Prends-garde à mon épée

“Il y a des choses de l’enfance que seule l’enfance connaît.”

Dimanche 11 mars 2018

Ils avaient perdu Lexie. Il avait retrouvé ses frères et Albus. La vie était tellement étrange.
Elle vous arrachait le cœur et puis vous le regreffait. Cela dépassait l'entendement. Mais en attendant, Niklaus se sentait revivre.

Il était tombé. Comme jamais. Découvrant la saveur âcre de la mort. Le fait qu'elle existait pour de vrai. Il le savait mais il n'avait jamais réalisé concrètement ce que cela représentait. Et puis, c'était parti presque comme c'était venu. Certes il y pensait encore et cela lui fichait les boules (il ne savait pas comment décrire ce qu'il ressentait dans ces moments). Cependant, le retour de ses frères et d'Albus étaient tellement réconfortants, qu'il parvenait à ne plus songer à tout ça. Il songeait juste à la fin de l'année qui allait finir par arriver mais qui semblait bien trop loin. En attendant, il savourait ce sentiment de bien-être.

En haut de la tour d'astronomie, il se sentait fort et libre. Il observait le parc au loin et le lac. Dehors, la pluie tombait drue comme pour leur annoncer que c'était pas encore le printemps. Pour ça, l'Allemagne lui manquait, le temps y était tout de même plus clément. Les paysages y étaient aussi beaux voire plus beaux... Et les repas y étaient meilleurs !

En parlant de repas, le gamin attrapa un donut un rien écrasé dans son sac. Le jeune Dubois savoura ce dernier avant de se poser dans un coin de la tour d'astronomie et de sortir son livre d'Histoire de la Magie. Il fallait qu'il réussisse son année absolument s'il voulait faire son tournoi de quidditch. Mais il n'y comprenait rien. Il essayait bien de se concentrer sur les lignes mais tout lui semblait si flou et si ennuyeux. Se levant, livre à la main, le jeune gryffondor soupira.

« Merlin fut un des plus grands sorciers de tous les temps. Il est connu des sorciers mais aussi des moldus. Il fut le conseillé du roi Arthur. »

Le roi Arthur... Niklaus aimait ses histoires, que les moldus pensaient être des légendes. Lâchant son livre qui tomba lourdement au sol, le jeune gryffondor sorti sa baguette.

« Achte ! Excalibur ist mein schwert und wie das schwert gryffondor, er wird gegen dich angehen! Ohé, missetäääter gemein ! »*

Bondissant contre des ennemis invisibles, le jeune gryffondor - uniquement habillé d'un jeans et d'un t-shirt sur lequel les Bizarr'sisters étaient en plein morceau – y mettait tout son cœur.

« Sie werden mich nicht haben! Ich bin der große Arthur Pendragon und ich werde über ganz Großbritannien herrschen! Sie haben nur im Gut stattzufinden! Hiyaaa! »*

Mieux valait que personne ne le voit affronter des ennemis invisibles, sinon sa réputation serait ruinée.

* Désolé c'est de l'allemand de traduction mais bon...on comprends l'idée...

Spoiler:

Niklaus brandissait son épée, prêt à pourfendre le troll qu'il combattait. Il esquiva d'un petit bond et tendit son arme pour le trancher en deux quand soudain tout s’effaça brusquement tandis qu'une voix qu'il connaissait bien se fit entendre derrière lui.

*Oh non pas lui...*

Rangeant sa baguette précipitamment, Niklaus pris un air innocent, espérant que le serdaigle ne l'avait pas vu combattre un monstre invisible... Sinon bonjour la réputation de guignol qu'il allait se faire... En plus il prétendait attendre Albus... La blague. Rigolant froidement, le regard du gryffondor se posa sur son désormais ennemi quasi juré. Il se repris néanmoins assez vite pour lui répondre d'une voix glaciale.

« Si ça m'dérange. Tu me déranges et tu le sais très bien. Et je t'avais demandé de ne plus m'adresser la parole. Il me semblait que tu serais capable de respecter de simples consignes... Mais bon. Évidemment que non. »

Et il attendait Albus ? Non mais la blague ! Pour la peine, Niklaus était jaloux et limite en colère. Comment son ami pouvait-il fréquenter cet intello de première ? Ce monsieur je-sais-tout ? Ce...ce raté ! En plus ce débiné lui avait envoyé une lettre d'excuses ! Non mais...Il se prenait pour qui hein ? C'était des actes qu'il fallait ! Pas des excuses ! Comme dirait Klaus et papa Dubois... En attendant, Robbie n'eut pas le temps de répondre car une ombre venait déjà de pénétrer dans la tour... Et c'était bien Albus... Pour le coup, Niklaus était stoïque.

« Al... Ouais moi non plus j'm'attendais pas à te voir ici... Drôle d'endroit pour un rendez-vous... Mais bon Robbie et ses idées... »

Jetant un regard entendu au serdaigle, le jeune Dubois se renfrogna. Allant rassembler ses affaires, il regarda ses deux camarades d'un air entendu et très très boudeur.

« Enfin je vais pas vous déranger hein ! J'ai bien compris que vous aviez des choses à faire en tête à tête. » Petit clin d’œil à Albus pour essayer de ne pas se le mettre à dos. « Enfin Al', méfie-toi hein on sait jamais ce qu'il te ferait ce Newton... Faut admettre que c'est curieux comme endroit pour donner un rendez-vous. Il est peut-être amoureux ahahah ! ». C'était méchant, c'était gratuit. C'était du Niklaus côté pile tout craché.