Repartir sur de bonnes bases [Molly] - Libre

Repartir sur de bonnes bases

“Avec nos excuses, nous ne construisons rien ; nous confessons seulement nos inactions ou nos lâchetés.”

Samedi 1er septembre 2018

Il avait demandé le mot de passe aux nouveaux préfets alors que la plupart des élèves mangeaient encore. Il n'avait juste pas envie de s'attarder. Enfin si, cela n'aurait été que lui qu'il se serait incrusté auprès des serpentards, mélangeant leurs maisons comme au banquet de fin d'année... Mais il ne voulait pas pourrir Zacharias avec sa tristesse. Alors il avait quitté le bruit pour monter les étages en silence, prétextant un mal de ventre.

Le château était silencieux. Il faut dire que tous ses membres étaient dans la grande salle. Tous sauf lui. Lui qui gravissait chaque marche perdu dans ses pensées en se demandant où était Alek et comment il pourrait le contacter. Il n'en avait aucune idée.

A peine fut t-il rentré dans la salle commune que Dumbledore miaula de contentement en sautant du divan où il avait pris sa place près d'un de ses comparses. Attrapant son matou, Niklaus grimpa les marches vers son dortoir en le caressant doucement.

Regardant les différents lits, Niklaus grimaça. Que ça allait être calme sans Alek et Gildas-Mia... C'était même plus drôle.

Déposant Dumbledore, le garçon commença à ranger ses affaires dans les différents tiroirs pourvus à cet effet ainsi que son balais sous son lit. Ah son balai... Enfin il avait pu le prendre ! Il aurait tellement voulu le montrer au Dolenec mais bon, qui sait... Il irait peut-être faire un tour avec Zacharias le lendemain. Du moins si le serpentard était tenté. C'était probable vu que lui aussi aimerait rentrer dans l'équipe de sa maison.

En attendant, c'était le calme plat.

Redescendant dans la salle commune, chapeau de cow boy de Ludwig sur la tête et une bande dessinée à la main, le jeune gryffondor s'installa dans un fauteuil au coin du feu, son matou sur les genoux. Il ne redressa pas la tête lorsque des autres gryffondors rentrèrent au dortoir. Il préférait s'isoler. Ce ne fut que lorsqu'il entendit la voix de Molly que son regard se tourna automatiquement vers la grande.

Il ne comptait pas les hiboux qu'elle lui avait envoyé durant l'été et auxquels il n'avait pas daigné répondre. Il lui en avait longtemps voulu. Mais...plus il y repensait, plus elle n'avait sans doute pas été d'accord avec ce fameux article. Il devrait s'excuser.

Après tout sans elle, il ne serait sans doute jamais passé en deuxième année.

Esquivant le regard de la grande, Niklaus se mordilla la lèvre avant de replonger son regard dans sa bande dessinée...Mais il n'arrivait pas à se concentrer sur cette dernière. Il ne cessait de se repasser en boucle les messages et le soutien de la grande. N'y tenant plus, le gamin posa son livre sur une table non loin avant de s'avancer penaud vers Molly.

Tête baissée, le gamin pris la parole d'une voix faible où l'accent allemand avait repris son droit au cours de son retour en Allemagne.

« Je... On peut se parler seul à seul ? »

Attendant silencieusement l'accord de la grande en se triturant les mains, le garçon trouva le temps terriblement long avant de finalement pouvoir s'éloigner de la masse des élèves pour se poser dans des fauteuils à l'écart. Face à Molly, il se sentait terriblement bête. Presque aussi bête que face à son psychomage.

« Je..Je voulais m'excuser... »

Lâcha t-il à mi-voix, le regard fixant le tapis rougeoyant sous ses pieds alors que son chat bondissait sur l'accoudoir à ses côtés.

« Je... je t'en ai voulu pour les autres alors que je sais que t'y es pour rien. Je...j'aurai dû te remercier car grâce à toi je suis en deuxième année... »

Le garçon grimaça avant de reprendre en osant enfin croiser le regard de son aîné.

« Mais je comprendrai si tu m'en veux. »

Il était sincère.

C'était d'ailleurs rare de le voir si sérieux.

Comme quoi finalement, il avait pas mal changé en deux mois.

Mais une chose était sûre : la grande Weasley lui avait bien plus manqué qu'il ne se l'était avoué.

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Repartir sur de bonnes bases

"I KNEW YOU WOULD CHANGE MY LIFE. I JUST DIDN'T KNOW EXACTLY WHEN."

Lorsque le repas fut terminé, Molly tout comme son comparse Préfet accompagna les Gryffons devant le portrait de la Grosse Dame. Arrivée devant cette dernière, la Préfète présenta alors brièvement l'entrée de la salle commune aux nouveaux arrivants, puis quelques minutes plus tard la Rouge et Or leur dévoila le fameux mot de passe :
« Bien, maintenant que vous avez tous compris où se trouve notre salle commune. Il est temps pour moi de vous révéler le mot de passe qui vous permettra d'y entrer. Cependant, je tiens à attirer votre attention sur l'importance de ne pas l'écrire, de le dire à personne et de ne pas le perdre. Si besoin, vous pouvez très bien demander à Alexandre ou à moi-même si vous ne vous en rappelez pas. Au besoin, demandez à un Gryffondor ou une Gryffondor plus âgé ou alors à l'un de vos camarades. » expliqua-t-elle, puis elle marqua une pause avant de reprendre, tout en se retournant face à au portrait : « Griffes Ardentes » prononça-t-elle distinctement.

Suite à ses paroles, la porte s'ouvrit. Ainsi, Molly pénétra à l'intérieure accompagnée d'Alexandre qui une fois à l'intérieure prit la suite en indiquant les dortoirs de chacun. Puis chacun put prendre congé de ses obligations de la soirée, par conséquent la Préfète partit chercher un livre dans son dortoir avant de revenir dans la salle où elle s'installa sur l'un des fauteuils se trouvant près de la sortie. C'est alors qu'elle remarqua le regard insistant de Niklaus en sa direction. Instinctivement elle se mit alors elle aussi à le regarder, mais celui-ci dévia son regard. Ainsi, Molly reprit par la suite sa lecture qui n'avançait pas tellement vu qu'elle avait du mal à se concentrer, par ailleurs, elle commençait à fatiguer. Par conséquent, la Préfète se leva tout en fermant son livre, elle s'apprêtait à remonter dans le dortoir lorsque le jeune Gryffon l'interpella. Face à elle, tête baissée il lui demanda alors s'il pouvait lui parler en privé.

La Préfète acquiesça alors synonyme qu'elle acceptait. Puis entreprit de faire machine arrière pour s'installer sur le fauteuil où elle se trouvait auparavant. Le Gryffondor entreprit de la suivre et s'installa en face d'elle. Attendant qu'il prenne la parole, Molly le fixait, curieuse de ce qu'il voulait lui dire. Une question lui taraudait l'esprit, elle voulait notamment savoir pourquoi il n'avait pas répondu à ses innombrables hiboux. Car en effet, elle s'était tout de même inquiétée pour lui, cependant, quelques minutes plus tard, elle put obtenir quelques-unes de ses réponses. Le petit Gryffondor venait en effet s'excuser, s'excuser de son comportement suite à la publication du journal, s'excuser de ne pas lui avoir répondu à tous ses hiboux. Puis il la remercia, car selon lui, c'était grâce à elle qu'il était parvenu à passer en deuxième année. Molly émit alors un simple sourire, elle ne l'interrompit pas préférant le laisser terminer. Puis il conclua enfin en lui disant tout simplement qu'il comprendrait si elle lui en voulait encore.

Le voyant aussi sincère, la Préfète sourit de nouveau. Elle ne lui en voulait pas, et elle ne lui en avait jamais voulu. Par conséquent, elle décida d'éclaircir la situation : « Je ne t'en veux pas. Je ne t'en ai même jamais voulu pour tout te dire. Tes excuses me vont droit au cœur, vraiment. » dit-elle tout en marquant une pause avant de reprendre : « Comment vas-tu ? Tu n'as pas l'air en forme, tu as passé de mauvaises vacances ? » demanda-t-elle tout en pensant aux siennes. Repensant à ce qui lui avait plus ou moins brisé le cœur, le regard de Molly fut quelque peu assombri. Ne voulant pas montrer sa tristesse, elle tenta de penser à autre chose, gênée, elle passa l'une de ses mains dans les cheveux attendant la réponse du jeune Rouge et Or.

EXORDIUM.

HRP:

Repartir sur de bonnes bases

“L’une des plus curieuses spécialités de l’homme est de donner un pouvoir de torture à l’absence.”

Samedi 1er septembre 2018

Mine déconfite, le jeune gryffondor jouait avec ses mains. Tout en lui transpirait le malaise. Il savait qu'il n'avait pas été correct envers Molly et qu'il lui en avait voulu pour quelque chose dont elle n'était pas vraiment responsable. Il avait ignoré son courrier, se contentant de le jeter dans son tiroir en râlant. Il n'avait même pas tout lu sur le moment, ce n'est qu'au retour après la Coupe du Monde qu'il avait ressorti les lettres de cette dernière. Se sentant stupide, il avait alors commencé des réponses mais elles avaient toutes finies à la poubelle.

A la place de Molly il serait terriblement en colère voire même profondément blessé. Mais il n'était pas Molly. La grande Weasley ne semblait en effet pas rancunière, loin de là. Elle semblait sincère dans ses propos quand elle disait ne pas lui en vouloir. Pire, elle se souciait d'abord de lui.

Cela le ramena à l'absence d'Alek.

Secouant la tête aux propos de Molly, le jeune garçon passa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil tout en regardant les flammes danser dans l'âtre.

« Non... Enfin partiellement mais au final c'était pas si mal. »

Si ce n'était le départ de Ludwig dont il ne se remettait pas encore. Était t-il encore aux États-Unis ? Ou pas ? Que faisait t-il ? Comptait t-il faire des études supérieures ? Puis... Il voulait faire quoi dans la vie ?

Niklaus soupira. Il n'en savait rien.

« Ludwig a quitté la maison. Comme ça. Du jour au lendemain. Je peux le comprendre puisque j'ai fait un peu pareil en me réfugiant chez les Ebstein-Wor...Worci...enfin chez Samuel & Zacharias... une fois le tournoi de Köln passé. »

Il avait laissé Ulricht seul avec ses parents et Ceilian. A la place de son frère il s'en serait voulu mais encore une fois, le jeune poufsouffle semblait ne pas lui en tenir rigueur. Les gens étaient t-ils tous si patients et compréhensifs ? Et pourquoi est-ce qu'il n'arrivait pas à ne pas être en colère comme eux ? Difficile à savoir.

C'est comme Zacharias dont la gentillesse extrême l'avait désarçonné. Les deux garçons avaient de simples rapports de condisciples avant la fin de l'année et pourtant ce fut le serpent qui remarqua sa détresse. Même Alek ... Non Alek l'avait vue mais il aurait eu du mal à inviter un Dubois chez lui. D'ailleurs en parlant d'Alek...

« T'as pas vu Alek ? » demanda t-il à Molly l'air soucieux. « Il a répondu à aucun de nos courriers durant l'été. Même ceux d'Albus, de Samuel, de Zach, de Lud,... de Scorp... de personne. Il a répondu à personne. Je ne comprend pas. »

Il avait terminé ses paroles dans un chuchotement alors que son chat venait de miauler à ses pieds. Attrapant sa boule de poil, il la serra contre lui en espérant très fort intérieurement que Molly aurait des nouvelles de son ami. Elle était préfète après tout non ? Puis...s'il serait arrivé quelque chose de grave à Alek... Ils le sauraient n'est ce pas ?

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Repartir sur de bonnes bases

"I KNEW YOU WOULD CHANGE MY LIFE. I JUST DIDN'T KNOW EXACTLY WHEN."

Molly n'était pas une personne rancunière et n'était pas du genre à chercher les histoires. Tout du moins en temps normal. Cela dépendait réellement des personnes en réalité, car autant Molly pouvait être une jeune femme douce, compréhensive, autant elle pouvait être une toute autre personne. Mais pour que cette personnalité de la Gryffondor ressorte, il fallait sincèrement y aller très fort. La seule à y parvenir pour le moment était cette charmante Eileen O'Sullivan. Cette fille avait tendance à l'énerver et ce encore plus depuis cette altercation dans les couloirs, heureusement que Dominique était intervenue, car dans le cas contraire, Molly aurait pu clairement y aller avec les mains.

À l'heure actuelle, Molly était particulièrement calme et posée. Elle n'était pas en colère loin de là. Par ailleurs, le jeune Gryffon ne venait pas lui faire des reproches bien au contraire puisqu'il était venu s'excuser de son comportement « enfantin ». Touchée, Molly l'était. Elle avait bien vu ce regard, ce regard sincère que très peu de personne avait dans le regard. Raison pour laquelle, elle avait accepté ses excuses, raison pour laquelle elle lui avait également dis qu'elle ne lui en avait pas voulu et qu'elle ne pourrait jamais lui en vouloir. Les quelques précédentes disputent qu'ils avaient eu tous les deux, lui ra pellait les innombrables disputent qu'elle avait eu plus jeune avec Lucy ou encore Domi. À y repenser, Molly ne put retenir un sourire. Ne voulant pas laisser le silence s'installer, elle avait par conséquent engager la conversation en lui demandant comment il allait et comment s'était déroulé ses vacances. Étrangement, elle perdit quelque peu son sourire en repensant à ses vacances, mais elle tenta de cacher sa gêne mais également sa tristesse. Elle ne voulait plus y penser, plus penser à cette rupture qui l'avait en partie détruite.

Elle fut brutalement ramenée à la réalité par le jeune Rouge et Or qui venait enfin de lui répondre. Ainsi, elle apprit qu'il avait passé de très bonnes et mauvaises vacances. Elle soupira, au fond, tout comme elle, il n'avait pas passé de très bonnes vacances. Puis il entreprit de lui parler de sa vie privée. Molly l'écouta attentivement, car elle se voyait à travers lui il y a quelques mois de cela. Ainsi, elle apprit que son frère aîné avait quitté la maison et que lui-même s'était réfugié chez des amis. La conversation dévia rapidement sur Alek. Ce ne fut que lorsqu'il lui posa la question qu'elle revint sur terre. Non pas qu'il l'ennuyait, mais Molly avait quelque peu la tête ailleurs ces temps-ci. Ainsi, avant de répondre à sa question, la jeune Préfète s'excusa : « Désolée. Concernant Alek je n'en ai aucune idée. Les professeurs ne nous ont rien dis » dit-elle tout en marquant une pause et elle poursuivit : « Peut-être que ses parents ont décidé de faire un retour au source. Il est Allemand c'est bien ça ? Donc il se peut fortement qu'il est déménagé et qu'il soit actuellement dans une école en Allemagne ou dans une école proche de là où il habite. » conclua-t-elle tout en voyant le chat de Niklaus venir sur son maître. Le sourire quelque peu aux lèvres, elle s'adressa au chat « Bonsoir Dumby, comment vas-tu depuis la dernière fois » dit-elle tout en repensant à la magnifique scène qu'elle avait eu droit il y a quelques mois dans cette même salle, avec le petit furibond et l'ancien élève perturbateur qu'il était.

EXORDIUM.

HRP:

Repartir sur de bonnes bases

“Je peux faire de la voile sans vent, je peux ramer sans rames mais ne peut quitter mon ami sans verser de larmes”

Samedi 1er septembre 2018

Silencieux, le jeune Dubois se demandait ce qu'il était advenu de son meilleur ami. Alek. Alek Dolenec. Ce garçon avec qui il s'était de suite lié. Tout deux en conflits avec leurs familles, tout deux allemands, ils s'étaient trouvés et avaient juré de rester amis à vie. Ils avaient eu des hauts et des bas comme toute amitié mais chaque soir son visage revenait le hanter. Son sourire comme ses colères, sa complicité, leurs bêtises et leurs frayeurs. Tout. Tout lui manquait.

Alors certes, il s'entendait désormais super bien avec Zacharias mais ce n'était pas pareil. C'était aussi fort mais différent. Alek c'était son camarade des 400 coups, son camarade de chambrée avec qui il aimait discuter longuement le soir malgré les plaintes de leurs camarades. Ensemble, ils menaient leur bande. Et là c'était calme. Niklaus ne voulait pas aller dormir. Ce dortoir sans son meilleur ami ne serait jamais plus pareil. Il serait vide. Calme.

Et il détestait se dire cela. Molly ne savait rien quant à l'absence d'Alek. Grimaçant, Niklaus garda la tête basse en serrant son chat contre lui. Il haussa les épaules. L'envoyer en Allemagne ? Peut-être bien. Difficile à savoir, Ludwig avait fini ses études. Il ne saurait donc pas le tenir au courant de la présence ou non de son ami là-bas. C'était juste terriblement injuste. Cela le fichait en rogne.

Regard sur le feu, Niklaus se concentra sur les flammes pour tenter de se calmer mais cela ne servait à rien. Il ne pouvait qu'entendre le rire cristallin de son ami. Et le silence qui l'envahissait. Silencieux, le jeune gryffondor ne voyait pas que répondre. Les mots ne voulaient pas quitter son estomac où ils restaient noués en un amas difforme de tristesse, douleur et colère.

Soudainement les rires et les conversations semblèrent bien trop bruyantes à ses yeux et il serra les poings avant de replanter son regard dans celui de Molly et reprendre la parole dans un chuchotement presque inaudible. « Possible... Je suppose qu'on en saura jamais rien. En attendant, j'ai besoin d'être un peu seul. Désolé. »

Attrapant son chat dans ses bras malgré ses protestations, Niklaus salua la préfète avant de se lever. Il avait besoin d'être seul. De craquer un coup et de ne plus entendre cette joie détestable autour d'eux. Il devait quitter la salle commune pour monter au dortoir.

Même là-bas, le tumulte de la rentrée atteignait ses oreilles et il ne put que mettre son coussin au dessus de sa tête en espèrant amoindrir le bruit. Là, seul, il se sentait à nouveau abandonné. Son coeur se serrait mais il n'arrivait plus à pleurer. Pas de suite. Il ne pouvait que penser à Ludwig, à Alek, à Lexie et à tous les moments passés avec eux même si ceux avec la dernière avaient été plus rares.

Code by Joy