Bloqué en Irlande [Ester] - Pv

Bloqué en Irlande

“Rien n'est jamais perdu tant qu'il reste quelque chose à trouver.”

Gare de Dublin, le 10 juillet 2018

« Tu as bien compris ? Tu ne quitte pas le train. Tu as une carte et elle t'indiquera le chemin. Tu devrais t'y retrouver. Au moindre souci tu vas voir les Murray, ok ? »

Hochant la tête, Graham regarda le train devant lui en déglutissant difficilement. C'était la première fois qu'il voyageait seul. Et c'était aussi la première fois qu'il le faisait dans le monde moldu.

« Tout ira bien Gramy. Ne perds juste pas ton ticket. Et ... prudence. D'accord ? Je peux compter sur toi ? »

Graham hocha à nouveau la tête avant de grimper dans le train. En vrai, il flippait grave. Rentrant dans le premier compartiment, Graham alla s'installer contre une fenêtre. Il en avait à priori pour quelques heures. Sortant son livre sur les runes de son sac, Graham se replongea dans sa lecture, sursautant uniquement quand le contrôleur vint faire des trous dans son ticket. Puis il put à nouveau se concentrer à retenir le Furthark.

De gare en gare, les navetteurs montaient et sortaient du train. Normalement, son arrêt était le dernier mais il avait toujours peur de le rater. Soudain, un bruit sourd devant lui le fit sursauter quand un gars plutôt mignon (et bien plus âgé que lui) déposa un truc étrange sur la table située entre leurs sièges. Curieux, Graham regardait son manège. Il ouvrait l'espèce de boîte en deux puis il commença à taper dessus avec ses doigts pour finir par mettre ce que le serdaigle reconnu comme étant des écouteurs (merci James et les cours d'étude des moldus). C'était donc ça leur Ipod ? C'était vachement gros ! Pas pratique pour juste écouter de la musique. Qu'importait, il avait pour sa part un livre à lire et un sandwich à grignoter.

C'était le début d'après-midi lorsqu'un Graham tout cassé sorti du train dans la ville de Wicklow. Connaissant le chemin jusqu'à la forêt favorite de son père, le jeune anglais resserra son sac à dos contre son dos et se mis en route. La journée était belle et même s'il se sentait tout bizarre d'être seul et sans baguette (de toute façon en dehors de Poudlard...), il en profitait. Il se sentait bien. Libre. Heureux.

Les premiers pas dans la forêt lui firent se sentir en milieu connu et Graham s'éloigna assez vite des sentiers moldus pour chercher un arbre dont l'essence pourrait être intéressante. Pour ce faire, il tendait les oreilles et utilisait son regard acéré. Il lui fallait trouver des Botrucs. Les Botrucs étaient attirés par la magie émanant de certains arbres. Et cette forêt était particulièrement réputée pour cela.

Néanmoins, il lui fallu une bonne partie de l'après-midi pour finalement en trouver. Ils avaient fait leur nids dans un magnifique charme et Graham resta un moment à les observer à distance. Déglutissant, il sorti de son sac sa réserve de cloportes et il alla les déposer sur une souche d'arbre non loin de sa cible. Il ne fallu pas longtemps au premier Botruc pour s'y précipiter. Une fois l'assemblée de ces derniers éloignée de l'arbre, le jeune adolescent se précipita le plus discrètement et le plus vite possible vers le charme dont il avait déjà repéré des branches intéressantes. Y grimpant avec agilité, le gamin sorti sa pince spéciale de sa poche et en coupa une branche qui l'attirait sans qu'il ne se l'explique.

Une fois cela fait, il sauta en bas de l'arbre en amortissant au mieux sa chute et il se précipita vers son sac avant de courir loin de la zone afin d'être certain d'être à l'abri lorsque les Botrucs repéreraient ce qu'il venait de faire.

Il s'arrêta à bout de souffle dans une clairière suffisamment loin et il prit place sur une souche. Assoiffé, il tendit la main vers la bouteille qui était dans son sac et il la ressortit aussi vivement sous la morsure brutale du truc vert qui se balançait au rythme de la main qu'il secouait.

Un Botruc. Qu'est ce qu'il fichait là ? Il ne savait pas trop mais en attendant le gamin avait les larmes aux yeux et il se hâta de lui balancer des cloportes pour qu'il le lâche avant de panser sa plaies avec la pommade et l'un des bandages que son père, toujours (trop) prévoyant, avait mis dans son sac.

Une fois cela fait (et une fois son eau bue), Graham se mit en marche pour quitter la forêt et retourner à la gare.

Arrivée à celle-ci, le gamin s'installa sur un banc après avoir pris une demi heure à comprendre quand arrivait son train. Pour se préparer, il tendit la main dans son sac pour chercher après son ticket mais il ne le trouvait pas. Affolé, le garçon vida méthodiquement son sac avant de le secouer et d'en faire tomber à nouveau un Botruc qui lui tira vivement la langue.

« Mince alors. Encore là toi ? »

Regardant vivement autour de lui, Graham rangea vite les affaires dans son sac et attrapa la bestiole dans sa main pour l'y remettre (en lui glissant quelques cloportes au passage ). « Faut pas que les moldus te voient ».

En attendant, il n'avait toujours pas son ticket. Tête baissée, le gamin sortit donc de la gare et pris la direction de la maison des Murray. Une fois devant, il toqua à la porte en priant pour qu'ils soient là. Il ne manquerait plus que ça...

Pour une première expédition, c'était pas l'idéal.

Code by Joy

C'était le début des vacances. Ester était seule chez elle, ses parents travaillant et sa sœur étant chez une amie de Poudlard, près de Londres.

La jeune fille en profita alors pour faire la grasse-matinée, puisqu'elle n'avait rien de prévu ce jour-là. Elle se réveilla, parfaitement reposée ; le soleil brillait déjà à travers les rideaux et les oiseaux chantaient dans le ciel.

Elle se leva, enfila ses chaussons et ouvris les rideaux ainsi que sa fenêtre et respira l'air frais en souriant. Elle enfila un gilet léger puis descendis les escaliers. En entrant dans la cuisine, elle trouva un mot laissé par sa mère ainsi qu'un reste de pâte à pancakes. Elle fit un grand sourire et prit un bon petit déjeuner, avec des pancakes, du jus de fruit et une tasse de céréales. Il faisait déjà assez chaud dehors, alors Ester s'installa sur la terrasse.

Elle passa sa matinée dans le jardin, à profiter du soleil rarement présent dans cette région, et de la nature verdoyante. Elle s'amusa à faire du trampoline et à jouer avec le chien de ses parents, Sweetheart, à lui lancer la baballe.

Au bout d'un certain temps, elle commença légèrement à s'ennuyer. Elle décida alors de cuisiner un peu, pour faire plaisir à ces parents quand ils rentreraient. Elle fit alors une pâte à cookies qu'elle mis de suite à cuire.

Elle monta dans sa chambre pour travailler un peu. Elle entendit à ce moment là que quelqu'un toquait à la porte d'entrée. Ester enfila rapidement une robe et descendis en vitesse. Mais quelle ne fut pas sa surprise en découvrant que la personne qui sonnait chez elle était en fait Graham Ollivander, seul. Graham était le fils d'amis de ses parents et le connaissais donc depuis la naissance de ce dernier.

« Graham ? Mais... Qu'est-ce que tu fais là ? Où sont tes parents ? » s'étonna-t-elle en regardant aux alentours.

Elle le fit entrer et s'asseoir dans la cuisine et elle lui ébouriffa les cheveux en passant.

« Tu veux boire quoi ? J'ai fais des cookies, ça te ferais plaisir ? Désolée, je suis toute seule ici, tu vas devoir me supporter, c'est moi qui vais t'aider » pouffa-t-elle.

Elle posa deux verres sur le bar de la cuisine et posa les cookies dans une assiette.

« allez, raconte-moi tout. Pourquoi es-tu là ? »

Bloqué en Irlande

“Rien n'est jamais perdu tant qu'il reste quelque chose à trouver.”

Son sac serré contre lui, le jeune anglais frissonna sous un coup de vent. Le temps lui semblait terriblement long. Et s'ils n'étaient pas là ? Comment allait-il se débrouiller ? Il devrait s'arranger avec un moldu... bon somme toute, cela ne devait pas être si complexe. Fallait demander le prochain train pour Londres logiquement. Ok.

Sauf qu'il n'avait que des noises et des gallions sur lui... Et on leur avait appris que les moldus avaient une autre monnaie. Comment elle s’appelait encore ? La livre sterling ou le dollars ? Graham n'en avait aucune idée.

Regardant autour de lui, le garçon observait les différentes bâtisses ainsi qu'un groupe d'enfants qui jouaient avec un ballon. Du football. Il avait retenu. En même temps un sport avec le mot pied dedans, c'était le pied quoi.

En attendant, le grincement de la porte attira son attention et c'est avec un sourire rassuré qu'il accueilli Ester. Souriant de plus belle à ses questions, le jeune adolescent la suivi tout en répondant. « P'pa m'a dit que j'étais assez grand pour chercher seul l'essence de ma baguette. Jusque là tout allait bien. » Oui. Il cachait juste un Botruc dans son sac qu'il sentait bouger contre sa jambe mais tout allait bien. « Mais en retournant à la gare j'ai réalisé que j'avais perdu mon billet de train. » S'asseyant à table, le serdaigle s'affala presque en profitant de se poser. Le coup de stress l'avait fatigué. « Mais bon j'ai que de l'argent sorcier sur moi. Donc voilà j'suis bloqué ici. »

Se laissant ébouriffer ses cheveux désormais courts, le jeune serdaigle lui demanda une eau plate. Il avait vraiment besoin de se désaltérer. Attrapant un cookie avec plaisir, il repris la parole dés que son amie l'y invita.

« P'pa a beaucoup de travail. Faut faire pleins de papiers, vérifier les rôles de tous les employés etc parce que papy s'en chargeait encore beaucoup. » A cette pensée, un voile de tristesse passa dans son regard et le gamin croqua dans le cookie pour se revigorer. « Délicieux » commenta t-il par la même occasion avant de reprendre. « Et comme tu sais, à cause de Flint et les autres trolls, ma baguette est cassée alors faut en refaire une. J'suis donc venu ici car il y a pas mal d'arbres avec de superbes essences... Enfin j'veux dire, du bois de qualité si tu préfères. »

Soudain, le regard du jeune Ollivander s'agrandit de stupeur alors qu'il voyait le Botruc foncer vers une étagère qui contenait des ingrédients pour les potions... dont des cafards séchés. Plongeant sa main dans son sac, Graham déglutit en réalisant qu'il avait déjà mangé tout le contenu de ce dernier.

« Enh..non... NON !!! »

Mais trop tard, déjà le bocal volait en éclat alors que le Botruc en profitait pour sauter sur le plan de travail pour en manger son contenu. Se relevant, le serdaigle alla l'attraper. Râlant, le Botruc lui tira la langue vivement en se débattant.

« Désolé... »

Penaud, il se retourna vers son amie.

Franchement. C'était pas son jour.

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La jeune fille prit un cookie et un verre de lait pour accompagner son jeune invité. Elle l'écouta tranquillement et souris.

« Je comprend hein. J'écoutais ton père et ton grand-père parler quand je ne savais pas encore marcher. Du coup je comprend un peu les termes techniques » Elle rit doucement.

A ce moment elle vit une petite bestiole qui ressemblait à une branche qui se dirigeait vers les ingrédients de potions de son père. Elle ferma les yeux au moment où les bocaux tombèrent.
Elle se précipita dès qu'elle entendit le bruit de verre. Elle ramassa ce qu'elle pouvait ramasser et prit d'autres bocaux pour les sauver. Elle soupira en voyant le sang de dragon par terre, irrécupérable. Elle déglutit : son père allait la tuer.
Elle se tourna vers Graham.

« C'est rien, ne t'inquiète pas, je vais nettoyer tout ça. Espérons que mon père sera de bonne humeur ce soir » Elle ricana.

Elle prit une éponge et ramassa le sang de dragon et tous les éléments liquides en priant pour qu'ils ne réagissent pas. C'est alors qu'un Botruc se posa devant elle et lui montra ses belles feuilles. Elle se leva alors, caressa l'une des feuilles, prit le Botruc et le posa sur la table.
Elle toussota.

« Dis-moi Graham. Pourquoi as-tu un Botruc dans ton sac ? Ils ne font pas spécialement de bons animaux de compagnie. Quoique je dis ça mais tu as les dons pour collectionner les bêtes... En attendant, mon père va être furieux si je lui dis que c'est un mignon petit Botruc qui lui a cassé tous ses bocaux. »

Voyant son air penaud, la Serdaigle le prit dans ses bras et lui embrassa le crâne. Elle le rassura alors.

« Ne sois pas désolé, ce sont des choses qui arrivent. Il y a forcément des jours où l'on est plus maladroit que d'autres. »

Elle le lâcha et alla nettoyer le sol encore jonché de verre.

Bloqué en Irlande

“Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.”

Tenant dans sa main le Botruc récalcitrant, Graham regarda les dégâts que cette petite bestiole avait fait. Il ne put s'empêcher de grimacer tandis qu'Ester essayait de le rassurer. Mouais. C'était quand même dommage. Il aurait eu une baguette sous la main (et l'âge requis (ou pas)), il aurait lancé un sort pour empêcher le bocal de s'écraser au sol. Mais là, il avait été démuni.

Monsieur premier de la classe – ou presque – avait été démuni. C'était le comble.

Bon après, son bulletin avait été son moins beau de tous les temps mais avoir passé une semaine à l'infirmerie juste avant les examens n'avait pas aidé. Puis que certains sachent qu'il avait été tabassé non plus... A vrai dire, cela lui faisait honte.

Regardant son amie frotter le sol vigoureusement tout en étant perdu dans ses pensées, Graham ne revint sur terre que lorsqu'elle l'interrogea au sujet du Botruc.

« De ? Quoi ? Ah... Ouais le Bortuc... Euh longue histoire... Disons que je suis incapable de le ramener à ses camarades sans me faire crever les yeux et que j'avais pas vu qu'il s'était accroché à l'essence de bois que j'ai récoltée... Mon père aussi va me tuer je crois... »

Enfin le tuer c'était un grand mot. Gustav n'était pas un homme de cris et de gestes. Il savait juste vous faire comprendre d'un seul regard que vous avez mal fait quelque chose. C'était suffisamment rare pour les aînés de la fratrie pour que Graham appréhende sa réaction. Il savait aussi que le père de son amie pouvait se montrer strict. Ainsi grimaça t-il à nouveau avant de s'excuser timidement.

Mais Ester était comme une grande sœur pour le jeune Ollivander et ce dernier se sentit réconforté par ses propos. Souriant légèrement, il secoua la tête comme pour se moquer de lui-même avant de reprendre la parole d'une voix douce.

« Tu as certainement raison. Et ce jour c'est aujourd'hui pour moi. La preuve, j'ai perdu mon billet de train et raté mon train et je suis bloqué ici. Tu aurais pas un moyen d'en acheter un autre ? Ou de la poudre en cheminette en stock ? Je crois que si je rentre trop tard, mes parents vont me passer un savon... »

Relâchant légèrement l'étreinte sur le Botruc, Graham le laissait un peu plus libre de ses mouvements tout en veillant à le rattraper dès que ce dernier sur le point de s'éloigner trop fortement voire même préparer une autre bêtise. Il en avait fait assez... Mais le serdaigle ne comptait pas l'abandonner pour autant.

Il apprendrait à le dompter.

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Spoiler:

La jeune fille fut attendrie par l'air attristé de son pseudo petit frère. Elle finit de nettoyer le sol et s'assit enfin pour réfléchir au problème. La poudre de cheminette serait le moyen le plus rapide pour lui de rentrer mais il fallait qu'elle trouve les réserves ; son père avait fini le bol de poudre la veille et ne l'avait pas remplie après.
De plus, les réserves étaient rangées dans un endroit inconnu d'Ester. Seul son père devait savoir où les trouver. Elle soupira et annonça au jeune garçon :

« La poudre de cheminette, c'est une bonne idée mais il faut seulement savoir où en trouver parce que je crois qu'elle est rangée quelque part dans la maison. Sinon tu peux prendre le train mais... Je ne sais pas à quelle heure tu peux en avoir. Il faudrait voir. Tu choisis quel moyen tu veux utiliser mais choisi vite car il commence déjà à être tard. »

Ester se leva et ramena les verres vides à la cuisine puis pris le pot de poudre de cheminette pour voir si on ne pouvait pas en avoir seulement une dernière poignée. Elle pouffa et reposa le pot.

« Bon définitivement il va falloir chercher cette poudre ! Reste là, je reviens, je vais voir dans le bureau de papa »

La jeune blondinette monta les marches quatre à quatre avant d'ouvrir la porte du bureau. Elle culpabilisait un peu parce qu'elle savait parfaitement que ce dernier ne serait pas ravi de cette petite escapade dans son espace privé. Mais elle avait une bonne raison, n'est-ce pas ? Elle ouvrit alors les tiroirs, fouillant un peu pour voir si elle ne pouvait pas trouver ce qui ressemblait à de la poudre.

Au bout d'une dizaine de minutes de recherche, elle soupirait. Elle n'avait rien trouvé ! Pourtant son père n'avait jamais été très doué pour les parties de cache-cache. Elle fronça les sourcils et pris le téléphone sur le bureau. Peut-être que son père serait disposé à l'aider. Elle le reposa enfin, après quelques instants. Elle savait parfaitement que son père préférerait qu'elle attende son retour pour renvoyer Graham chez lui ; malheureusement il rentrerait tard et Graham se ferait enguirlander pour être rentré trop tard.

Elle descendit alors rapidement et demanda de l'aide à Graham, sachant pertinemment qu'elle mettrait trop de temps à chercher toute seule. Il fallait faire vite en espérant trouver de la poudre rapidement. Sinon il faudrait trouver le moyen de s'en procurer autrement !

Bloqué en Irlande

“La trahison n'est qu'un mot inventé par les hommes pour confondre leurs frères qui ne pensent pas de la même façon qu'eux.”

Il avait échoué. Ce n'était certes pas si grave mais Graham était déçu de ne pas avoir su réussir brillamment cette journée. Cette première journée en solitaire. Il avait certes ramené une essence de bois mais il avait aussi ramené un Botruc. Puis il avait perdu son billet de train. Pour un élève aussi attentif et sérieux que lui, c'était un choc.

Déjà son bulletin n'avait pas été si lumineux. Par chance, personne n'avait commenté l'épisode. Tout le monde connaissait les raisons mais tout le monde se taisait. De toute façon, Graham ne voulait plus parler de Flint & sa clique. A chaque fois qu'il sortait sur le chemin de traverse, il avait peur de les croiser. Et lorsqu'il croisait un comparse serpentard, il baissait la tête. Seul Fred ne l'effrayait pas. Alors entendre sa désormais soeur se plaindre de sa condition de gryffondor, cela l'agaçait. Comment pouvait t-elle vouloir être chez les serpents ? Comment ?
Cette maison était sinistre.

D'ailleurs Graham se demandait ce que Fred y faisait.

Secouant la tête en revenant à la réalité quand son amie revint, Graham ne put s'empêcher de poser LA question qui fâchait tout en la suivant pour chercher la poudre de cheminette.

« Tiens. Tu sais la nouvelle pour Gildas ? »

Si elle répondait oui, Graham accuserait le coup définitivement. Être les derniers au courant en tant que frères alors que lui les avait mis en priorité ? C'était lâche.
Serpentesque.

Mais si Ester n'était pas au courant alors il serait mal à l'aise d'avoir lancé le sujet.
Mais elle savait.

Elle aussi.

Grimace. Mine sombre.

Il avait plus tellement envie de rentrer soudainement.

« Cela saoule. » lâcha t-il crûment, sachant qu'il pouvait se confier à son amie. « Tout le monde semble au courant pour elle et nous on a été les derniers. Suis-je un si mauvais frère pour ne pas me faire confiance hein ? »

Détournant le regard, Graham parcouru les abords de l'âtre de la cheminée sans vraiment chercher. Il n'avait pas la tête à ça. Il ne l'avait plus en tout cas.

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Spoiler:

La question de Graham surprit la jeune femme qui marqua un arrêt infime. Elle du bien évidemment répondre à l'affirmative : elle savait que Gildas était désormais Mia. Depuis un certain temps d'ailleurs ! Ester avait été l'une des premières à être au courant, voyant bien le mal-être du jeune garçon. Elle avait donc été là pour le rassurer et l'avais soutenue tout au long de sa démarche.

La blondinette se tourna vers son ami et passa sa main dans ses cheveux.

« Tu es un frère formidable ! Mais ce n'est pas quelque chose de facile à annoncer. Mia avait tellement peur de ta réaction... Pourtant elle mourrait d'envie de vous le dire à tous ! »

Elle était un peu désolée de l'air contrit de son frère de cœur. Elle essayait d'insister sur la féminité de sa nouvelle sœur mais il était vrai que même pour elle c'était compliqué, elle n'était pas encore habituée. A Poudlard, au début elle ne faisait pas de gaffe et l'appelait encore Gildas mais à la fin de l'année, alors que personne ne le savais encore, elle commençait à s'habituer à appeler celle qui était avant Gildas Mia, le prénom qu'elle avait choisi. Elle avait plusieurs fois manquer faire des bourdes mais avais toujours pu se rattraper facilement.

La jeune fille prit l'épaule du jeune homme et le rassura :

« Ne t'inquiète pas Graham, tu n'es pas du tout en cause. Bientôt je dois aller faire du shopping avec elle et dis-toi que maintenant, vous êtes tous au courant et elle sera enfin heureuse. Tu ne crois pas ? »

Elle essaya de lui soutirer un petit sourire et quand ce fut fait, elle l'emmena chercher la poudre. Mais il ne semblait pas motivé.

« Tu veux que j'appelle tes parents ? Tu peux rester dormir si tu veux ».

Bloqué en Irlande

“L'homme veut voir. La curiosité dynamise l'esprit humain.”

Ester était vraiment comme une grande sœur pour lui. Il comprenait pourquoi en sentant la main de la jeune fille dans ses cheveux. Un pâle sourire se fraya un chemin sur ses lèvres : elle avait raison... Faire un coming out n'était pas chose aisée. Il pouvait le comprendre. Après tout, il avait pris bien plus de temps que sa sœur à ce niveau. Bien plus longtemps...

Pouvait t-il encore lui en vouloir après cela ? Difficilement. Surtout avec les propos d'Ester pour le rassurer. A vrai dire, même maintenant il se sentait incapable d'avouer son homosexualité à la jeune fille alors pouvait t-il en vouloir à Mia ? Pas qu'il ne fasse pas confiance à sa condisciple mais simplement que les mots ne sortaient pas. Ils ne voulaient pas. Ils étaient coincés au fond de lui.

Il se contenta d'un léger sourire amical envers son amie avant de se mettre à réfléchir à la proposition de son amie. Dormir ici ? Cela pouvait être cool. Après tout, ils ne s'étaient plus vus depuis un bout de temps et à vrai dire il n'avait jamais logé seul sur place. Il hocha donc la tête positivement après un intense moment de réflexion.

« Avec plaisir. Mais ...on a pas le téléphone... Donc faudra envoyer un hibou. Et je veux bien dormir ici oui... Cela fera bizarre sans Grim et..Gil...Mia...mais bon c'est avec grand plaisir ! »

Il avait récupéré sa voix (et son sourire). Choses taquines de la vie qui prenaient la fuite sous l'appréhension et les remords. En attendant, il avait soif et il alla donc se servir un verre d'eau avant de se saisir de l'espèce de plume moldue que la serdaigle lui tendit. Un bic. Il avait retenu le mot. Il inscrivit rapidement un mot à l'attention de sa famille avant de la tendre à la jeune fille pour qu'elle effectue l'envoi du courrier.

Dehors, le soleil brillait encore mais il commençait à baisser peu à peu. Les parents d'Ester ne devraient plus tarder. Graham les appréciait. Ils étaient toujours sympathiques et avaient d'énormes connaissances diverses et variées sur la magie. Les potions surtout. Bon...après il préférait personnellement les arts de la Divination mais il restait curieux et ouvert à tout savoir.

Si ça ne tenait qu'à lui, il ferait sans doute quelques études poussées après Poudlard... mais d'un autre côté, si son père lui laissait une succursale alors il y travaillerait avec honneur. Et qui sait, il ferait sans doute ses baguettes runiques ! Il pourrait peut être demander aux parents d'Ester s'ils possédait des ouvrages sur les runes... On sait jamais... Les bibliothèques sorcières recelaient souvent de curieux ouvrages. Qui sait ce qu'il pourrait y trouver...

Code by Joy

Lorsque Graham accepta son invitation, accompagnée silencieusement de son soutien, Ester sourit. Elle alla alors lui chercher un stylo bic et un morceau de papier afin qu'il y inscrive un petit mot à l'intention de ses parents. Il était vrai que le couple Ollivander était assez réticent à toute la technologie moldue, malgré leurs relations avec les parents Murray. Il coulait donc de source qu'ils ne possédaient pas le téléphone.

Quand le mot fut écrit, elle partit dans le jardin, laissant Graham seul un instant dans la pièce. Dans le jardin, elle fut surprise par la brise qui tombait ce soir-là. Elle frissonna et se frotta le bras pour le réchauffer doucement. En entrant dans la maisonnette où habitaient les chouettes et hiboux de la maison, elle poussa un petit sifflement. Une jolie chouette la rejoignis et se posa à ses côtés. Ester attacha le papier à sa patte et lui flatta le bec affectueusement.

« Tu dois aller chez les Ollivander. Tu as bien compris ? Apporte leur ce mot de la part de Graham et apporte-moi leur réponse »

Et elle l'envoya donc. Elle fit alors demi-tour.

Quand elle rentra dans la maison, Graham n'avait pas bougé mais semblait pensif, comme très loin d'ici. Elle claqua dans ses doigts et s'excusa de lui avoir fait peur quand il eu sursauté.

La jeune fille se dirigea alors vers la cuisine et attira Graham avec elle. Elle lui expliqua que ses parents rentraient bientôt et qu'il fallait qu'elle cuisine. Elle lui proposa donc de préparer le dîner avec elle, puisque ses parents rentreraient dans 1/2heure environ.

Ainsi, pendant le temps qui leur restait tous les deux, ils préparèrent le repas et dressèrent la table pour que tout soit prêt lorsque le couple rentrerait. Le couple Murray était un exemple pour la jeune et future femme : ils s'aimaient depuis des années et ils faisaient tout ensemble. Ils étaient un modèle à suivre ! Il est vrai que Ester n'avait pas beaucoup d'expérience au niveau amoureux. Son histoire avec Charlie, au cours de l'année précédente avait été complètement différente que ces petits flirts auxquels elle avait pu assister. Elles se tournaient autour et puis... Jamais la blonde n'aurait imaginé avoir des tendances gay ! Et puis était-elle réellement gay ? Ou bien aimait-elle aussi les garçons ? Elle restait songeuse un instant, pensant à Charlie, dont elle n'avait pas de nouvelles. Cette dernière avait passé ses ASPICs et travaillerait à Poudlard l'an prochain. Mais qu'en serait-il de leur histoire ?

La jeune fille reprit pied dans la réalité lorsqu'elle se coupa.

« Merde... ! »

Elle prit son doigt dans la bouche et le passa sous l'eau. A ce moment là, ses parents rentrèrent.

Bloqué en Irlande

“Les amis : une famille dont on a choisi les membres.”

Graham suivi le hibou du regard depuis l'intérieur. Il avait toujours aimé les regarder s'envoler et disparaître à l'horizon. Horizon où le soleil commençait à décliner. Le jeune adolescent bailla légèrement. La fatigue commençait à se faire ressentir. Il se demanda un instant ce que son père penserait de son séjour chez les Murray et de la perte de son billet de train. Allait t-il penser qu'il était trop jeune pour oeuvrer seul ? Difficile à dire. Tout était difficile à dire de toute façon.

Ce qui était sûr, c'est qu'il avait retrouvé une essence de bois et qu'il pourrait la travailler avec son père durant le reste des vacances. Cela n'allait pas être de tout repos mais ce serait un accomplissement n'est-ce pas ? Une première baguette de sa main, ou presque. Son grand père serait fier.

Il lui manquait. Lui qui avait de nombreux conseils et de nombreuses histoires. Lui qui veillait toujours sur eux.

Il n'aura jamais su qu'il était homosexuel.

Etait-ce vraiment grave après tout ?

Certainement pas. Mais pour Graham, cela avait son importance.

Un bruit. Graham sursauta légèrement en s’apercevant qu'il s'était perdu dans ses pensées. Sourire timide, le jeune serdaigle accompagna son amie jusque la cuisine.

« Euh je veux bien aider mais j'ai jamais vraiment cuisiner... » sa mère ou sa grand mère s'en chargeait toujours. Puis la magie aidait pas mal aussi.

Mais bon avec des explications claires et précises de son amie, le jeune homme s'en sorti et il était en train de mettre la table lorsque les Murray arrivèrent.

« Bonjour ! » claironna le jeune Ollivander.

Surpris de sa présence, les Murray n'en demeuraient pas excessivement gentils et Graham était en train de leur expliquer son épopée lorsque son amie refit surface, un de ses doigts enroulé dans un pansement. Regard interrogateur, le serdaigle ne dit rien. Il se contenta d'aller l'aider à prendre le restant des plats dans la cuisine.

C'est que maintenant qu'il y pensait, il avait faim.
La vie au grand air, ça creuse.

Code by Joy

Son doigt enroulé dans un pansement, Ester rejoignis Graham et ses parents dans l'entrée afin de saluer ces derniers. Elle les installa autour de la table et ramena les plats, accompagnée de son ami.

Durant le repas, les deux adolescents expliquèrent leur après-midi et les « galère » du plus jeune des deux. Ester pensa alors à demander à son père :

« Au fait papa ! On aurait eu besoin de poudre de cheminette mais malheureusement, il n'y en avait plus. Mais je ne sais pas où sont les réserves. Tu pourrais me le dire ? Pour les prochaines fois, au cas où »

Le paternel de la famille Murray acquiesça et lui promis de remplir le pot de poudre et de lui montrer les réserves.

A la fin du repas, toute la famille était épuisée. Alors la blondinette décida de faire le lit de Graham. Elle prit alors un oreiller et une couette et les amena sur le palier de l'étage. Elle se demanda alors où voudrait dormir le jeune Graham. Préférait-il dormir sur un matelas dans sa chambre ou dans la chambre de Kathelyn ? Elle posa le tout sur son lit et alla trouver le jeune garçon. Tout dépendrait de lui, après tout !

Elle lui demanda donc.

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