17h45. Les cours sont finis pour aujourd'hui, place aux heures de détente.

Qui dit détente, dit calme, sérénité, ou encore, repos. Et, ces trois éléments, miss McCandless comptait bien les obtenir l'espace d'une soirée sans prise de tête. Coûte que coûte. Par n'importe quel moyen.
C'est une envie légitime, ne pensez-vous pas ? Toute la journée, du lever au coucher, on la colle, l'interpelle, la complimente, la drague... On veut capter l'attention de Magnolia McCandless, la fille discrète qui, à son plus grand malheur, ne peut faire un pas hors de ses appartements sans être remarquée. Ne mérite-t-elle pas, comme tout le monde, un minimum d'intimité ? Les populaires aussi ont droit à une vie privée. Surtout les populaires qui ne voulaient pas en être !

Ainsi donc la retrouve-t-on là, allongée sur l'un des canapés de cuirs proposés par la salle commune de la maison Serpentard. Feuilletant la dernière édition de la Gazette du Sorcier. Se coupant de son environnement.
Elle est tranquillement isolée dans sa bulle, ignorant d'un niveau royal quiconque susceptible de la déranger.
Du moins...

La jeune femme n'a aucunement besoin de relever les yeux pour constater ce fait : elle est épiée. Désagréablement fixée du regard. Elle le sent et, vous vous en doutez, l'agace tout particulièrement. Se demandant déjà ce qu'on lui veut, encore.

D'un naturel, certes, calme, la McCandless connaît, tout de même, une certaine limite. Cette limite s'effritant lentement, réellement perturbée par cette impression d'être ciblée par un intense regard braqué sur elle.
Un long soupir s'extirpant de ses lèvres, l'étudiante fronce les sourcils, plaquant contre son buste le quotidien entre ses mains afin de libérer son champ de vision et, ainsi, lancer un regard réprobateur au propriétaire des yeux ne l'ayant pas quitté depuis un moment.

Ce qui se voulait un regard revolver se crispe, rapidement, en un air hagard.

Fixant donc, durant plusieurs minutes et de la tête aux pieds, la silhouette lui faisant face, la Serpentard finit par se ressaisir, massant d'une main lasse sa nuque en demandant de son habituel ton morne :
« Que me voulez vous, encore, madame Nott ? »

Nott. Aylen Nott. Élève de seize ans en sixième année chez les Serpentard. Voilà l'identité du stalker.
Pourquoi vouvoyer une adolescente, diriez-vous ? D'autant plus si cette adolescente s'avère de deux ans votre cadette ! Eh bien... La réponse est simple : il y a, de cela, encore quelques mois, Aylen Nott étaient, pour tous, Madame Nott. Professeur de métamorphose, alors âgée de 28 ans.