Molly venait de se confier à sa sœur de cœur China, cette dernière l'avait écoutée jusqu'au bout sans l'interrompre. Décidément Molly l'aimait beaucoup et son sentiment envers la rousse ne changera jamais quoi qu'il arrive. Sans attendre plus longtemps, sa cadette l'a pris dans les bras. De cette action Molly comprit que malgré tout ce qui pourrait lui arriver de bien ou de mal, elle ne serait jamais seule. Elle écouta ensuite les paroles de la Gryffondor, ces paroles semblaient très claires pour Momo. Le temps ne se remontait pas facilement et il fallait aller de l'avant. L'évocation de la vie comme un jeu eut pour effet de faire sourire Molly.

D'un côté, China n'avait pas tord, il fallait donc le vivre ce jeu et jusqu'au bout raison pour laquelle la petite Gryffondor se calma un peu et articula quelques mots :

« Tu as raison. » dit-elle en essuyant quelques larmes. « Tu veux bien me le faire découvrir ce jeu ? Dis-moi ce que je peux faire pour penser à autres choses, pour m'amuser sans tenir compte de ce que pense mon père. Que ferais-tu à ma place ? »

Voilà comment la séance de réconfort se transforma rapidement en une séance de conseille et d'amusement. Molly espérait que son amie aurait plein de conseil et d'idée pour qu'elle puisse voir les choses autrement. De plus, elle espérait également que China prendrait le reste de la journée voir le week-end à lui faire découvrir sa façon d'être et sa façon de vivre. Peut-être pourrait-elle lui redonner goût à son ancienne vie. Qui sais ? Molly retournerait peut-être légèrement dans l'enfance grâce à elle quitte à s'attirer les foudres de son père. Aujourd'hui, au point où elle en était, elle n'en avait plus rien à foutre de celui-ci et de ce qu'il pourrait penser d'elle.

Molly était très contente d'être en la présence de son amie China. Comme dit précèdement, elle était comme sa deuxième sœur au château. Et le fait de l'avoir avec elle en cet instant précis, la rendait très heureuse. Tellement que par simple réflexe, Molly ne put s'empêcher de serrer son amie fort dans ses bras en signe d'affection. Câlin que la Gryffondor s'empressa d'accepter et d'y répondre. La préfète ne put s'empêcher de sourire et de rire lorsque son amie fit leur petit serment de petite fille comme à l'époque.

« Tu ne changeras jamais » fit Molly en souriant. Elle écouta par la suite attentivement China lui expliquer que le « fameux » jeu commencer par de la confiance. La Rouge et Or sembla quelque peut intriguer, mais elle écouta sa jeune amie poursuivre. Alors elle voulait vraiment parler d'amour ? Et bien sans plus attendre Molly se laissa convaincre par la rousse et s'empressa de se confier, car après tout elle la connaissait, jamais elle ne révélerait à qui que se soit ce qui s'était passé dans cette pièce ce soir. Mais avant de commencer, la Gryffondor chipa une dragée surprise de Bertie Crochu du paquet de China et s'empressa de le manger. Rien qu'à la grimace que faisait Molly, on savait qu'elle était tombée sur un parfum pas très comestible. Sans attendre Molly débuta son récit :

« Et bien maintenant que tu en parles, il y a bien un garçon qui m’intéresse oui. Il est à Serdaigle et s'appelle Aymeric Vance tu as peut-être entendu parler de lui non ? Il est beau, magnifique et intelligent et ses cheveux, ils sont magnifiques. Mais jamais je n'oserai aller lui parler surtout qu'il est très populaire donc tu imagines ? Mais promets-moi que tu ne le diras pas, même Dominique n'est pas au courant et je n'ai pas envie qu'elle le sache tu comprends ? Imagine ce qu'elle serait capable de faire juste un instant. Et toi ? Tu as quelqu'un en vue ? Comment se passe les cours tu t'en sors ? Tu sais que si tu as un souci tu peux venir me voir. »

Molly commençait à se détendre. Décidément le jeu de China commençait à faire ses effets tellement qu'elle en avait presque oublié son père, son poste de préfète de Gryffondor, ses BUSEs et pratiquement tout le reste. La soirée avait plutôt bien commencé, les deux jeunes filles rigoler, manger et discuter de tout et de rien. La conversation dévia rapidement sur les garçons. La Gryffondor raconta à son amie son coup de cœur pour le magnifique et jeune Aymeric Vance. Elle lui fit promettre de ne rien dire, elle fut surprise que son amie le prît au pied de la lettre, car au fond jamais elle ne lui ferait le moindre mal même si elle caftait par mégarde. Cependant, elle aimerait bien que ce qu'elle venait de dire reste pour le moment entre-elle et rien qu'entre-elle.

Ensuite ce fut le tour de China de se confier. Enfin elle le fit juste après avoir promis à la Rouge et Or de ne pas lui piquer son cher et tendre. Molly l'écouta attentivement et elle ne la coupa pas, car après tout la jeune Gryffondor elle l'avait écouté. Elle écouta donc son amie exposer sa crainte, une crainte qu'elle comprenait tout à fait. La Préfète comprenait tout à fait ses sentiments puisqu'elle ressentait exactement la même chose à l'égard du bel Aymeric de Serdaigle. C'est alors qu'elle se décida enfin à lui révéler l'identité de ce fameux Don Juan. Mais lorsqu'elle entendit son nom, Molly ne put s'empêcher de faire les grands yeux, son cerveau venait de planter avait-elle bien entendu ?

« Tu veux dire Fred, Fred Weasley mon cousin ? Tu es sérieuse ? Ne m'en veut pas, je ne m'attendais pas à cette déclaration. Je ne pense pas qu'il soit un de ces garçons à faire des paris stupides. Crois-moi c'est mon cousin et je le connais. Tu lui en as pas parlé je suppose ? Je suis mal placée pour te conseiller, mais je serais toi j'irais lui dire ou alors je peux peut-être t'aider ? Si tu veux je peux partir en éclaireur et essayer de savoir ce qu'il pense et ressent pour toi ? Et là, je sais ce que tu vas me dire, et toi Molly pourquoi ne vas-tu pas te déclarer auprès de Aym' et bien parce que je ne sais pas pourquoi mais j'ai très peur, peur qu'il ne ressente pas la même chose. Donc je te comprendrais si tu refuses mon aide, ça te ferait peut-être peur de savoir la vérité ? »

Molly était encore sous le choc suite à la révélation de China, elle s'était attendue à tout, mais pas à entendre cela. En effet, la petite China venait d'avouer à Molly qu'elle était tombée amoureuse d'un garçon et par n'importe lequel puisqu'il s'agissait de Fred Weasley son cousin. Cousin qu'elle connaissait depuis son enfance, cousin qui n'arrêtait pas de lui en faire voir de toutes les couleurs, mais qu'elle adorait. Elle était tout d'abord assez réticente mais après avoir pesé le pour et le contre, Molly n'était pas totalement contre cette relation. C'est pour cette raison qu'en bonne sœur de cœur, elle lui avait proposé son aide. Enfin le mot « aide » était un bien grand mot puisqu'elle-même n'était pas une spécialiste des relations amoureuses. C'est à cet instant précis que la Préfète regretta la présence de sa cousine Dominique, elle s'était une pro et elle s'y connaissait beaucoup. Mais elle n'était pas là, raison pour laquelle elle devait donc se débrouiller toute seule.

Pendant ce temps, elle écouta attentivement et calmement la quatrième année. À l'entendre, elle n'avait encore rien entrepris avec lui et elle n'était pas encore prête à le faire. De plus, elle ne voulait pas que Molly ne parte en éclaireur. Elle dévia momentanément la conversation sur le bel Aymeric pour ensuite reparler de Freddy. Molly fut par la suite surprise des propos de son amie envers son cousin. Bon d'un côté, elle n'avait peut-être pas tort. De plus, il faut bien l'avouer que Molly ne passait pas beaucoup de temps avec celui-ci et elle préférait l'éviter lui et ses mauvaises blagues. De ce fait, China était plus à même de le connaître et ce bien plus qu'elle puisqu'il n'avait pas le même comportement pendant les vacances au Terrier avec elle. La Gryffondor ne dit pour le moment rien et laissa terminer son amie tout en ayant déjà quelques idées en tête. La pauvre, elle ne savait pas quoi faire. Molly non plus pour le moment, mais dans un élan de compassion, Molly prit à nouveau China dans les bras. Elle desserra progressivement son étreinte est cet à cet instant que China lui demanda vraiment son aide. Molly prit donc la parole :

« Ecoute, je ne suis pas la mieux placée pour t'aider, mais je vais tout de même essayer. Ce qu'il serait le mieux selon moi est que tu es une petite discussion avec lui et une VRAIE discussion. J'entends bien par-là que vous devrez parler sérieusement. S'il faut j'éloignerai Louis, je sais qu'ils passent beaucoup de temps ensemble, mais j'arriverai bien à le retenir en salle commune si tu vois ce que je veux dire » Molly faisait à cet instant référence à son poste de Préfète. Elle reprit ensuite la parole : « Mais avant, j'aimerais en savoir plus, son comportement avec toi par exemple et vice-versa. Tu le connais mieux que moi sur ce coup-là puisque je ne traîne pas beaucoup avec lui et surtout qu'il n'a pas le même comportement avec nous. Dis-moi ce que tu avais comme idée par la tête pour l'approchait et pourquoi pas le lui dire. Peut-être qu'à partir de là je pourrais plus t'aider.»

Elle s'arrêta pour le moment-là. Mais elle était sûre d'une chose c'est qu'elle allait avoir tout de même une petite discussion avec son cousin même si son amie n'était pas d'accord. Elle ne lui en fit donc pas part.

Molly était encore très surprise de la révélation de sa petite sœur de cœur, cependant, elle décida de passer outre de ce qu'elle pensait afin de pouvoir l'aider. C'est pourquoi, elle lui avait dit de parler sérieusement avec lui, seul à seul, et surtout sans Louis ! Pour cela, Molly avait déjà une petite idée en tête, mais elle ne fit pas par de son idée à sa cadette. Dans la foulée, elle lui demanda un peu plus de renseignements sur sa relation avec Freddy, comme elle s'en doutait, l’amitié que ces deux-là éprouvaient l'un pour l'autre allait être sérieusement impactée. La Préfète s'en mordit d'ailleurs les lèvres. Il fallait absolument qu'elle ait une discussion avec son cher cousin à ce sujet, car après tout, elle ne voulait pas que son amie en souffre. Il fallait qu'elle lui en parle et ce même si en ce moment, la rousse préférait l'éviter. Mais dans cette situation, elle y était bien obligée, par ailleurs, elle souhaitait des explications ! On ne drague pas quelqu'un sans raison et puis, c'est un Weasley! Sa famille avait beaucoup d'honneur, et il ne fallait surtout pas que ce chenapan foute tout en l'air pour une simple partie de plaisir, pour de la rigolade !

Molly prenait cette histoire très au sérieux, le fait que China ne soit pas indifférente à celui-ci l'embêtait sérieusement. Elle ne voulait pas que son cousin joue avec le cœur de la Gryffondor car après tout, jouer avec le cœur des gens ça ne se fait pas ! Surtout dans sa famille. Elle allait lui remonter les bretelles au oui, il fallait qu'il s'attende au pire. S'il n'avait pas vu la Rouge et Or énerver jusque là, il allait s'en mordre les doigts. La Préfète posa instinctivement ses mains sur celle de China, en signe de compassion et elle ne dit rien. Elle n'allait quand même pas lui dire qu'elle allait en parler à Fred tout de même, sachant qu'elle était certaine d'une chose : qu'elle ferait tout pour l'empêcher. De ce fait, elle tenta de changer de « sujet » en parlant de sa propre vie sentimentale car elle aussi avait besoin de quelques conseils.

« Tu as intérêt à aller lui parler, jure-le-moi. » dit-elle à China le sourire aux lèvres. « Bon, j'ai besoin de conseil à présent ! Je ne sais pas quoi faire avec Aymeric, tu sais celui qui est dans ma classe chez les Serdaigle. Je craque trop pour lui, mais je n'ose pas le lui dire, tu imagines si ce n'est pas réciproque ? » demanda-t-elle de très bonne humeur. Elle était de plus en plus bien, comme quoi, discuter avec son entourage lui faisait beaucoup de bien.