Les vacances avaient été cool. Le froid pas si mordant. Le retour à Poudlard, normal. La vie suivait son cours. Ces derniers avaient d'ailleurs repris. Et c'est dans une journée qui se devait d'être banale que la catastrophe arriva. Oui catastrophe. Non pas d'ongle cassé, pas de vêtements disparus, pas de cheveux perdus. Pire. Avoir le nez bouché, se moucher toute la journée, parler du nez, respirer par la bouche -ce qui assèche forcément la gorge et augmente considérablement la consommation de pastilles miel/citron- et avoir le nez rouge, on ne peut décemment pas qualifier ça de promenade de santé. Non. Ce devait être le parcourt du combattant. Au minimum. Le tout ponctué d'éternuement. Que dit-elle, de sternutation. Parce que oui, quand Jordan est malade, plutôt que de se soigner tout de suite, elle attend une journée pour voir si ça passe. Et pendant cette journée, elle étudie toutes -vraiment toutes- les maladies qui peuvent découler de ses symptômes. Après ça elle fait le tri, des pronostiques et même parfois des paris. Parce que c'est marrant. Bien sûr que si la demoiselle gagne, elle a le droit à un caprice. On dit merci papa chéri pour cette mauvaise habitude.

C'est donc dans ce piètre état d'esprit -depuis le début de l'hiver elle y avait échappé !- que Jordan se rendit à l'infirmerie. Presque la mort dans l'âme. Elle détestait le goût des potions médicales. Mais objectivement, qui aimait vraiment ? Personne.

Une fois le premier étage atteint, la porte de l'infirmerie passée, l'infirmier repéré, elle s'accorda le droit de soupirer. De joie ? La rousse ne savait pas trop elle-même.

« Bonjour monsieur. J'ai un petit problème de… rhume je dirais. » Oui c'est la conclusion à laquelle elle est arrivée. En même temps, celle-là elle était facile. Le tout dit avec le nez bouché qui transforme inévitablement les 'm' en 'b'. Charmant. Et forcément la demoiselle n'avait pas pensé à prendre de médicaments pendant qu'elle se trouvait chez elle. À quoi bon. Ça aurait été trop facile. Quelle idiote. Se sermonner mentalement lui arrivait de temps en temps. Rarement.

Le pire était qu'à force de se moucher elle avait le nez irrité, les larmes au bord des yeux et une allure de déterrée. Une horreur. « J'ai besoin de quelque chose. » Elle retint le vite qui menaçait de sortir. Tout ce qu'il voulait du moment que ça lui rendait son nez en parfait état de marche.