Le commencement d’une nouvelle année était toujours plein de perspectives, de défis et de potentiels à développer. Elle n’avait pas encore pu étudier les plus jeunes avec attention mais la présence de la sœur de Kinsella, qui devait intégrer l’école à la rentrée, était prometteur si elle était du même niveau que sa sœur. Mais pour le moment, elle en était seulement à voir comment évaluer les performances et il n’y avait pas encore grand-chose pour l’instant. Elle pensait à faire un test sur la maîtrise de la magie et sur la concentration pour les plus jeunes en se demandant ce que Mikaella en ferait quand elle entendit frapper à la porte.

« Entrez ! »

Quand elle apprit que Arya l’attendait dans le petit salon, un sourire naquit sur ses lèvres. La jeune femme lui avait manqué. Elle avait passé beaucoup de temps avec Olivia et sa nouvelle famille cet été, ce qui était normal, mais Amelia avait toujours eu un sentiment maternel à l’égard de la jeune femme et l’idée qu’elle ait perdu de l’importance pour elle lui était difficile. Elle était donc tout particulièrement contenté de cette visite surprise. Si Arya prenait la peine de venir la voir, seul et sans la présence des autres femmes de sa génération, c'était probablement qu'elle avait cette envie de passer du temps seule avec elle.

« Merci, je m'y rends immédiatement. Pourriez-vous aller voir si Roselys a terminé sa sieste ? Si c'est le cas, ramenez-la nous. Sa marraine sera sûrement contente de la voir. »

Amelia décida de ne pas faire attendre plus longtemps sa protégée. Un sourire aux lèvres, elle se dirigea vers son petit salon dans lequel elle entra, fière et altière, et l'on pouvait voir sur son visage à quel point la visite de la jeune fille lui faisait plaisir. Arya n'était plus l'adolescente qui venait de passer sept années à étudier, en partie sous la houlette de sa protectrice. C’était maintenant une épouse de sang-pur, et tout ce qu'elle avait fait avant serait désormais sans plus de conséquences. Amelia pourrait toujours la conseiller et l'épauler mais le regard qu'elle portait sur la jeune femme ne serait plus jamais le même. Quand celle-ci s'excusa d'être venu à l'improviste, Amelia sourit, s’avança et la prit dans ses bras.

« Ne t'excuse pas, mon enfant. Tu seras toujours la bienvenue dans cette maison. Veux-tu boire quelque chose ? »

Elle lui indiqua le fauteuil en l'invitant à se rasseoir. La jeune mariée avait l'air d'avoir profité de sa lune de miel et Amelia en était ravie. Arya avait la chance d'avoir été fiancée à un homme pour qui elle avait une réelle affection et une profonde attirance. C’était une chance que Amelia n'avait pas eue et elle lui souhaitait de tout cœur d'en profiter, même si elle savait très bien que la jeune femme avait des obligations et qu'elle ne pourrait pas seulement profiter de la vie.

« Tu appartiens à la société des femmes sang-pures dorénavant. Sache que tu peux m'appeler par mon prénom et me tutoyer si tu le souhaites. Je ne suis plus ton professeur désormais et nos familles sont suffisamment intimes pour que cela se justifie. Dis-moi tout, as-tu bien profité de ta lune de miel ? »

Arya s’était rendue à l’improviste chez son ancienne professeure de défense contre les forces du mal et ancienne directrice de maison. De part la proximité qu’elle avait avec sa famille et le fait qu’elle demeurait encore et toujours sa protégée, lui rendre une visite, lui paraissait à la fois facile et d’un naturel. Au pas de la porte, elle s’était empressée de se présenter et on l’avait convié à se rendre dans le petit salon. Elle l’attendait et elle espérait qu’elle ne la dérangerait point. Lorsqu’elle la vit, ses inquiétudes disparurent, elle s’empressa de prendre la parole et elle entreprit dès lors de s’excuser, et de lui demander surtout si elle dérangeait.

Amélia semblait ravi de la voir, elle entreprit de l’enlacer. Arya fut très surprise certes, mais elle en avait en réalité énormément besoin. Elle entreprit dès lors de la laisser faire. Elle s’empressa de la rassurer et de l’inviter à boire. Elle l’invita ensuite à s’installer, ce qu’elle entreprit de faire en s’installant sur le fauteuil qu’elle venait de lui indiquer. « Avec plaisir, un thé et diverses douceurs seraient idéales » conclut-elle tout simplement.

Elle entreprit ensuite d’écouter Amélia lui souhaiter la bienvenue dans le monde des femmes de sangs-purs et des femmes mariées. Elle s’empressa d’ajouter à présent qu’elle pouvait largement la tutoyer si elle le désirait, elle n’était plus son professeur, et à présent, elle faisait plus ou moins partie du même cercle. Elle s’empressa ensuite avec curiosité de lui demander comment s’était déroulée sa lune de miel : « Je ne risque pas de l’oublier, ça je peux vous l’assurer » lui dit-elle quelque peu gênée, elle ne put s’empêcher de rougir « Le voyage était mémorable, j’ai pu découvrir l’Italie et la Sicile, rencontrer la famille de Céliano, nous n’avons eu que très peu de temps ensemble en réalité, mais nous avons pu profiter un maximum du peu de temps que nous avons eu tous les deux » lui dit-elle tout simplement « Je comprends à présent pourquoi certaines choses nous étaient interdites » lâcha-t-elle tout simplement.

Amelia savait que Arya serait surprise par son degré de familiarité, mais la jeune femme n’était plus une enfant désormais. Elle était entrée dans la grande communauté des femmes de sang pur et elle avait acquis une place unique, qui s’accompagnait d’une affection profonde que Amelia ressentait pour elle. Le résultat, c’était qu’elle lui accordait une familiarité qu’elle n’avait jamais eue jusque là, mais à laquelle des personnes comme Olivia avaient déjà eu droit. A voir le visage de l’héritière, elle en avait bien besoin et la professeure de Défense contre les Forces du Mal ne put s’empêcher de se demander ce qui lui rendait la vie actuelle si éprouvante.

Quand elle lui dit qu’elle accepterait bien de grignoter quelque chose en sa compagnie, Amelia fit signe à une servante qui passait par là. Elle aperçut alors celle qui lui ramenait la petite Roselys, certainement fraichement changée. Elle l’attrapa aussitôt dans ses bras avant de caresser la petite princesse d’un geste tendre et maternel. Roselys était devenu sa fille d’une manière unique et spéciale, et elle avait pour elle autant d’attachement que si elle était née de son sang. C’était une princesse aux yeux de porcelaine qui souriait déjà plus à elle qu’à quiconque autre. Elle ne saurait jamais qu’elle était la sœur de cette femme, sa marraine.

« Bonjour, mon petit bourdon. Tu as bien dormi ? Regarde qui est venue nous rendre visite ! Jane », ajouta-t-elle à l’adresse de la servante, « Apportez-nous du thé et des gâteaux, je vous prie. »

Elle se recentra sur la nouvelle Cassano qui lui parlait de son voyage de noces. Passer ses premiers instants de femme mariée dans la famille de son époux présentait quelques contraintes et quelques difficultés, certes, mais si Arya devait se retrouver mêlée aux affaires familiales des Cassano et des Baglioni, c’était un passage nécessaire. Amelia l’avait bien compris. Elle savait que Olivia et Bartolomeo avaient à cœur de l’accueillir dans la famille de la façon la plus complète possible, et il ne faisait aucun doute que ce voyage en avait été le premier pas. Approchant la filleule de sa marraine, elle se permit un écart.

« Est-ce que tu as envie de lui dire bonjour ? » lui demanda-t-elle en lui laissant le choix de prendre sa filleule ou pas. « Il y a des choses que tu ne pouvais comprendre avant d’en passer par le mariage et d’être intégrée à une autre famille que la tienne. C’est cela aussi, devenir une femme adulte. C’est bien que tu aies pu en prendre conscience par toi-même. »

Le plateau demandé arriva et Amelia fit signe à Arya de s’installer confortablement pendant qu’on lui en servait une tasse. Il était très doux de partager un moment de convivialité entre deux femmes de leur milieu partageant une certaine intimité. Cette simplicité faisait toujours du bien à Amelia quand elle pouvait la trouver.

« Te sens-tu prête à accompagner les Cassano dans leur vie familiale ? C’est un sacré défi, mais je suis sûre que tu as tout ce qu’il faut pour le relever. »

Arya venait d’accepter la proposition d’Amélia et de réclamer quelques douceurs mais surtout du thé. Elle entreprit ensuite de s’installer confortablement comme Amélia le lui avait demandé. Elle s’empressa ensuite après avoir marqué une pause de lui dire qu’elle ne risquait pas d’oublier sa lune de miel, et qu’elle comprenait à présent pourquoi certaines choses lui avaient été interdites. Elle s’était empressée de lui expliquer ensuite que sa vie en tant que Cassano avait débuté dès sa lune de miel puisqu’elle avait dû faire le tour des clans et mener diverses missions politiques avec Céliano, mais qu’ils avaient pu malgré tout, tous deux profiter de ce voyage.

Pendant ce temps, Amélia l’écoutait attentivement. Elle s’était empressée de demander à une domestique du thé et quelques douceurs, puis de prendre quelques secondes après sa fille dans ses bras. Arya entreprit de lâcher un franc sourire en voyant l’enfant et Amélia aussi comblée et heureuse, elle ne l’avait jamais vu comme ça. Rapidement, Amélia approcha l’enfant d’elle, cette enfant se trouvait être sa filleule, quelque peu dans les nuages, elle ne lui répondit pas de suite, mais elle entreprit de lui répondre ces quelques mots « Avec plaisir, navrée, j’étais dans la lune, cela ne me ressemble pas » lui dit-elle tout simplement.

Elle entreprit de tendre les bras et de porter la petite fille, et de la regarder. Elle fut silencieuse mais elle entreprit de partager un moment fort agréable avec sa filleule, pendant ce temps, Amélia entreprit de répondre à ce qu’elle avait pu dire un peu plus tôt. Gardant la petite sur les genoux, elle entreprit de prendre un gâteau et de boire ensuite quelques minutes après une gorgée de thé. Vint ensuite la question fatidique qu’elle aurait préféré éviter. Elle entreprit de réfléchir avant de répondre « Je le suis. En tout cas, je ferais mon possible pour soutenir Céliano, il en a bien besoin en ce moment, surtout après le coup que lui a fait Mikaëlla, il l’a très mal pris. Je ne comprends d’ailleurs absolument pas son absence, j’aimerai la confronter, ne serait-ce que pour comprendre, je suis tout autant à cran que Céliano, mais de mon côté, je me sens capable de lui faire face et de lui parler » conclut-elle tout simplement.

« Je ne suis pas encore dans les affaires, mais j’aimerai beaucoup les découvrir progressivement, ne serait-ce que pour me faire une idée ; j’aimerai apporter une réelle plus-value à cette famille » conclut-elle tout simplement.

Amelia ne pouvait s'empêcher de se demander ce qui pouvait bien préoccuper sa protégée au point qu'elle soit dans la lune de cette façon. Mais elle la laissa prendre la petite fille et la cajoler avec un sourire sur les lèvres. Elle était bien consciente que beaucoup de choses devaient préoccuper la jeune mariée, d'autant qu'elle n'avait pas forcément intégré une famille avec laquelle il était très simple d'évoluer. Elle avait parfaitement confiance en Olivia pour prendre soin de celle qu'elle aimait comme une fille, mais il fallait reconnaître que l'héritage familial pesait un certain poids.

La distraction de sa marraine ne sembla pas affecter plus que ça le bébé qui se mit à gazouiller avec plaisir à l'adresse de celle qui la tenait dans ses bras. Ce qui était certain, c'était que Arya pouvait se vanter d'avoir conquis le cœur de la petite princesse, et qu'elle n'avait pas semblé avoir de difficultés pour le faire. Amelia avait très envie que sa fille soit proche de celle qui était secrètement sa sœur aînée, c'était pour cette raison qu'elle l'avait choisie pour marraine mais cela, bien entendu, Arya ne le savait pas. Et Roselys ne le saurait jamais non plus. Il valait mieux qu’elles se construisent une complicité de marraine et de filleulle et que cela s'arrête à ça.

Arya semblait totalement prête à faire partie de la famille Cassano et à les épauler dans leur vie quotidienne, et en particulier, en ce qui concernait son époux. Amelia comprenait parfaitement que Arya veuille le soutenir mais elle trouvait qu'elle ne faisait pas preuve de compréhension vis-à-vis de la jeune sœur de son mari. Elle savait parfaitement ce qui avait dérangé l'aîné d'Olivia et si elle comprenait sa frustration, elle avait un regard plus doux en ce qui concernait les soucis de Mikaella. Elle ne pouvait pas manquer d'être plus compréhensive envers sa filleule compte tenu de la tendresse qu'elle éprouvait à son égard.

« Je comprends que vous ayez été déçus, mais il faut se mettre à la place de Mikaella. Toutes ces histoires de mariage arrangés dont on l’abreuve depuis qu'elle est toute petite la terrifient, et ce genre d'événement est traumatisant pour elle, alors que cela devrait être quelque chose de joyeux. Je ne dis pas qu'il était facile de passer cette journée sans elle, mais il n'est pas inutile de montrer un peu de compréhension face à une situation qu'elle ne peut pas contrôler. »

La motivation de Arya et son désir d'apporter une véritable plus-value à la famille Cassano démontraient à quel point elle avait pris à cœur ce mariage et cette union avec une famille qui n'était pas la sienne. Amelia savait que sa protégée avait toutes les compétences pour réussir à apporter beaucoup à la famille d'Olivia, mais elle devait prendre patience. Le temps actuel était celui de l'apprentissage et de la découverte des règles qui façonnaient le travail de cette famille particulière. De toute façon, si elle avait besoin d'un bras armé un jour, autant Arya que Olivia savaient qu'elles pouvaient faire appel à elle.

« Je suis sûre que ce sera le cas lorsque tu auras maîtrisé les rouages et que tu comprendras comment tout fonctionne dans cette famille. Olivia a besoin de personnes comme toi et moi pour l'appuyer dans ses décisions. La loyauté, c’est essentiel, mon enfant, comprends-tu ? »

La présence de Roselys dans ses bras à cet instant précis était à la fois apaisante et rassurante. Perturbée par les récentes paroles qu’elle avait pu entendre de la bouche de l’entourage des Cassano, elle parvenait à penser pour le moment à autre chose et grâce à Amélia et à Roselys, elle se sentait accepter dans ce monde, tel qu’elle était. Cela ne voulait pas pour autant dire qu’elle n’avait pas évolué, elle était après tout devenue une tout autre personne, elle était devenue la femme de Céliano, elle n’était plus sa fiancée, une Cassano et elle en était à présent fière.

Elle était devenue un véritable soutient pour Céliano, et dans cette continuité, elle n’avait absolument pas compris le comportement de sa belle-sœur, et elle en avait fait part à Amélia. Elle trouvait son comportement des plus puérils. Elle était en colère, mais pas contre Amélia, contre Mikaëlla. Amélia s’empressa bien entendu de la défendre, Arya ne comprenait pas, Amélia avait beau lui expliquer, elle ne comprenait vraiment pas pourquoi elle avait agi ainsi. Elle ne put donc s’empêcher de lui répondre ces quelques mots tout en restant calme et posé « Je ne vois pas personnellement en quoi c’est terrifiant en fait. Ce n’était pas son mariage, ce que je veux dire c’est que j’aurais parfaitement compris si c’était le sien, après tout, nous nous sommes mariés très vite avec Céliano, mais non, je n’arrive pas à comprendre. Le mariage de ses parents n’est-il pas après tout un mariage d’amour et un mariage heureux ? Ils ont en plus pris le soin de choisir quelqu’un de bien pour elle, par ailleurs, elle a tout son temps pour apprendre à le connaître, elle n’a que 13 ans » conclut-elle tout simplement.

« Elle aurait quand même pu faire un effort, après tout ce n’est pas comme si les remèdes magiques ou naturelles n’existent pas » lâcha-t-elle tout simplement, tout en changeant rapidement de sujet. Elle entreprit de parler de ses aspirations, Amélia s’empressa de la rassurer « Je comprends. J’espère leur montrer que je suis digne de confiance et loyale, ils pourront compter sur moi en tout cas, je suis prête à tout pour leur prouver, je suppose que mon don va enfin pouvoir servir à quelque chose » conclut-elle tout simplement.

Amelia devait s'avouer déçue par la réaction de sa protéger. Une partie importante de la vie d'une femme adulte était de capable de se mettre à la place des autres et en particulier de ceux qui étaient plus jeunes que soi. Elle pensait que Arya avait franchi ce pas mais ce n'était pas le cas, de toute évidence. Cela lui faisait de la peine, parce qu'elle était persuadée que ça nuirait à la relation entre les deux belles-sœurs. Ce n'était pas la façon la plus idéale de commencer une nouvelle famille, en particulier si Mikaella devait devenir un jour la marraine d'un de ses enfants. Puisqu’elle était la sœur de son mari, c'était tout à fait dans l'ordre du possible.

Amelia soupira en se disant qu'il valait mieux essayer de lui faire comprendre une nouvelle fois qu'il ne s'agissait pas d'un caprice de la part de la Serdaigle, mais d'un comportement induit par une terreur qu'elle n'était pas capable de contrôler. Le bien-fondé de cette angoisse n'était pas en jeu et la cohérence rarement présente dans ces moments-là. Amelia ne savait même pas pour quelle raison à la base Mikaella avait cette peur en elle, mais c'était quelque chose qui était présent d'aussi loin qu'elle se souvienne. Dans un tel cas, il était plus que probable que la simple pensée d'assister à une cérémonie soit quelque chose de beaucoup trop pénible pour l'adolescente.

« Malheureusement, une phobie n'est pas toujours forgée de raison et difficilement capable d'être nuancée en prenant sur soi comme on le fait pour des peurs plus légères. J’ignore si tu as déjà connu un tel degré de frayeur, mais c'est mon cas et je peux te dire que cela influence nos choix et nos actes infiniment plus que la bonne éducation. Je ne te l'ai jamais dit, mais la peur à un degré extrême a toujours été l'arme de prédilection de mes propres parents. »

Si elle ne s'était pas enfuie et si elle n'avait pas continué à s'opposer à la volonté de ses parents, si elle s'était mariée avec l'homme qu'ils avaient choisi en trouvant seulement le moyen de faire en sorte que l'influence sur son quotidien en soit réduite, c'est parce qu'ils avaient cultivé cette terreur et que l'idée de fournir un petit effort pour dévier du chemin que cette terreur lui imposait était inconcevable. Mais ce n'était pas pour cette raison que Arya pouvait avoir la même réaction. Amelia avait simplement espéré que ce serait le cas.

« On ne peut pas savoir ce qui a provoqué cette phobie mais il est probable qu'elle était tout simplement incapable de faire un effort comme tu le prétends parce qu'il ne s'agissait pas d'un effort, mais d'affronter quelque chose qui la rendait complètement folle de terreur. Bien-sûr, il était triste pour Celiano de ne pas avoir toute sa famille à son mariage, mais trouves-tu donc que c'aurait été mieux que Mikaella s'y trouve et qu'elle y fasse un malaise parce que vous auriez dépassé ses limites. Je ne crois pas que cela aurait rendu ton mariage plus heureux. »

Elle était pourtant fière de la volonté de Arya de servir de son mieux la famille qu'elle avait rejointe. Il était facile de se rendre compte à qu'elle avait embrassé cette famille de tous ses vœux et qu'elle désirait plus que tout en faire partie à tous les niveaux. Avec une autre famille, Amelia aurait craint qu'elle ne soit passée au-delà de ces limites par des gens un peu trop intéressés par son don, notamment, mais avec Olivia, elle savait que ce n'était pas un risque. Elle était donc simplement heureuse que la jeune fille se sente bien dans sa nouvelle famille.

« Tu verras bien. Je suis persuadée que tu as tout ce qu'il faut pour y arriver, mais c'est important de te montrer patiente, chaque chose vient en son temps et il ne faut pas être trop pressée ou tu risques d'avoir plus de mal à atteindre ton objectif. »

Arya tentait de comprendre Mikaëlla, mais malgré les explications et éclaircissements d’Amélia, Arya ne la comprenait toujours pas. Une phobie ne provenait après tout pas de nulle part, elle devait sûrement avoir vécu un traumatisme pour déclencher cette frayeur, il ne pouvait en être autrement pour la jeune femme, elle hésita un moment avant de reprendre la parole, ne serait-ce malgré tout pour révéler à Amélia le fin fonds de sa pensée à ce sujet avant de changer véritablement de sujet « Peut-être qu’un jour je parviendrais à la comprendre, mais pour le moment, je ne suis toujours pas convaincue, une frayeur doit bien provenir de quelque part, hors, je ne vois pas ce qui aurait pu conduire Mika a avoir peur du mariage, mais je n’ai pas nécessairement envie de m’éterniser sur elle, elle ne mérite pas autant mon attention » conclut-elle tout simplement.

« Avoir le beurre et l’argent du beurre, voilà ce qu’elle cherche probablement à obtenir, cependant, ce qu’elle ignore, c’est qu’elle ne pourra malheureusement pas tout avoir, elle devra un jour faire des choix, choisir et surtout les assumer, elle ne pourra qu’en grandir, et cela ne lui ferait probablement pas de mal, elle est en train de gâcher sa vie et de porter préjudice à sa famille en agissant ainsi » conclut-elle tout simplement. Par ses paroles, Arya venait de lui faire comprendre qu’elle resterait fidèle à sa famille et à sa nouvelle famille, qu’elle ferait tout pour les rendre fière et qu’elle ne leur porterait jamais préjudice contrairement à sa chère et tendre jeune belle-sœur.

Elle entreprit ensuite de changer de sujet « J’aimerai parvenir à trouver quelque chose, quelque chose qui n’est pas très développé chez les Cassano, mais qui pourrait l’être, je me sens sans défense depuis mon enlèvement, peut-être que je pourrais développer quelque chose dans cette branche-là » conclut-elle tout simplement.

Amelia était décidément déçue par l’esprit fermé de sa jeune protégée, mais elle n’y pouvait rien. Quand Arya mentionna qu’il en fallait beaucoup pour générer un tel degré de phobie, cela fit écho dans l’esprit de la directrice des Serpentard, qui était persuadée que cela ne venait pas de rien, et qu’il n’y n’avait aucun moyen d’en détecter l’origine exacte. Elle s’inquiétait à ce sujet en ce qui concernait sa filleule. Elle n’avait jamais pensé que Mika faisait des caprices. En revanche, elle se souciait de savoir ce qui avait provoqué cette terreur en elle, surtout que comme Arya le disait, elle n'avait pas de circonstances logiques pour ça.

« C’est bien ce qui me préoccupe, je l’avoue. »

Mais la façon dont Arya affirma qu’elle ne voulait pas se soucier de Mikaella, la façon dont elle affirmait qu’elle n’en valait pas la peine lui serra le cœur. Elle ne s‘attendait pas à une telle déloyauté de la part de la fille d’Alexander. En parfaite femme du monde, habituée à ne pas laisser ses émotions prendre le dessus, elle ne montra rien, se contentant de boire une gorgée de thé pendant que Roselys babillait quelque chose à l’intention de sa marraine. Elle attrapa le nez de la sang-pure avec une envie évidente de le récupérer pour son compte. Les facéties du bébé apaisèrent un peu sa mère.

« Le temps te montrera peut-être que les choses ne sont pas toujours aussi simples qu’on pourrait le penser », dit doucement Amelia sans hostilité. « Mais chacun doit suivre le chemin qu’il veut tracer, et j’espère pour Mikaella que celui qu’elle choisira ne l’emmènera pas quelque part où elle se retrouvera seule. »

La solitude, Amelia ne la connaissait que trop. Ne pas avoir de famille, n’avoir personne sur qui se reposer quand la vie était trop lourde à porter. Aimer quelqu’un sans avoir l’espoir d’un retour. Arya ne connaissait pas sa chance d’être mariée à un homme qu’elle aimait et de s’épanouir dans sa nouvelle famille. Elle comprenait qu’elle veuille leur donner un maximum d’elle-même. Mais elle devait se montrer patiente. Les rouages de la famille Cassano, ainsi que ceux de la famille Baglioni n’étaient pas simples à appréhender. Elle devait se laisser le temps de tout maîtriser avant de pouvoir

« C’est une idée, mais attends d’en savoir plus. Ce sera plus facile d’intégrer quelque chose dans leur univers. Si tu es trop impatiente, tu risques de te brûler les ailes. Et si ce sentiment d’impuissance te perturbe, je pourrais peut-être t’entraîner afin que tu puisses mieux te défendre dans l’avenir. »

L’esprit fermé aux yeux de certains, Arya l’était probablement, mais cela n’était guère de sa faute, après tout, elle avait été éduqué de cette manière, et pour l’heure, il était hors de questions pour elle de remettre en cause les enseignements que lui avaient prodigués ses parents, cela ne lui traversait même pas l’esprit. Céliano et elle partageaient sur ce point, la même vision des choses, bien qu’avec un œil beaucoup plus « neuf » et progressiste. Pour le moment, elle ne désirait point essayer de comprendre Mikaella, elle avait déjà essayé, mais elle n’y parvenait toujours pas, c’est pourquoi, elle préférait se concentrer sur son avenir, et sur ses proches amis qui méritaient davantage son intérêt qu’elle. Elle était cependant encore bien loin de savoir que Céliano allait malgré tout lui demander à ce sujet un petit service, pourrait-elle le lui refuser ? Seul l’avenir le lui dira.

Elle aurait pu ne pas écouter Amélia, cependant, elle fut des plus attentives à ses paroles, sans pour autant rebondir dessus, elle ne désirait point semer le conflit. Pour le moment, tout ce qui lui importait, c’était son devoir et s’intégrer au mieux dans sa nouvelle famille. Progressivement, elle espérait gagner en importance et influence, et se créer un nom sans pour autant se faire aider par son mari ou l’un des membres de sa famille.

Elle s’empressa de communiquer avec Amélia et de lui faire part de ses projets, Amélia entreprit de la mettre en garde, non pas pour la freiner, mais pour l’inviter à se méfier, elle avait encore énormément de chose à apprendre, elle s’empressa cependant de lui proposer son aide pour l’aider à se sentir moins impuissantes. « Je suis preneuse de votre enseignement et de vos conseils à ce sujet » conclut-elle sans attendre. « à ce sujet, est-ce que vous vous souvenez de notre entretenue l’an dernier dans votre bureau ? Vous m’avez rendu service à cette période-là de l’année, un grand service, cependant, pensez-vous que cela pourrait avoir eu un impact sur mes cycles, depuis ils sont très irréguliers et je me demande si cela pourrait influencer mon corps et m’empêcher d’avoir des héritiers ? » conclut-elle tout simplement.

Amelia ne partageait pas toujours la vision des choses d’Arya sur beaucoup de choses, mais cela ne l'empêchait pas d'être toujours loyale à son père et ce, même si son cœur commençait à se poser des questions sur la pertinence de se réserver encore et toujours à lui. Mais même si elle en venait à renoncer à l'amour qu'elle éprouvait pour cet homme, elle ne trahirait jamais le serment de loyauté qu'elle avait fait à son égard et encore moins, en ce qui concernait la protection qu'elle réservait à ses enfants. Veiller sur l’ancienne Serpentard était quelque chose qu'elle avait toujours eu à cœur et son sort lui importait désormais plus que jamais.

La jeune femme était pressée de faire partie du clan Cassano et de prouver aux membres de ce clan qu’elle était un atout pour les accompagner dans tout ce qui faisait partie de la famille. Elle voulait être une plus-value et apporter des choses à Olivia et cela, Amelia le comprenait. Mais elle savait que la dynamique familiale était compliquée à appréhender et qu’Arya était souvent trop pressée pour agir avec la prudence qui s’imposait. Amelia était persuadée que Arya était un atout pour la famille qu'elle venait de rejoindre, mais elle allait devoir faire preuve d'une certaine patience si elle voulait réellement faire partie de cette famille de la manière la plus efficace et la plus en phase avec ses capacités.

Pour aider la patience de sa jeune protégée, l'enseignante lui proposa de lui prodiguer des conseils et des cours particuliers pour cultiver ce qu'elle pouvait apporter à sa nouvelle famille. Entre-temps, à travers Olivia, Bartolomeo et Celiano, elle apprendrait les règles qui régissaient le clan dans lequel elle venait d'entrer. Pour la protectrice, cette façon de fonctionner était le meilleur moyen pour que son rêve puisse se réaliser le plus vite possible. Et quoi qu'il advienne, elle avait toujours pour principal objectif que la jeune femme puisse réaliser les rêves qu'elle avait.

« Tu sais bien que je suis toujours d'accord pour t'aider à atteindre tes objectifs, et je ne peux que louer tes efforts et ta loyauté envers la famille que tu viens de rejoindre. Tu pourras compter sur moi. »

En revanche, elle n'apprécia que moyennement les doutes que la jeune femme proféra concernant la potion qu'elle lui avait donnée pour éviter la naissance trop précoce d'un enfant. Elle lui avait plusieurs fois répété que cela serait sans conséquence en ce qui concernait le fait de procréer dans l'avenir et pourtant, elle l'interrogeait à nouveau sur ce point. Ce manque de confiance en elle ne plaisait pas à Amelia qui n'était pas habituée à ce qu'on doute d'elle. Elle s efforça néanmoins de contrôler son agacement parce qu'il s'agissait de sa protégée, mais aussi parce qu'elle comprenait les craintes d'une jeune épouse et qu'elle se refusait à les entretenir.

« Comme je te l'ai expliqué sur le moment, c'est absolument sans danger et sans conséquence. Quelque chose te préoccupe sur ce sujet ? »

Arya se trouvait être en compagnie d’Amélia. Elle était venue la voir sans y avoir été inviter. Elle avait eu beaucoup de chance que cette dernière accepte de la recevoir. Elle avait accepté de prendre le thé en sa compagnie et en parallèle, elle lui parlait de sa vie de jeune mariée, de ce qui avait pu lui arriver, de ce qu’elle avait pu vivre jusqu’à lui parler des projets qu’elle désirait mettre en place maintenant qu’elle avait rejointe la famille Cassano. Elle voulait faire ses preuves, mais elle était un peu trop impatiente, Amélia l’avait soulevé et lui avait proposé de prendre son temps et de l’aider.

Elle avait accepté. Puis, elle s’était empressée de l’interroger vis-à-vis de ce qu’elle avait pu faire il y a quelques mois et des soins qu’elle avait prodigués sur sa propre personne, inquiète vis-à-vis des conséquences que cela aurait pu avoir sur elle. Elle s’empressa d’évoquer quelques détails en sa présence, tout en attendant ses réponses et éclaircissements qu’elle pourrait lui donner sur tout cela.

Elle lui avait assuré que cela avait été sans conséquence et sans danger sur elle et sur son propre corps. Elle s’empressa de lui demander s’il y avait des choses qui lui préoccupait l’esprit. Pensive, elle le fut pendant quelques instants avant de reprendre la parole « Pour le moment, je dirais que non, une tentative infructueuse je dirais, mais je ne dois pas me décourager » dit-elle sans attendre. Elle marqua ensuite une pause « La pression est pour le moment très présente, je vais essayer de moins la ressentir » dit-elle tout simplement à l’encontre d’Amélia.

Arya avait ce besoin que tout aille comme elle l’entendait. Ce n’était pas nouveau pour Amelia, elle savait que c’était l’une des caractéristiques de la jeune femme, mais elle avait cru que, avec l’âge, elle apprendrait à prendre de la distance avec certaines choses. Il y avait pourtant des choses qui ne changeaient pas et elle était bien placée pour le savoir. Amelia n’aimait pas se mettre des œillères, mais elle devait admettre que ce n’était pas le cas de toutes les femmes de la bonne société. Elle ne devait pas en prendre ombrage. Elle aimait Arya telle qu’elle était.

Pour le moment, son inquiétude s’orientait vers la fertilité. Elle avait apparemment essayé d’avoir des enfants, sans succès pour le moment. Enfanter était l’une des choses que les femmes de sang pur devaient faire pour être à leur place dans le mariage. Amelia le savait, même si elle avait eu le cas un peu particulier de ne pas avoir à en passer par là. Elle était déjà stérile quand elle s’était mariée. Mais elle comprenait le souci d’Arya et elle tenait à lui apporter son aide, son soutien et à la rassurer autant qu’elle le pouvait sur sa capacité à concevoir.

« Une seule fois n’est pas significative. Tu es encore bien jeune. De plus, il ne faut pas oublier que tu as eu beaucoup à faire et à penser depuis ton mariage. Ton esprit n’est pas libre de toute contrainte et ça ne facilite pas les choses. »

Amelia n’y connaissait pas grand-chose. Mais elle avait entendu que quand la femme était soucieuse et pleine de tourments, il était peu probable que les tentatives de procréation fonctionnent. Cela créait un blocage au niveau de la physiologie féminine. Amelia ne serait pas autrement surprise d’apprendre que Arya avait cette tendance à trop réfléchir au point de se bloquer. Mais bien entendu, elle ne l’analyserait pas de cette façon. Pour le moment, elle devait surtout se calmer et retrouver la douceur du quotidien. Il n’y avait que comme ça qu’elle pourrait s’en sortir. Amelia connaissait la pression d’une femme adulte dans le monde sang-pur, mais elle savait que Olivia n’appuierait pas excessivement sur la jeune femme.

« Tu as beaucoup à penser actuellement. Une fois n’est pas significative. Tu dois te laisser du temps. Comme pour le reste, tu es trop pressée, Arya. Profite de ton état de jeune mariée, étant donné combien tu aimes ton mari et lâche un peu de lest. La suite viendra toute seule. »

Arya avait un besoin irrépressible depuis qu’elle était née de tout contrôler, mais surtout de tout réussir et à la perfection. C’est pourquoi, elle avait énormément de mal à comprendre pourquoi, elle ne parvenait pas pour le moment et ce après une seule et unique tentative de ne pas tomber enceinte, elle pensait cela facile après tout, elle avait pris quelques potions avant pour maximiser ses chances et fait tout ce qu’on lui avait conseillé de faire pour y parvenir, mais malgré tout, cela s’était soldé par un échec, échec, qu’elle cherchait à comprendre, était-ce parce qu’il y a quelques mois, Amélia lui avait prodigué quelques soins pour l’empêcher de commettre une bêtise avant son mariage, elle lui avait assuré que cela n’en était rien.

Confiante en celle-ci, elle entreprit de la croire et du coup de lui expliquer davantage la situation pour qu’elle l’aide à y voir plus claire et à comprendre ce qu’elle ne parvenait elle-même pas à comprendre. Elle n’osait pas le demander à sa mère, et encore moins à sa belle-mère, c’est pourquoi, elle entreprit d’en parler à Amélia. Elle attendait impatiemment ses réponses, elle put rapidement les obtenir. Elle aurait bien évidemment souhaité entendre d’autres choses, mais elle ne put que constater cette dure réalité, elle n’allait pas tomber enceinte aussi facilement et ce malgré tous les efforts qu’elle continuait à accomplir. Amélia entreprit de la rassurer, de la motiver mais surtout de lui faire comprendre que les choses devaient se dérouler le plus naturellement possible sans pression et l’esprit libre comme elle venait si bien de le lui dire.

Il est vrai qu’elle avait beaucoup de chose en tête depuis son mariage, son esprit n’était pas libre, mais surtout la sorcière demeurait incomprise et sous pression. Elle se devait après tout d’être parfaite et de faire bonne figure. Amélia reprit rapidement tout en lui faisant comprendre qu’elle devait se détendre et profiter de cette nouvelle vie qui s’offrait à elle, en lieu et place de se préoccuper pour le moment de tout cela, elle avait encore le temps, elle qui était encore jeune. Elle n'avait pas totalement torts cependant, elle ne parvenait pas à se sortir de la tête les phrases qu’elle avait pu entendre en voyage de noces. Les autres membres du clan, ne verront quand elle, une bonne épouse et femme que lorsqu’elle serait parvenue à enfanter un héritier, elle pourrait alors correctement avoir une place dans cette famille et dans ce clan.

La pression était grande et immense, elle ne parvenait pas à penser à autre chose pour le moment, mais elle se devait d’un autre côté d’écouter les conseils d’Amélia, sinon, son état de santé pourrait se dégrader, non pas physiquement mais mentalement et cela ne devait point arriver. « Je comprends » dit-elle sans attendre « Ce n’est juste pas évident, surtout après avoir entendu lors de notre voyage ce qui était attendu de moi par les politiciens et dignitaires qu’on a pu rencontrer » dit-elle sans attendre « Je vais tenter néanmoins de prendre du recul » conclut-elle sans attendre. « Je devrais peut-être organiser un petit voyage avec mes amies pour me changer les idées ou un petit diner » s’enquit-elle d’indiquer.

Elle marqua aussitôt une pause, puis elle s’empressa de reprendre « Encore merci, Madame Blake, je vous apprécie vraiment, vous m’êtes d’un grand réconfort et d’un grand soutient, je ne serais jamais comment vous remercier » conclut-elle sans attendre.

Les sangs purs ne se rendaient jamais vraiment compte de la pression qu'ils imposaient à leurs jeunes filles fraîchement mariées qui devaient découvrir l'essence même de leur nouvelle famille tout en assumant la légitimité de l'union en ayant des enfants. Cela faisait d'autant plus de pression dans une famille comme les Cassano et les Baglioni où l'on exigeait beaucoup de chacune des femmes de la famille. Amelia était persuadée que Arya avait tout ce qu'il fallait pour satisfaire les deux familles et qu'elle était en mesure de donner des enfants à son épouse sans difficulté, mais la jeune femme doutait et tant qu'elle le faisait, elle aurait du mal à avancer davantage et à aller plus loin.

Amelia tenta de lui expliquer qu’elle ne pourrait arriver à concevoir que si son esprit se libérait d'une pression accumulée trop forte. C'était facile à dire mais moins facile à faire. La protectrice en savait quelque chose, même si elle n'avait pas été confrontée à ce problème lors de son mariage. Mais elle continuait de penser que Arya devrait d'abord se concentrer sur elle-même et éviter de penser éternellement aux exigences que l'on avait pour elle, sinon elle ne parviendrait jamais à se détendre et à vivre tout simplement, sans même parler de l'idée d'un bébé.

« Un voyage avec tes amies serait une bonne idée pour décompresser. Tu as reçu beaucoup d'informations d'un coup et il faut te laisser le temps de tout digérer avant de penser que tu pourrais être capable de concevoir un enfant. Pour fonder une famille, il faut d'abord arriver à matérialiser dans ton esprit ce qui va constituer exactement cette famille et j'ai comme l'impression que c'est assez embrouillé pour toi. »

Arya la remercia pour son aide et Amelia lui offrit un franc sourire. Indépendamment du fait qu'elle avait un devoir de loyauté envers son père, Amelia avait une affection toute maternelle à l'égard de Arya qui semblait plus facile de trouver des réponses auprès d'elle que auprès de sa mère. Pour celle qui imaginait depuis longtemps que les enfants d’Alexander étaient les siens, il ne pouvait y avoir de plus beau cadeau, même si elle continuait d'avoir conscience que cette place était bel et bien celle de Crystal et qu'elle n'avait pas le droit de s'interposer. C’était la raison pour laquelle elle avait participé au mariage uniquement de loin et pour laquelle elle demeurait raisonnablement à distance de l'homme que son cœur chérissait pourtant.

« Je serai toujours là pour toi si tu en as besoin, ma petite Arya », répondit-elle en ne pouvant s'empêcher de laisser transparaître un rien de tendresse dans sa voix.

Amélia avait su la réconforter, la conseiller, elle se sentait beaucoup mieux. Elle l’avait remerciée. Elle ne pouvait pas parler de tout cela avec Olivia, sa belle-mère et encore moins avec Crystal, sa propre mère. Elle attendait d’ores et déjà les commentaires ou conseils qu’on pourrait lui donner pour concevoir un héritier, elle ne désirait point y penser, tout du moins pas pour le moment. Elle se trouvait en excellente compagnie ; celle d’Amélia et de Roselys, elle ne pouvait qu’aller bien, surtout avec autant de soutient et de paroles seines à son égard.

Elle eut ensuite rapidement une idée pour se changer elle-même les idées : un voyage ou un diner en compagnie de ses chères et tendres amies. Amélia semblait approuver l’idée, elle ne tarderait dès lors pas à organiser tout cela. A ce sujet, elle s’empressa de se lever déterminer à positiver pour le reste de sa journée et elle s’empressa de remercier de nouveau Amélia, tout en ajoutant ces quelques mots « Encore merci, je vais prendre congé, j’ai besoin de rentrer pour me reposer et m’organiser pour voir mes amies avant la reprise de l’école » conclut-elle sans attendre.

« Je vous souhaite une excellente fin de journée Amélia » conclut-elle sans attendre ; elle entreprit guider par un elfe de quitter la pièce, mais également les lieux. Un regard positif sur les lèvres.