Grande gueule et le corps qui va avec. Il a une trogne impossible en vérité, des traits taillés à la serpe, des sourcils dessinés au pinceau, un regard changeant au soleil et un corps fait d’embruns et de sel, affuté aux aspérités d’un froid quasi polaire et d’interminables séances de Quidditch. Les épaules sont larges d'avoir tant manié la batte, le teint est satiné de s’être frotté aux cieux, le regard brule à force de mâter l’horizon. Il a des gestes qui sont naturellement crépitant d’une énergie électrique et lumineuse. Il respire la santé et la liberté qu'il chérit par-dessus tout et s'il lui arrive de tomber, il se relève toujours. Comment arriver à un tel résultat ? Chaque enfant né, grandit et meurt. Tel est le cycle de la vie. Le résultat de vécu et évènement tumultueux dans une vie trop courte pour être considéré comme réel. Le jeune homme est à l’aube du début de sa vraie vie, mais le début était il y a 17 ans.

Il était une fois, un fils de la mer. Courant sur les quais, les cheveux aux vents. Un garçon qui se rasait aux côtés de son père, même s’il n’avait pas de barbe. Un jeune homme rejoignant des conversations d’adulte en état d’ébriété, trop jeune pour le contenu divulgué et qui grimaçaient lorsqu’on parlait de sein. Un enfant qui n’avait que comme soucis qu’on le traitait d’impoli, d’impulsif et de tête brûlée. La joue sale, il courait dans les ruelles humides après l’école et terminait souvent dans des bagarres. Ce profil aurait dû créer un délinquant, mais contre toute attente, il n’a pas sombré dans les ruelles organiques et gelées de sa ville natale. La Mer veille, parait-il, enfin, il aime le croire dans tous les cas. Ou peut-être était-ce les mots silencieux de sa mère, sur son lit de mort à l’accouchement, qui l’avait préservé de ce mauvais sort.

Le quartier du port qui l'a vu grandir est rêche, plein de cette poussière salée qui ronge de l'intérieur tous ceux qui respirent trop fort et vivent à cent à l'heure en son sein meurtri. Le fourmillement y est continu et s'est imprimé en lui naturellement. Les ondes et ses marées hypnotiques ne sont pas toujours la meilleure des mères, mais c'est la seule qu'il a connue alors il s'est adapté, le corps souple sous les ravages des jeux un peu cruels, le sourire perlé sous les castagnes improvisées. Le tempérament fort, confiant à travers les tempêtes et persévérant.

À ses 6 ans, sous une impatience de gamin digne de son rang, il a explosé l’étal de la boulangerie Mackintosh. Quentin avait laissé son regard se perdre sur les nombreuses brioches éventrées, les tartes aux pommes collées au plafond et les pains lourdement écrasés contre les meubles environnants. La panique s’était créée, installée, brisant la crise sous la surprise de sa réalisation. Les oubliators travaillèrent longuement ce jour-là. Effaçant les brides de ce souvenir des mémoires de nombreux citoyens. Quentin s’en souvient par bride. L’écho lointain encore emprisonné dans le goût d’une chocogrenouille comme prix de consolation, alors qu’on lui expliquait que sa mère était sorcière. Mais qu’était une sorcière ? Qu’est-ce que cela impliquait ? Quentin n’en avait aucune idée, alors il s’était contenté d’aller pêcher pour se changer les idées.

Sa mère est morte à sa naissance. Trop de sang, trop de bile. L'océan reprend ce qu'il donne, toujours, et au centuple. Les mots de son père quelques années plus tard. Son père a fait au mieux avec un bébé naissant. Père monoparental et au réseau limité, il l’amenait parfois en pleine nuit sur les radeaux de fortune, pour remplir le frigo. Quentin n’a jamais bronché, alors qu’il se laissait bercer par les doux mouvements des vagues. Voler sur un balai lui apporte similairement la même sensation. Un sentiment de confort, de sécurité, comme une caressée maternelle sur sa joue.

Ses débuts à Poudlard furent difficiles, pour ne pas dire catastrophique. Un mioche vulgaire avec beaucoup de choses à prouver. Un jeune homme qui devait se faire une place dans ce Nouveau Monde qui lui était complètement inconnu. L’attitude était bravache, éclatante et intrépide. Une façon de se rassurer de son incompétence, d’user d’humour pour alléger ses maladresses. Encore aujourd’hui, le vocabulaire crasse lui râpe la langue. Le caractère est toujours propre à lui et parfois invivable. Toutefois, Quentin à pu se déposer sur Poudlard. Réussissant à se faire une place, des amis et des connaissances. Il avait moins à prouver. Il se calmait peu à peu, devenant un élève potable.

Parfois on lui demande comment il a atterri chez les Poufsouffles, si ce n’est pas une demande particulière, mais il répond toujours dans un sourire farouche « Qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu comptes suivre un cursus de Choixpeau Magique ? ». Loyauté est un principe qu’il respecte quotidiennement. L’acharnement est une seconde nature pour lui, jusqu’au dégoût si nécessaire. La tolérance et la bienveillance sont deux valeurs qu’il utilise et aime observées chez les autres. Le Capitaine de l’Équipe de Quidditch à su se créer un tempérament bien dosé avec sa fréquentation à Poudlard. Combattif et farouche, il mène les combats jusqu’à la victoire. Leader positif, il encourage son équipe, répond toujours présent pour des entraînements privés ou d’équipe. Il met les chances de son côté pour parvenir à ses fins et canalise son énergie pour de meilleurs résultats.

La vie amoureuse de Quentin fut agitée depuis son arrivée à Poudlard. Une énergie exotique pour ce monde de sorcier, un tempérament enchanteur pour les demoiselles…
-Il tomba vite sous le charme de cette Serdaigle du même âge du nom de @Camille Evergreen, les cheveux longs ondulés, et la frimousse aussi adorable qu'une princesse Disney. Il n'a jamais osé se lancé et le désenchantement fut progressif et complet quand elle lui parler de son charmant, qu'il découvrira plus tard est la pire ordure qu'il soit à son sens.
-Puis vint le tour d'une nuit bien mouvementée qui lui fit rencontrer sa dulcinée @Belle de Castellane. Tout chavire, tout explose en allant trop vite. Jusqu'à cette fameuse nuit à l'infirmerie durant laquelle les sentiments furent avoués. Parfait amour certes, mais compliqué tu crèves.

Il se créait des amitiés au gré du temps. Des rencontres qui chaviraient les péripéties de son existence. Qui amenait la création de souvenir précieux, comme difficile. Le mioche sale et insouciant devenait un jeune homme accompli, un véritable adolescent dans la fleur de l’âge. Il se faisait sélectionner comme Capitaine de l’équipe de Quidditch de Poufsouffle. Il était choisi par @Seika Yuuki pour l’aider à faire remporter la coupe des trois sorciers à Poudlard. Il en avait fait du chemin, le fils de pêcheur sur les quais.

L’angoisse de la séparation à la fin de l’année est maintenant son nouveau défi. Arrivant à grands pas, beaucoup trop grand pour lui, il ressent cette angoisse lui tordre les tripes parfois. Si bien, qu’il retourne nager pour s’épuiser, dépenser son énergie et s’endormir lourdement, les muscles endoloris par l’effort. Mais pourrait-on lui en vouloir ? Lui qui a toujours mal vécut les frustrations, les échecs et ses émotions de façon générale ? Il a appris à aimer, apprend encore à être aimé et fait de son mieux.