Debout sur le plan de travail, le jeune gryffondor se tenait sur la pointe des pieds afin d'attraper le pot de Bretzel que leur mère avait mis hors de portée. En attendant, il avait faim et les deux pot de colle aussi.
« Tu d'vrais pas faire ça Nik... »
La voix fluette du blondinet et angélique Ulricht lui arracha un soupir d'agacement. Il y était presque. Soudain, le pot bascula et il remercia son jeune frère d'avoir eu le réflexe de l'attraper. Pas pour rien qu'on le décrochait pas de son poste d'attrapeur.
Bondissant à terre, Niklaus attrapa un des Bretzels qu'Ulricht lui tendit avant de planquer le pot dans le meuble à épices (il était trop petit pour le remettre en hauteur). Une fois cela fait, les trois garçons grimpèrent les escaliers pour retourner dans la chambre du ''moyen.'' Traversant le couloir, l'attention du gryffondor fut néanmoins attirée par le bruit qui régnait dans la chambre de Ludwig. Regardant son jeune frère avec un regard interrogateur, Niklaus s'arrêta et ouvrit la porte de la chambre du plus grand tandis qu'Ulricht roulait des yeux.
Le bruit de la porte avait logiquement fait se redresser son aîné qui les regardait avec une surprise mêlée d'agacement. Au vu de la scène, on aurait dit qu'il faisait des valises.
« Qu'est-ce que tu fais ? » lui demanda Niklaus sans comprendre.
L'aîné regarda un bref instant les trois garçons qui s'étaient regroupés au seuil de sa porte avant de hausser les épaules.« J'me casse. »
« Quoiii ? »
La voix de Niklaus s'était brisée dans les aigus alors qu'il secouait vivement la tête négativement. Ludwig ne pouvait pas partir. Il ne pouvait pas le laisser seul ici. Non. Jamais. Et puis il irait où hein ?
« Et tu vas aller où ? »Curieusement Ulricht l'avait devancé dans sa question. Comme quoi, il se souciait peut-être aussi de Ludwig ce petit qui semblait toujours admiratif de Klaus... Comme lui auparavant d'ailleurs... En attendant, le plus âgé semblait ne pas vouloir répondre puisqu'il avait repris son rangement.
« Tu vas quand même pas nous laisser seuls hein ? » lui lâcha Niklaus d'une voix faible et déprimée alors qu'Ulricht lui lançait un regard incompréhensif. Le jeune Celian quant à lui semblait dépassé par les événements. Redressant à nouveau la tête Ludwig dévisagea longuement Niklaus. Il semblait réfléchir. Cependant, il finit par hausser les épaules à nouveau avant de se replonger dans ses affaires.« C'est fou ce que vous êtes seuls là... »
« Tu peux pas nous faire ça ! »
Cette fois-ci Niklaus avait crié. Ulricht quant à lui avait mis une main sur son épaule comme pour l'apaiser mais le gryffondor l'avait vivement écarté.« Non mais laisse tomber Nik' il fait ce qu'il veut puis il à qu'à se casser on sera tranquille ainsi ! »
Cette fois ci, Nik repoussa Ulricht plus violemment avant de bondir en avant. Alors qu'il se jetait dans un élan de fureur et de désespoir sur Ludwig, son cadet attrapa le jeune Celian et alla s'enfermer dans sa chambre.
Pendant ce temps là, Niklaus essayait d'abattre ses petits poings sur un Ludwig qui l'avait saisit pour ne pas se faire frapper alors que la stupeur se lisait sur son visage. Après de longues minutes à se débattre, le plus jeune fini par craquer et lorsque son frère le lâcha, il s'en éloigna avec une mine apeurée.
« Nik... Te mets pas dans cet état, c'est mieux pour tout le monde... »
Secouant négativement la tête, le plus jeune sentait ses larmes monter au visage et lorsque Ludwig amorça un geste pour s'en rapprocher, il s'en éloigna encore plus.
« Écoute, tes amis arrivent demain. De toute façon j'étais déjà jamais là. Ce sera juste officiel. »
« Non » Secouant la tête plus vivement, Niklaus senti le mur dans son dos alors qu'il refusait de croire que cela se passait pour de vrai. Il mentait. Il devait être sous influence. Il ne pouvait pas l'abandonner.« Non »répétait inlassablement le gryffondor.« Non »
Grimaçant, Ludwig avait fini par s'asseoir son lit, la tête entre les mains. Il ne pouvait rester, il ne le supportait plus mais il ne supportait pas non plus voir son frère dans cet état. Il avait cru comprendre qu'il avait eu une année difficile, et qu'Ulricht ne serait même pas dans leurs écoles (leur père avait parlé d'Ilvermorny... autant dire que ça devenait n'importe quoi). Soupirant, Ludwig attrapa ses affaires avant de se diriger vers la sortie.
« Au revoir ? » lâcha t-il à son frère qui s'était carapaté en boule contre le mur. « Niklaus ? » Mais Niklaus ne l'écoutait plus. Assis par terre, recroquevillé et main entre les jambes, il était seulement pris de spasmes.« Niklaus ? »
Relevant la tête, les yeux brillant de tristesse et de rage, le jeune gryffondor fendit son doigt sur son cou en signe de menace de mort pour son aîné qui disparu dans un tourbillon.
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