devait presque toujours mimer ses émotions, même lorsqu'elles étaient sincères.


- Bonsoir, Olivia, dit-elle de sa voix grave.

Elle hocha lentement la tête d'un air un peu las, cette fois.


- Ça faisait un bail...
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Sujet: Re: Des retrouvailles qui sentent la bière [avec Olivia Zabini]
Mar 1 Mar - 22:55

Le rush était passé. Une fois n’était pas coutume, sa collègue avait été supportable – aimable restait un trop grand mot – et Olivia avait pu travailler tranquillement. Enfin. Presque. Bien entendu le boulet de la compta s’était encore planté pour les calculs, donc l’étude sur le terrain qui devait partir pour l’Afrique subsaharienne en fin de semaine avait dû être décalée au début de la semaine prochaine. Donc, bien sûr, le chef de mission était aussitôt monté au créneau comme un hippogriffe et Olivia avait dû prendre sur elle pour ne pas lui lancer un sort afin de le rendre muet… Ne serait-ce que le temps de lui expliquer par A + B + C + D le principe du ‘don’t shoot the messenger’. Finalement, cet inconvénient (qui aurait pu se régler par hibou, soyons honnêtes) ne lui prit qu’une petite heure à régler. A peine. Et Sophia l’avait laissé tranquille pour la journée, trop occupée avec ses propres réunions et problèmes à gérer. Olivia avait parfaitement apprécié la distance respectable que sa collègue et supérieure hiérarchique acariâtre avait entreprit de respecter ce jour-là, et pur ENFIN avancer dans ses dossier sans personne sur le dos. Le pied.
Enfin. Pour peu qu’on appréciait le fait de traiter des dossiers toute la journée. Fort heureusement pour la Zabini, ça pourrait être pire. Elle aurait pu se retrouver à la compta’. Encore que même à ce poste, même en n’était pas du tout douée pour ce genre de travail, elle aurait sûrement fait un meilleur boulot que l’actuel gestionnaire du département où elle travaillait.

Mais passons. A la fin de la journée, la jeune femme avait bien avancé, trié, traité, et viré de son bureau les dossiers les plus urgents pour les mettre sur le bureau d’en face, avec une mention écrite à la plume « fait ». C’était satisfaisant, de voir ces belles lettres calligraphiées sur la première page, écrites en lettres de sang. Olivia s’appliquait pour écrire ce fait. C’était d’ailleurs le seul mot où elle s’appliquait pour écrire. Bien souvent, elle griffonnait sans plus s’attarder sur les détails, et oubliait les points des i et les barres des t et des f.

C’est donc avec un esprit plutôt serein qu’elle quitta le Ministère et se retrouva en fin d’après-midi à errer dans les rues adjacentes à sa sortie habituelle. Elle finit, comme à son habitude, par ne pas rentrer chez elle de suite – appartement trop petit, trop vide, trop sombre, trop triste – et s’engouffra dans l’un de ses bars fétiches en se rendant compte que le temps londonien ne risquait pas de s’améliorer. Après tout, rien de tel qu’un verre pour savourer la fin d’une journée et un moment en tête-à-tête avec elle-même.

En entrant dans le bar, elle défit les boutons de son manteau, replia et secoua le parapluie moldu qu’elle emportait toujours dans son sac – un truc immonde, avec des moutons de toutes les couleurs et un IRELAND inscrit en gros. La Serpentard sentait les regards posés sur elle, mais à vrai dire, elle n’avait cure de cette pseudo-rivalité entre les irlandais et les anglais. Après tout, elle-même était à moitié italienne. Elle connaissait et approuvait, et résultait même d’un mélange de races. Qu’on n’aille pas lui parler de suprématie d’une race sur une autre. Même si oui, clairement ce n’était pas le discours qu’elle était censée tenir avec sa famille. Mais actuellement, elle n’en avait cure.

La jeune Serpentard se positionna près du bar et attendit, la tête haute, qu’un serveur daigne s’intéresser à elle. Ceci ne manqua pas d’arriver – il était encore tôt, le bar n’était pas totalement rempli. Olivia commanda un verre de vin rouge (vestiges de l’Italie) et parcourut la salle à la recherche d’une table disponible. Elles étaient légion. Sans prêter attention aux autres êtres vivants avec lesquels elle partageait son air et son espace plus ou moins vital, la jeune femme emporta son verre jusqu’à une table reculée et s’y assit. Elle sortit un livre de son sac, rapprocha une chandelle posée sur la table, et ajusta la position afin de pouvoir lire sans se fatiguer les yeux.

Bientôt, son esprit divagua vers les dernières semaines. Sa rencontre avec Eleni, l’incompréhension stupide de Sophia. Les prochains voyages qu’elle pourrait faire. Elle observait sans les voir les allées et venues du serveur, et cligna des yeux lorsqu’elle sentit le regard insistant de quelqu’un posé sur elle. Elle serra les lèvres, ajusta sa vision, et reconnut enfin la personne qui l’avait aperçue. Robin Featherstonhaugh.

Oh.

La jeune femme se redressa sans mot dire, le regard planté pour de bon dans celui de son ancienne… Pouvait-elle encore l’appeler amie ? Robin l’avait sûrement été, à une époque, dans un sens. Et puis elle s’était envolée dans un mot. Olivia ne l’avait pas tellement bien vécu. Pour elle, partir sans donner de nouvelles était compréhensible lorsqu’on partait monter un projet loin de tout. Elle-même était déjà partie de longs mois sans donner de nouvelles à quiconque. Mais partir, comme ça, sans un mot. Olivia n’avait jamais compris.

Et là, maintenant, Robin se tenait devant elle. Sans qu’Olivia ne s’en soit aperçut, la grande brune avait emporté son verre et s’était posée en face d’elle. Sans prendre en considération le fait que, si ça se trouvait, Olivia ne voulait pas lui parler ? La voix grave de Robin fit écho dans ses oreilles, se distinguant totalement du brouhaha si caractéristique d’un pub anglais.

Olivia se permit de la jauger en silence pendant quelques secondes – le naturel Zabini ne se perdait pas comme ça, elle était plutôt bien placée pour le savoir. Son regard s’attarda sur la veste de son interlocutrice, son verre à moitié vide, ses mains, et remonta jusqu’à détailler ses cheveux, ses traits. Robin paraissait dans l’attente d’une réponse. La Serpentard attendit quelques secondes de plus, avant de desserrer les lèvres.

« Robin. Je te dirais bien que je suis heureuse de te voir, mais pour être franche… » Elle laissa la fin de sa phrase en suspens et releva légèrement le mention dans une attitude déterminée. Les ‘tu m’as manqué’, très peu pour elle.
Cependant, la curiosité piquait Olivia au vif. Si elle ne s’attendait pas du tout à voir Robin, et si en effet, elle ne ressentait aucunement ce sentiment si intense qui pouvait embraser son être lorsqu’elle se rendait compte que quelqu’un lui avait manqué, ou un bonheur franc à la vue de quelqu’un… Eh bien, elle restait curieuse, surprise, avide d’en savoir plus. D’avoir également une forme d’explication.

Alors, en guise de gage de bonne foi, elle ferma le livre qu’elle était en train de lire, joignit ses mains dessus, et observa Robin. Celle-ci n’avait pas bougé de sa chaise. C’est que, quelque part, elle devait ne pas avoir totalement oublié les habitudes de franchise d’Olivia et sa manière d’être.

C’était quelque chose que la jeune femme avait toujours apprécié chez Robin. Elle savait voir plus loin que le simple bout de son nez. C’était très appréciable et rassurant, de savoir que quelqu’un n’allait pas être piqué au vif à cause d’une remarque désagréable à l’oreille ou d’une attitude pas franchement avenante.

« Ca fait un bail en effet. Je suis surprise de te voir ici, à vrai dire. Tu as décidé de venir en vadrouille à Londres aujourd’hui, ou tu es dans le coin depuis toujours et c’est moi qui ne te vois plus ? »

La conversation étai à peine lancée qu’Olivia regrettait déjà les banalités qui pourraient en sortir. Elle soupira légèrement et agrippa son verre à pied avant de le porter à sa bouche, faisant rouler le liquide sanguin en bouche avant d’en avaler une gorgée. Un murmure d’appréciation s’échappa de ses lèvres, juste pour elle-même. « Hm. Très bon. »
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